samedi 22 janvier 2011

A L’AIDE DE LA COTE D ‘IVOIRE

La Cote d’Ivoire vit un mélodrame qui ne laisse personne indifférent. Depuis bientôt deux mois, en effet, deux présidents de la république se font face, du moins par clans interposés.

D’un côté, nous avons Alassane Ouattara. Le président proclamé par la communauté internationale, vit avec son gouvernement retranché dans hôtel abidjanais sous la protection des casques bleus qui les ravitaille quotidiennement au moyen d’un pont aérien sommaire.

De l’autre, il y a Laurent Gbagbo. Le président proclamé par la cour constitutionnelle ivoirienne détient, entre ses mains, les symboles du pouvoir de la république ivoirienne.

Que beaucoup d’observateurs osent avouer, maintenant, ne pas être surpris par cette tournure des évènements ne doit point nous interloquer. Oui, après coup et malheureusement, nous nous rendons compte que cette situation rocambolesque était bien prévisible.

Car la communauté internationale en est le principal responsable. Elle a dévoyé sa mission par une tragique cécité stratégique. Une bourde catastrophique. Elle a factorisé à outrance sa mission de pacification de la Cote d’Ivoire en ne retenant comme unique piste de sortie de crise que le facteur électoral, la voie des urnes ; elle reléguait, ce faisant, la question de la réunification du pays au second plan.

Pire, en s’ingérant d’une façon aussi grotesque dans la proclamation de résultats électoraux, elle a perdu toute sa crédibilité du moment.

Car, en vérité, c’est là où le bat blesse. Le traitement de la question de la réunification de la Cote d’Ivoire à défaut d’être biaisé, a tout bonnement été bâclé au profit de la marche forcée vers les élections. Le Nord sous contrôle rebelle n’a pas encore officiellement réintégré la nation ivoirienne. Les rebelles toujours armés y continuent encore de lever l’impôt et d’assurer la police. Les récents évènements le prouvent.

On n’a rien vu venir et pourtant les récurrentes querelles d’apparence puérile qui incommodaient ponctuellement le processus nous apparaissent ainsi aujourd’hui pour ce qu’elles sont ou auraient du être considérées à savoir de sérieuses alertes, des signes avant-coureurs du blocage actuel.

Le camp de Gbagbo ne cherchait il pas, là, à alerter justement cette communauté internationale sur cette inversion cocasse de l’ordre naturel des choses ? Ne cherchait-il pas à montrer sa lassitude de devoir, toujours lui seul, lâcher du lest : partager le pouvoir, cohabiter avec l’adversaire dans sa zone d’influence, refonte du fichier électoral, etc. ?
Cependant que l’autre camp, celui des rebelles, dont les têtes de file sont enfin démasquées, rouspétaient à tout vent sur les micros des médiats internationaux…

Fort heureusement il n’est jamais trop tard, la vie d’une nation est sans commune mesure avec l’échelle d’une vie humaine. Peu importe que cela soit Gbagbo ou Ouattara qui gagne, ce qui est archi-sûr c’est que la Cote d’Ivoire perd sur tous les tableaux !
Or elle ne mérite point cela mais devra faire avec cette classe politique pour panser ses plaies au plus vite.
Il s’agit pour la communauté internationale de revoir sa copie, se fixer des délais plus raisonnables pour agir en profondeur et radicalement. Paris vaut bien une messe, non ? La réunification de la Cote d’Ivoire est pour notre part la condition sine qua non pour la réalisation d’un scrutin libre et transparent. A moyen terme.

Mangone SALL
cilpdak@yahoo.fr

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