Le procureur Jackson ne se prenait pas du tout pour un visionnaire quand il déclarait, à l'entame, que le procès de Nuremberg mettait en scène moins des personnages que les forces qu'ils ont animés...
Des forces sinistres dont il se doutait bien continueraient de hanter les futures générations telles que la violence, l'arrogance et la cruauté du pouvoir !
Elles sont davantage pernicieuses quand elles sont exhumées à la suite d'une conquête démocratique du pouvoir, arborées par des êtres sans aspérité spirituelle et amplifiées par le degré d'indigence des masses populaires que l'on cherche plutôt à assujettir.
L'exaltation d'un esprit guerrier séculier, un destin exceptionnel, le théâtre protocolaire, l'abondance des ressources deviennent un leurre qui engloutit les esprits matérialistes et les corps hédonistes.
C'est que nous partons du principe que le Saint Créateur nous a confié une âme hautement corruptible et foncièrement vénale avec la mission de la lui restituer apaisée et satisfaite.
Les bourreaux nazis sont tous morts aujourd'hui, à maints égards, mais on ne peut pas en dire autant de ces forces qui continuent de faire rage.
Dans beaucoup d'endroits, elles sont à l'oeuvre, toujours aussi bestiales, toujours aussi exclusivistes, toujours aussi psychopatiques.
Leur virulence est un signe que la conceptualisation du pouvoir et sa délimitation normale y sont plus que jamais urgentes.
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