dimanche 1 septembre 2013

DE LA LIBERATION DE MAKY SALL !


Il faut bien dire que le remaniement gouvernemental que nous venons de vivre au Sénégal est l’acte majeur que le bonhomme président ait eu à poser depuis son installation sur le fauteuil présidentiel.

C’est un secret de polichinelle, en effet, que le banquier Abdoul Mbaye n’a jamais été le premier ministre de Maky Sall encore moins le banquier Amadou Kane, son ministre des finances.

Ils ont été imposés au nouveau président par la clique des Assises Nationales animée par Ahmadou Maktar Mbow que le président Wade avait très tôt identifié comme le chef de l’opposition !

Ce n’est donc vraiment pas la nomination l’ancienne garde des sceaux, ministre la justice au poste de premier ministre qui marque plutôt que le limogeage de tous ces ministres dont la présence en incommodait plus en ce qu’elle symbolisait un asservissement du président de la République à des causes si peu importantes, en fin de compte, à son niveau de responsabilité…

Ce remaniement est donc le bienvenu parce qu’il scelle un désir de libération du bonhomme président par rapport surtout au lobby des Assises Nationales.

La non reconduction de Mme Mariama Sarr ainsi que de Youssou Ndour, l’amputation du ministère de Thierno Alassane Sall sont autant de marques d’autorité.

Autrement, la fonction ministérielle deviendrait une sinécure.

Quoiqu'il faille dénoncer le jeu puéril que le bonhomme président s'est adonné par le truchement des ex-ministres de Idrissa Seck !

En propulsant les militants de son propre parti au devant de la scène, il renoue, en fait, avec l’orthodoxie politicienne qui veut que ceux qui gagnent gouvernent ! 

Il faut le féliciter d’avoir nommé un militant à la tête du Département de l’Intérieur, à défaut de le supprimer, parce que les ministères doivent être occupés par les politiciens à qui rien n’interdit de solliciter les expertises de leurs compatriotes.

C’est tout juste anormal que des gens, au nom de leur compétence. s’arroge les places des autres. C’est cela l’opportunisme.

Il reste cependant beaucoup à faire car il reste encore prisonnier de ses amitiés ce qui est en soi une bonne chose du point de vue moral mais guère opportun pour l’efficacité de son action à propos de laquelle les Sénégalais sont de plus en plus dubitatifs…

C’est que le protégé de sa femme, Mor Ngom, devient un fardeau trop lourd à porter !

Dans la même veine, son ami Diène Farba Sarr avait vraiment beaucoup mieux à faire à l’APIX si ce n’était qu’une question de compétence et de bon sens.

En outre, même s’il faut applaudir la nomination du brillant militant des droits de l’homme, Me Sidiki Kaba, à la justice, il faut se désoler que le bonhomme président ait raté un bon coup de redorer le blason de la justice.

Effectivement, avec les embourbements bavards et regrettables de l’ancienne ministre de la justice dans l’opération «traque des biens mal acquis », il aurait été de très bon augure de supprimer ce département pour consacrer définitivement l’indépendance de la Justice.

Enfin, il faut constater pour le déplorer que le bonhomme président ne se soucie toujours pas de l’équilibre régional et ethnique de notre nation.

Mais mieux vaut tard que jamais.


Evariste BIABI

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