Monsieur
le Président,
Me
permettez-vous, de vous dire que votre
étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus
ineffaçable des taches ?
Vous
êtes sorti sain et sauf des guêpiers de vos adversaires, grâce a votre sens du
camouflage et vous avez conquis les coeurs.
Vous
dirigez à présent votre peuple qui finalement vous a tout donné et attend que vous le lui rendiez
dans le cadre de votre programme Yonu Yokute !
Mais
quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre règne - que cette
abominable affaire !
A
défaut de trouver Bara Gaye, votre police a convoqué et gardé sa femme dans ses
officines de déni de la dignité humaine. Son enfant de moins d'un an dans les bras !
C’est
juste aberrant et inacceptable. Souffrez à partir de maintenant que
l'histoire écrive que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social
a pu être commis.
Oui,
vous avez porté atteinte à l’intégrité de toute femme, de toute sœur, de toute
épouse de votre pays et du monde !
C’est
un vrai cauchemar que vous parrainez par votre silence. N’avez vous pas
bâillonné vos services de communication habituellement si ennuyeusement prolixes
en leur intimant l’ordre de se taire par rapport à cet acte odieux et
foncièrement dégradant ?
Puisque
vos policiers ont osé, en ce jour sacré de la Fête des Mères, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai
promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas. Ce
dont je doute.
Notre
culture négro-africaine, mais aussi islamo-chrétienne, véhicule un principe
sacro-saint qui interdit formellement qu’on s’en prenne délibérément à la
femme, à toute femme ! Car c’est la marque insigne des faibles.
Vous
avez manqué à votre devoir, Monsieur le Président !
S’il
en est ainsi c’est bien parce que vous n’en avez pas encore mesuré l’étendue ni
acquis la claire conscience de vos charges.
J’ose
vous accuser de ne pas être honnête homme car les hommes honnêtes sont
gouvernés par les principes. Les principes de justice et d’équité que vous
bafouez quotidiennement allègrement en vous sentant et déroulant davantage comme
chef de faction.
Et tant
qu’il en sera ainsi votre action continuera d’être non seulement aussi stérile…les
délestages qui s’amplifient, la famine qui s’étend et les « offenses au
Chef de l’Etat » qui se multiplient… mais encore vous porterez en votre âme
et conscience la déflagration de la République !
En tant
que premier magistrat de ce pays, il est grand temps de vous ressaisir, Monsieur le Président, car les larmes d'une femme portent malheur !
Madame Gaye, je vous présente les plus plates excuses de vos compatriotes pour le tort que vous a causé notre compatriote President qui n'est pas comme il faut !
Coudy Wone
PS : je me suis inspirée de la lettre de Emile Zola à Edgar Faure
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