mardi 22 mars 2011

LA LIBYE DANS L'OEIL DU CYCLONE

La Libye est, elle aussi, entrée dans l’œil du cyclone.

Mais à l’inverse des révolutions tranquilles survenues dans des pays du Maghreb ou en passe de l’être au Proche Orient, c’est uniquement sur le sol libyen qu’on a vu les soi disant rebelles s’armer et proclamer une nouvelle république, un Etat dans un Etat , et appeler la communauté internationale à la rescousse !

Avec, comme comble d’ignominie, un intérêt suspect des pays européens et les Etats Unis qui n’a pas manqué de jeter le trouble dans les esprits !

Cette sympathie aux revoltés signe la fin de la relation accommodante entre Kadafi et les dirigeants occidentaux, une sorte d’aggiornamento vicieux dans la mesure où il a servi de cadre à la negociation des reparations des attentats de Lockerbie.

« En août 2003, soit 15 ans après, la Libye reconnaît officiellement sa responsabilité dans l'attentat de Lockerbie et paye ensuite 10 millions de dollars de compensation à chacune des 270 familles des victimes soit un total de 2,7 milliards de dollars. Dès le mois de septembre, les sanctions de l'ONU à son égard sont définitivement levées » !!!

Pour aller plus loin, j’emprunte la langue de Mahdi Darius Nazemroaya : Unlike the cases of Tunisia and Egypt, the relationship that exists between Qaddafi and both the U.S. and E.U. is a modus vivendi or an accommodation between the three parties.

Simply put, Qaddafi is an independent Arab dictator and not a “managed dictator” like Ben Ali and Mubarak were.
One can be against dictatorship, but also just as equally against foreign tutelage, which is why the approach of the U.S. and the E.U. towards Libya must be scrutinized. In Tunisia and Egypt the status quo remains; this works for the interests of the United States and the European Union. In Libya, however, upsetting the established order is a U.S. and E.U. objective.

The U.S. and the E.U. now seek to capitalize on the revolt against Qaddafi and his dictatorship with the hopes of building a far stronger position in Libya than ever before. Weapons are also being brought into Libya from its southern borders to promote revolt. The destabilization of Libya would also have significant implications for North Africa, West Africa, and global energy reserves.

Cette sympathie s’est déclinée de façon graduelle, allant crescendo.

Depuis la rumeur loufoque distillée par le Foreign Office britannique en la personne de William Hague sur une éventuelle fuite de Kadhafi au Venezuela, pays de son pote et non moins alter ego dans cette autre partie du monde, Hugo Chavez !....

Une rumeur qui a contribué à électrifier la révolte populaire tout en inclinant à se demander si l’Europe et les Etats Unis n’essayaient pas de pousser vers une guerre civile pour justifier l’intervention de l’OTAN (cf.www.voltairenet.org/article168588.html).

Objectif apparemment réussi !

…Jusqu’au vote de la résolution 1973 par les Nations Unies pour instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye qui s’avère pain béni pour l’Occident pour enfin rendre gorge au leader libyen !

Le plus dramatique dans cette affaire qui vire finalement à la confrontation entre Khadafi et les leaders occidentaux en est que l’esprit des révolutions en cours dans le monde arabe est définitivement corrompu et risque d’être tué dans l’œuf d’une part et d’autre part, on ne peut point présumer pour le moment de l’ampleur prochaine des protestations contre cette intervention militaire qui commencent à émaner de partout, y compris de la Ligue Arabe et de l’Union Africaine et son impact dans le monde musulman, tout court....


Ngagne Sarr

1 commentaire:

  1. le plus cocasse dans cette affaire est qu'elle révèle aussi la grande pantalonnade de l'Union Africaine !

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