Prédit naguère et toujours reporté, mais considéré
comme inéluctable, le clash entre Idrissa Seck et Maky Sall qui en est devenu
pratiquement souhaitable apparaît désormais comme une œuvre de salubrité
politique de haute portée publique.
C’est qu’on n’a jamais eu autant besoin de
lanterne, à défaut de clarté, dans le pilotage de notre pays !
En tout cas, les réactions de panique généralisée
dans le camp du parti présidentiel à travers une loquacité sulfureuse dénote à
suffisance la peine que le Président et son entourage éprouvent encore à
trouver le mode d’emploi du pouvoir ….
En adoptant une stratégie d’intimidation de ses
alliés à travers des interpellations sommatives, ils font preuve d’une allergie
épidermique à la critique de fort mauvais aloi, absolument extravagante en mode
démocratique.
Faut-il relever qu’ils suivent en cela leur mentor
qui a imposé la bouche cousue à ses ministres tout en les marquant à la culotte
au vu des comptes rendus officieux des débats en conseil des ministres et les
révélations troublantes sur des commandes publiques irrégulières par la
presse ?
Pourquoi ce qui est bon pour ruiner l’alerte
devient inutile quand il s’agit d’autoriser le risque ?
Sans doute qu’il n’est pas moralement soutenable
de critiquer publiquement son allié mais encore nous aurions besoin de savoir
si une autre possibilité existe pour se faire écouter ou mieux, pour se faire
entendre !
A tout le moins, l’on peut bien comprendre que les
alliances ayant été scellées en public, rien ne s’oppose, dès lors, à la
publicité des désaccords.
Les réactions démesurées par rapport aux petites
déclarations de Idrissa Seck, de ce fait, exposent plutôt des problèmes axés
spécialement autour de la communication politique de Maky Sall.
En tout état de cause, cette brouille entre Maky
Sall et Idrissa Seck, essentiellement alimentée pour le moment par leurs
lieutenants, confirme encore une fois les limites de la gouvernance des
coalitions.
Aussi, le temps ne saurait-il tout simplement pas
exister pour Idrissa Seck une personnalité politique qui ne se conçoit qu’un
dessein et ne se destine uniquement que comme Président de la République du
Sénégal !
Il y a en toute chose un centre et une périphérie
dont l’équilibre repose sur la dialectique. Or, la dialectique c’est déjà une
histoire de contradictions !
Jean Charles Oudiane
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