Le prétexte est tout trouvé pour nous appesantir sur
ce qui en fin de compte ne peut relever que du déficit criard de patriotisme à
savoir l’état de délabrement avancé du continent africain sur tous les plans
essentiels de la vie humaine.
Certes, on n’en a guère besoin de gros pour appâter un
gros gibier mais nous devons nous rendre à l’évidence que la sortie malheureuse
de notre farfelu (trouverait-on meilleur qualificatif ?) secrétaire
exécutif du conseil national à la Sécurité Alimentaire, Ali Mohamed dit Sega
Camara, en est un des plus alléchants.
Au détour d’un de ces machins pompeux et creux
dénommés conseil interministériel, notre luron tout trépignant de joie, ravi
sans doute d’avoir trouve l’incantation idoine pour faire fondre les arguments
alarmants annonçant la crise alimentaire au Sénégal annonce tout que « «les
spécialistes de la sous- région et même le Cilss (Comité Permanent Inter-Etats
de lutte contre la sécheresse au Sahel) sont d’accord que le Sénégal a atteint
le niveau trois, alors que pour atteindre la crise, il faut un niveau quatre».
Ainsi donc, dans l’otique de Sega Camara, il n y a
vraiment pas de quoi fouetter un chat quand bien même le Sénégal va lancer un
plan d’assistance alimentaire à 67 500 ménages sénégalais.
Et pour davantage illustrer ce haut fait politique –
sous les tropiques – la distribution des vivres de soudure va commencer dès la
semaine prochaine à partir de la ville de Oussouye en pleine Casamance, jadis
grenier du pays, aujourd'hui mise à rude épreuve entre une meute de hors la loi
et une bande de soldat dépenaillées, toutes marionnettes de sordides
politiciens.
Cette belle prestance de Sega Camara est la peinture
achevée du portrait -robot des administratifs sans aucun patriotisme qui se
sont succédés aux rouages des Etats.
Toutes les infrastructures de développement mises en
place et léguées par la génération des premiers commis qui avaient à cœur de
relever un challenge ont été systématiquement démantelées ou dévoyées par les générations
suivantes.
Le pire est que le funeste de l’entreprise nous fait
croire que cela n’a pu être que le fruit de l’inconscience. Car l’inconscience
engendre l’ignorance qui est la plaie publique : l’antipatriotisme !
Oui aux générations premières formées à bonne école, pétries
de valeurs et positivement motivées ont
succédé des cohortes hétéroclites de petites gens, profession :
politiciens, en bandoulière, plus obnubilées par leur statut et niveau de vie
égarées, ici, par un choix douteux ou placées, là, par népotisme, toujours mal formatées et incapables de subodorer une utilité à moyen ou long terme !
Saourou Thiebane
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