Le bonhomme président Maky Sall vient d’inaugurer avec
un faste insolent en ces temps de vaches maigres son fameux Centre de Conférence International
de Dakar, destiné à accueillir le prochain sommet de la Francophonie en fin
Novembre 2014.
Cette ambiance de ripaille, comme dans des situations
pareilles, cache mal les zones d’ombre
qui cernent le projet et apporte un bémol à l’enthousiasme du clan
présidentiel.
Victor Hugo professait, naguère que nous devions
méditer si nous voulons être éblouissants. Il faut mêler la majesté à la
ripaille. Manger avec recueillement et festiner lentement !
Et que donc, la relative rapidité d’exécution de cette
structure makyesque nous rappelle que trop d’improvisation vide bêtement
l’esprit.
D’abord son
financement. A-t-il couté 40, 57 ou 70 milliards ?
La société civile est, en tout état de cause, montée
au créneau et aucune réponse satisfaisante n’a été apportée à ses questions
très claires, pourtant ! C’est qu'entre l’estimation et la réalisation, le
cout de revient a littéralement explosé.
Ensuite son
utilité. Ce ne sont pas de
réceptacles du genre que manque le Sénégal. Il en existe en pagaille qui
éprouvent toutes les peines du monde pour fonctionner correctement.
Et puis ne sommes nous pas entrain d’assister à
l’effondrement du secteur touristique parce que tout simplement nous n’avons
pas toujours compris qu’aucune politique aussi ambitieuse et volontariste
ne doit être figée dans ses
énoncés ?
Enfin son intérêt. Le point crucial. Construit par des ingénieurs étrangers avec presque notre argent, il n y a vraiment pas de quoi pavoiser. Qu’est ce
que le Sénégal y gagne finalement si ce n’est une infrastructure, une de trop en l’espèce ?
Les urgences, les choses vraiment importantes sont
pourtant ailleurs… Ne vous en déplaise Monsieur le Premier Ministre, comme dans
un mauvais roman policier, le coupable n’est jamais loin, c’est l’auteur !
Grégoire SAMBOU
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