lundi 7 janvier 2013

DES CHICANES DU PRESIDENT CANDIDAT

Le cas en devient pathologique. Il faudra assurément beaucoup d’efforts à l’assemblage hétéroclite des ministres-conseillers de Maky Sall pour faire prendre conscience à leur mentor de son nouveau statut de Président de la République.


C’est qu’au vu de sa sortie catastrophique du 31 décembre dernier à l’occasion de la présentation de ses vœux à la Nation, il nous est plutôt apparu en chef de parti particulièrement aveugle quant aux priorités de la Nation, un politicien en campagne électorale, un chef d’une bande victorieuse et soucieuse d’achever ses adversaires malheureux.

Notre déception est à la mesure de notre attente qu’il ouvrît les portes de 2013 sous de meilleurs auspices. Car son slogan « une gouvernance sobre et vertueuse » ne peut s’accommoder de l’absence si criarde de vision prospective.

Il n’aura pas, en effet, daigné toucher un mot sur la politique de l’emploi encore moins sur les reformes institutionnelles sur les quelles il est particulièrement attendu.

C’est qu’il est plus qu’urgent de jeter les fondements d’une nouvelle société capable d’intégrer dès demain les jeunes âgés de moins de 20 ans qui composent, aujourd’hui, plus de 55% de sa population à défaut de prendre en charge la masse actuelle victime de cette même incurie politicienne des années passées.

Ce n’est que fumisterie de lui pardonner d’avoir oublié de parler des mesures qu’il compte prendre pour éradiquer le chômage ou au moins, l’atténuer raisonnablement parce que c’est la l’une des gangrènes majeures de la société sénégalaise. A coté, l’annonce des 5500 recrutements de la Fonction Publique au titre de l’an 2013 n’est hélas qu’un épiphénomène !

En outre, il nous a absolument assommé en occultant les reformes institutionnelles tant attendues et qui figurent pourtant en bonne place dans ses promesses électorales.

Il est un fait que le poisson pourrit par la tête et qu’en l’occurrence, le grand mal de l’Afrique c’est son système politique qui concentre tous les pouvoirs entre les mains du président.

Un système qui entraine inéluctablement la perte du président à cause de ses tares congénitales qui consistent en partie dans la complexité de la réalité moderne qui exige  autant d’expertises que d’actions concertées et simultanées hors d’atteinte d’un seul homme, en partie dans l’effet vicieux des entourages politiciens immédiats opportunément clientélistes et corrupteurs.

Il verse dans la cachotterie politicienne parce que jusqu’à présent, le flou total prévaut quant au mode de désignation des futurs conseillers économiques, sociaux et environnementaux…. Et cela ne milite guère en faveur de son supposé attachement à la transparence ou encore de son ubuesque tirade ‘’la patrie avant le parti’’ !

Alors, Secrétaire General de l’APR, Coordonnateur de Benno Bokk Yakkar ou Président de la République ? Le choix ou le cumul semble permis…. heureusement ou malheureusement ?

Baba FALL

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