Le sujet est
autrement si sérieux que l’on ne songerait guere à en rire à gorge deployée.
Mais pour se donner bonne contenance, comme la plupart, nous rirons sous cape.
C'est que la situation
cocasse generée par le garnement de Abdoulaye Wade et coordonnateur du PDS,
Omar Sarr, est tout sauf réjouissante.
Sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire
national, le responsable politique a tranquillement traversé les frontières
pour se payer un séjour de deux jours en Mauritanie avant de regagner le
Sénégal par avion.
L’hyperémotivité
étant la marque déposée du régime, le ministre de la justice inquisiteur et le
procureur special vengeur se renvoient la balle, les magistrats de la cour
s’emmurent dans leur silence et le ministre de l’intérieur, gendarme de son
état, se cherche des agneaux de sacrifice chez les policiers…ses âmes
damnées.
Ces réactions
épidermiques des autorités contribuent plutôt à ajouter au préoccupant de la
situation déjà suffisamment grave, reconnaissons-le !
En effet
cette escapade tonitruante d’Omar Sarr malgré le discrédit cinglant qu’elle jette
à la figure de la République a le mérite de révéler deux choses.
Elle met à nu le système sécuritaire de notre
pays au moment où il est engagé dans une guerre antiterroriste au Mali. Et rappelle
cruellement à L’Etat qu’il faut avoir non seulement les moyens de ses ambitions
mais surtout le sens de ses responsabilités.
Le Sénégal ne
peut plus, à compter de maintenant, se payer continument le luxe d’envoyer des
agents formés et payés pour assurer sa sécurité ailleurs dans les contingents
onusiens de maintien de la paix à travers le monde.
C’est le
souci quantitatif mais auquel s’ajoute celui de la qualité car la farce cruelle
d’Omar Sarr bat en brèche l’argument par rapport à leur efficacité et compétence
souvent brandi pour justifier leur enrôlement.
La deuxième
révélation pose le problème de l’indépendance de la justice. Il nous semble
bien que ce principe constitutionnel relève davantage de la faribole eu égard à
l’omerta des magistrats par rapport à la mesure d’interdiction de sortie du
territoire national et l’évasion d’Omar Sarr.
Le choix par
les avocats de la défense de la cour de justice de la CEDEAO pour vider le
contentieux d’une part et d’autre part
que le procureur spécial ne se soit pas automatiquement saisi de l’affaire, est
tout à fait troublant.
Cependant un
doute persiste car si Omar Sarr a choisi de traverser la frontière à un point
contrôlé et de rentrer par un autre point contrôlé sans difficulté, c’est qu’il
doit bien y avoir anguille sous roche ?
En effet, si
les policiers n’ont pas jugé utile de l’arrêter, ne pouvons nous pas conclure
que c’est parce qu’ils ne partagent pas du tout le bien-fondé de l’interdiction
de sortie du territoire national, mesure administrative ou décision
judiciaire ?, qui frappe ces
compatriotes ?
En attendant,
le Sénégal qui a plus que jamais besoin de mettre de l’ordre dans son
fonctionnement institutionnel, doit se pencher sur les problèmes multiformes de sa sécurité intérieure.
Mais auparavant
il faudra bien que les garnements de Abdoulaye Wade arretent enfin de se f…de
notre g…. !
Ceci est
d’autant plus pressant les terroristes barbus qui comptent des sénégalais bon
teint dans leurs rangs viennent de se signaler de la manière la plus horrible
au Niger, un autre pays engagé au Mali.
Lamine Sylla
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