vendredi 11 mars 2016

DE LA DUPLICITE LENITIVE...

Malgré le fait que notre à-présent sacré bonhomme président Maky Sall fut l’un des hussards les plus remarqués dans la cohorte des pourfendeurs du régime du président Diouf, cela ne lui empêche pas, aujourdhui, de manifester à l’égard de ce dernier une grande estime qui déborde largement le cadre du protocole républicain garantissant  le statut  d’ancien président de la République.

Et quoiqu’il soit très difficile de faire mieux que le président Abdoulaye Wade à l’égard de ce même président Diouf, décidément hyper béni des dieux ; il semble que ce dernier est plus sensible aux marques du sacré bonhomme.

Leur sympathie réciproque est sans doute la traduction de leur prouesse commune d’avoir chacun en ce qui le concerne, humilié et anéanti moralement son papa politique avec une rare cruauté mais surtout d’avoir chacun posé comme premier acte l’abrogation de l’article qui le porta au pouvoir pour le premier et de renier l’engagement déterminant qui l'a elu pour le second...

Et tout semble indiquer que Abdou Diouf a accepté d’être le mentor de son jeune successeur.

Le choix sur le président Diouf n’est pas anodin car il n’est "plus candidat à rien du tout" même s’il n’a pas encore respecté sa dernière parole de jouir de sa retraite à St Louis, préférant se calfeutrer à Paris.

Le gage de l’avoir en repérage constant permet à notre sacré bonhomme de tenir en respect le  crocodile Moustapha Niasse, éperonner le sottisier Amath Dansokho et apprivoiser définitivement le hibou Ousmane Tanor Dieng.

Cette duplicité lénitive au plus haut sommet de l’Etat témoigne de la seule et constante ambition du sacré bonhomme président. Garder le pouvoir, tout le pouvoir !

C’est une ambition d’autant plus monstrueuse qu’elle lui a pris toute la force, toute la volonté, toute la lucidité et tout le réalisme qu’on lui a connus en tant que premier ministre du président Abdoulaye Wade.


Et son règne n’est pas sans nous rappeler celui calamiteux du légendaire Sada Dikel Sada qui frappait les morts, disait-il, pour faire peur aux vivants !

 Amadou Manga Dia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire