C’est tout heureux que l’armée malienne se soit résolue
à contre-attaquer les mouvements islamistes qui avaient annexé de fait plus des
deux tiers du pays sans problème.
Il faut dire que son énième déculottée, jeudi dernier, face aux barbus à Konna
avait fini d'exaspérer.
Cette rebuffade salutaire, on la doit cependant au coup de pouce
déterminant de la France…
Aussi, la décision des autorités françaises de porter secours aux forces armées maliennes a-t-elle l'heur de révéler à la face du monde l'impotence criarde de la pléthore d'organismes d'intégration africaine, l’Union Africaine au premier chef, à préserver et restaurer la paix en Afrique.
Le dogme de la solidarité africaine en devient ainsi presque anecdotique !
La CEDEAO, elle, regroupant les pays voisins immédiats
du Mali, nous avait déjà honni au cours
de l’été dernier en faisant montre d’une cupidité inqualifiable, sur fond de désunion, avec
l’estimation de son intervention armée au Mali à un demi-milliard de dollars
qui avait écœuré la communauté internationale au point de plomber la mise en oeuvre des résolutions onusiennes.
En seconde analyse, l'intervention militaire française peut être appréhendée comme l'ouverture de la boite de Pandore. Ses conséquences pourraient aller jusqu'à un embrasement prévisible de toute la région ouest africaine avec l'essaimage des brigades terroristes ( à l'instar de Boko Haram au Nigeria ) et/ou l'activation des fameuses cellules dormantes d'Al Qaïda.
D'autant plus que des pays comme le Burkina Faso et la Mauritanie qui ne cachent guère leur réticence à engager le bras de fer salvateur risquent de jouer le rôle, à leur corps défendant, de rampes de lancement.
En tout état de cause, nous ne remercions jamais assez la France dont l'action favorise deja une prise de conscience plus aiguë quant au péril integriste et interpelle d'autant.
La qualité de la riposte attendue des Etats Ouest-Africains sera une réponse à l'avertissement du General Degaulle, en 1960 : l'Indépendance, c’est la Clochardisation !
Ne risquerait-elle pas, oui, d'être un aveu de taille : les braves pères de nos indépendances avaient fait fausse route.
Ne risquerait-elle pas, oui, d'être un aveu de taille : les braves pères de nos indépendances avaient fait fausse route.
Mangoné Sall
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