Idrissa
Seck et son parti viennent de quitter la mouvance présidentielle. On voyait
bien venir et c’est sans doute pourquoi l'évènement
n’a pas eu l’effet escompté… pas seulement du point de vue médiatique…
Quand
une séparation n’entraine pas de regrets, de deux choses l’une : soit il n
y a jamais eu de collaboration, soit elle est venue trop tard.
Si en ce qui concerne Idrissa Seck, nous aurons davantage appris combien il est difficile de retenir
quelqu’un qui veut s’en aller… nous retiendrons que Maky Sall, par contre, n’a eu de cesse par sa
méfiance maladive d’étaler tout son complexe par rapport à son ancien mentor dans
la maison du père.
Il
s’est refugié dans la création de commissions de réflexion budgétivores et dont
les hommes qui les composent sont des obligés.
La
commission de la reforme des institutions, par exemple, va couter 700 millions
de FCFA alors que les Assises Nationales avaient déjà abattu un gros volume de
travail par rapport à cette question
essentielle.
Même
si ceux qui espèrent une plus grande visibilité du jeu politique avec le départ
de Idrissa Seck n’ont pas tout à fait
tort.
Ne soyons pas dupes, c’est dans ce sillage que
pour la première fois, en effet, le bonhomme président a évoqué sa non réélection
en 2017 !
L’occasion
nous est ainsi donnée de découvrir la vraie conception que le Président se fait
de la coalition avec laquelle il a remporté les élections présidentielles et
législatives de 2012.
A
présent que son principal challenger est au dehors, effectivement, s’agira t il
pour le bonhomme président de mettre en place une direction politique unifiée
comme le clament ses allies de gauche ou de porter aux nues le partage du
gâteau ?
En
outre, Idrissa Seck désormais dans l’opposition, ce sera tout aussi la capacité
du bonhomme président à composer démocratiquement avec toutes les forces politiques qui va être fortement
sollicitée.
Cependant,
les deux, Idrissa Seck et Maky Sall, au regard de leurs qualités
complémentaires peuvent bien constituer un duo de choc efficace et rassurant… parce
qu’ayant été à la même école de leur père Abdoulaye Wade et qu’auprès de ce
dernier, ils ont tété les mêmes valeurs libérales.
Ils sont aussi de la même génération…
Mais
le bonhomme Maky Sall a tout intérêt à se ressaisir avec son incapacité à
apporter des solutions aux maux contre lesquels il s’était fermement engagé
durant la campagne électorale et qui malheureusement empirent plutôt face à son
inaction.
Car
être leader c’est être capable de travailler quotidiennement avec des gens plus
forts ou brillants et d’accepter que ses décisions ou idées puissent être
remises en cause.
Autrement
il succombera à la tentation courtisane et ira à l’aventure d’une gestion
solitaire du pouvoir et connaître la même fin de règne chaotique …que ses
prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade !
Rigobert SAGNA
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