dimanche 3 avril 2011

LES LUTTEURS, CES MODELES !


Certaines réactions enregistrées à la suite de l‘audience accordée par le Chef de l’Etat, Maitre Abdoulaye Wade, aux pensionnaires des écuries de lutte du Sénégal et au cours de laquelle ces derniers se sont vus offerts un capital de deux milliards pour une mutuelle de crédit, nous ont indignées au plus haut point !

L’une de ces réactions extravagantes nous est venue, sans surprise, de Monsieur Youssou Toure, enseignant-syndicaliste-politicien, un prototype de la nouvelle classe fossoyeuse de l’école publique, dont les sempiternelles frasques ont fini, par ailleurs, de présenter comme un sacré numéro !

Tellement, en effet, il est difficile de connaître le fantôme qui hante ce vaillant monsieur au point de lui faire fondre en larmes pour des broutilles, bouder comme un garçonnet en crise de puberté mais surtout de se permettre sans vergogne de qualifier les lutteurs de « personnes n’apportant rien à la société sénégalaise »…

La conséquence peu réjouissante que l’on peut en tirer est que si ce sont de pareilles gens qui prétendent à la relève de nos politiciens obsolètes, il faudra encore repasser !

A contrario de ses avis d’une légèreté rocambolesque, nous croyons qu’il faut saluer à sa juste mesure cette décision du Président. Une fois n’est pas coutume !

La lutte est le sport le plus pratiqué au Sénégal avec plus de quatre mille licenciés dont seulement une centaine ont l’occasion de livrer un combat au cours de la saison. Autrement dit, des milliers de jeunes sénégalais, se livrant à des entrainements intensifs ne sont pas capables de vivre de leur métier !

Le secteur de la lutte n’a pas le monopole de cette situation, c’est vrai !

Il est aussi vrai qu’il est encore beaucoup plus sensible par rapport a la sécurité publique.

Mais convenons-en, un métier en valant bien un autre, ces jeunes ont le droit de bénéficier de l’aide de l’Etat pour tendre vers leur épanouissement.


C’est une aide bienvenue dans la mesure où c’est le sport national dans lequel les affiliés sont le plus proches du professionnalisme tel qu’il est conçu ailleurs de par le monde !

La preuve en est aussi bien rapportée par les cachets individuels qui dépassent désormais la centaine de millions de F CFA que par l’hygiène de vie, la persévérance ou la détermination qu’offre en exemple les champions adulés de l’arène tels que Tyson, Bombardier, Yekini, Balla Gaye, Lac de Guiers 2, Modou Lo, Eumeu Sene, Sa Thies ou encore Gris Bordeaux !

A la lumière de ces quelques considérations, il apparaît nettement que l’octroi de la ligne de crédit par le président est une décision précieuse dans sa forme mais insuffisante en elle-même à prendre en charge les préoccupations de ces milliers de jeunes qui s’adonnent de plus en plus à la lutte.

Une meilleure organisation s’impose notamment avec la mise en place d’une fédération nationale et l’institution d’un championnat national qui mettrait en lice les pensionnaires des différentes écuries pour une meilleure redistribution des richesses générées par la lutte.

Malamine Tandjigora

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