Le bonhomme président Maky Sall a piqué une vraie colère
suite à la démolition de la Cite Tobago.
Il y avait vraiment de quoi si l’on songe à ce
chapelet d’intelligences complices et de défaillances féroces qui ont permis de
déplacer le mur de l’aéroport international Leopold Sedar Senghor de Dakar et d’en rebâtir un nouveau
un peu plus loin, lotir la surface libérée, vendre les parcelles et construire
des habitations !
Nous estimons la colère présidentielle suffisamment
légitime pour l’accréditer de bon augure car le limogeage du chef de l’exécutif
départemental, en la personne du Préfet de Dakar, Alioune Badara DIOP, est symbolique à maints
égards.
Et que la mesure de la délinquance financière qui
s’est emparée des plus hauts niveaux de l’Etat, prise par l’Inspection Générale
d’Etat dans son rapport 2015 n’est, en rien, moins méritante, de cette colère.
Nous espérons que la mise sur la touche du Directeur Régional
des Domaines, Lamine SY, ainsi que son homologue de l’Urbanisme, Omar SOW, de
même que les conclusions de l’enquête diligentée sonneront le glas de l’impunité
dont se prévaut jusqu’à présent une certaine catégorie de hauts-fonctionnaires
et de hauts-politiciens et contribueront à restaurer le chemin de lumière de Dame
Justice.
Tout autant que la défaillance administrative multiforme, c’est
la gestion foncière qui est devenue une vraie source de danger pour notre pays.
Le député Diop Sy, témoignant devant la CREI au procès de l’ancien directeur du
Cadastre, Tahibou Ndiaye, accusé d’enrichissement illicite, n’a-t-il pas
publiquement révélé que la CCOD, cheville ouvrière de l’allocation et
répartition du foncier, n’est qu’un faire valoir ?
La question reste de savoir entre les mains de qui, au
profit de qui ?
En tout cas, les démantèlements des emprises
foncières, pudiquement désignés lotissements administratifs, du CICES, de la
Sotrac, de l’Hôpital Traditionnel Keur Massar, etc…. ne se sont révélés, in
fine, que vastes opérations indécentes d’enrichissement sans cause de vulgaires
personnages peu soucieux de l’intérêt général, confortablement protégés qui par
leur statut, qui par leurs accointances…
Et si le bonhomme président, toujours sous l’emprise
de la colère, décidait de rattacher les organes de contrôle ou de transférer
leurs prérogatives à la Justice ?
Oui, nous savons, ce n’est qu’un rêve… et même un très
grand ! Mais le risque en est tout juste
d’attirer de grands rêveurs,. n'est ce pas ?
Mouhamadou Moustapha SECK
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