lundi 28 septembre 2015

SALMAN D'ARABIE, VILAIN ROI !


La bousculade dramatique qui a émaillé le pèlerinage à la Mecque avec son cortège de morts et de blessés est arrivée comme un cheveu dans la soupe.

La communauté musulmane se serait bien passée de cette tragédie en ce moment où l’image de l’islam est ternie par des querelles intestines entre sunnites et chiites d’une part et d’autre part froissée par son message dénaturé par des  hordes de fous furieux nostalgiques d’un passé escamoté à dessein !

Ce deuil cruel a suscité une vive réprobation au sein de la Oumah islamique aujourd’hui unanime à revendiquer une gestion plus consciente de ce très grand événement même s’il subsiste  la question cruciale de son application effective étant entendu que l’Arabie Saoudite est un pays souverain, exagérément couvé par tous les pays nantis du globe pour ses énormes richesses en pétrole !

Sans doute que ces images insoutenables de bulldozers entassant des centaines de morts dans des camions bennes ainsi que le nombre faramineux de personnes dont on est sans nouvelles depuis, en braquant contre cette gestion scandaleuse, feront vaciller les récalcitrants ! 

Il est insolite qu’aucun dirigeant africain n’ait juger necessaire de relever les piques assassines du  roi saoudien, rejeton d’usurpateur, selon qui : « Pour des africains, mourir loin d’Ebola et le ventre plein est une bénédiction » et plus encore quand ses collaborateurs ont osé rejeter la faute sur l’indiscipline notoire des pèlerins africains.

Alors qu’il est parfaitement établi que c’est le cortège de son fils, sacrilège en soi parce que rompant avec l’égalité des croyants en Dieu (cf. le dernier sermon du prophète de l’Islam Mohamed (psl)), qui en est la cause !

Que cette opinion témoigne d’un état d’esprit canin mais point surprenant de la part d’un aussi vil personnage emblématique de la curée aux commandes des monarchies pétrolières dont les bases morales sont définitivement sapées par la luxure, est un fait. 

Un autre est qu’il est venu le temps du renouveau religieux pour les africains. Il ne doit plus être question de subir et de se taire… il suffit d’être considéré comme des coreligionnaires de seconde zone de la part de racistes pouilleux !

En vérité, au nom d’Allah, le Grand, dans ma foi dynamique, je dis qu’un africain n’a rien à faire à la Mecque !

L’argent y dépensé serait beaucoup plus utile pour la piteuse condition humaine sur le continent.

Soutenir le contraire n’est qu’hérésie et hypocrisie… Et Allah entend et sait !


 Abdallah BEGNINGA

dimanche 20 septembre 2015

MAUDIT PETROLE !



Nul n’aurait pensé que la répression par le régime syrien, en février 2011, des prémisses du printemps arabe sur son territoire allait plonger le monde dans une crise humanitaire inédite…

Il ne sert strictement à rien d’épiloguer sur la responsabilité de l'ingérence étrangère dans la durée du conflit au moment où, aujourd’hui, il est davantage question de venir en aide aux millions de syriens et syriennes, hommes et femmes, enfants et adultes qui se sont enfuis de leur pays pour survivre…

Les uns, habités d’espoir, frappent à la porte de l’Europe, attendant d’une part que les difficultés d’ordre pratique soulevées par leur accueil en grand nombre et d’autre part que les pays européens surmontent la question des quotas.

Le prix de la traversée, 7000 euros par tête, est la preuve que la Syrie s’est définitivement effondrée puisque ce sont les privilégiés du système qui s’enfuient à présent. Cela peut expliquer la réticence de certains européens qui y voient un coup de Jarnac de la part de Bachar Al Assad !

Les autres, en plus grand nombre et en proie à la précarité absolue, attendent, résignés, dans des camps en Turquie, Jordanie, Irak, Liban ou encore en Egypte, à quelques encablures des frontières hermétiques des richissimes monarchies pétrolières du Golfe et de l’Iran !

L’attitude de ces monarchies pétrolières si promptes à décaisser au nom de la religion pour les causes les plus farfelus nous est apparue très décevante.

Ce n’est pas tout juste en participant, via les ONG et le HCR, à la nourriture des refugiés qu’elles doivent avoir pour autant une si bonne conscience. Ce ne sont pas les moyens encore moins l’espace qui leur manque et tout compte fait, Allah les en a si suffisamment dotés qu’ils auraient fait mieux que la Jordanie, l’Irak, le Liban et l’Egypte.

A moins que…mais de quoi auraient-elles peur ? Les Syriens ne sont ils pas arabes ? Y aurait il différentes catégories d’arabes ? La pauvreté est-elle aussi répugnante ?

N’existe-t-il au monde aucune autorité, aucun imam, pour leur dire que leur comportement est en contradiction avec la solidarité prônée par leur religion, l’Islam et contre les valeurs humaines tout court ? 

Le président en exercice de l'Organisation de la Conference Islamique, le bonhomme président du Senegal Maky Sall, peut être, pour manifester la solidarité islamique, tout au moins verbalement.... !!!!

Ce que je peux dire, c’est qu’au nom de ces mêmes principes humains qu’elles semblent oublier, nous autres ne devons guère leur permettre d’avoir la conscience tranquille !
 
La Syrie, pays au climat hostile, a toujours été terre d’émigration et ce sont ces monarchies qui en ont toujours et le plus profité de ce réservoir de main d’œuvre qualifiée dans tous les domaines et bon marché…

Jacques Attali disait fort à propos qu’aucune religion ou culture ne mérite de survivre si sa seule légitimité est de revendiquer une place dans l’Histoire, elle doit revendiquer une place dans l’Avenir !

                                                                           Massamba TOUPANE

vendredi 18 septembre 2015

DU SYSTEME SANITAIRE SENEGALAIS....



A l’origine, la styliste Diouma Dieng Diakhate construisit sur les fondements de la maison familiale à Rufisque une maternité dont la gestion fut confiée au ministère de la sante qui y affecta du personnel.

Ce geste de la célèbre couturière, titulaire d’un passeport diplomatique sénégalais depuis 1979 et actuellement ambassadrice itinérante auprès du chef de l’etat, scellait par cette belle action un partenariat public-prive dont on gageait qu’il ferait tache d’huile…

Qu’il était, en effet, beau  de voir une personne qui a tout reçu de son pays songer ainsi à le lui rendre de façon aussi altruiste et générale !

C’est que d’habitude dans notre pays la reconnaissance des parvenus ne va guère que vers leurs parents ou communauté…  Et que les actes d’une aussi grande amplitude sociale ne provenaient exclusivement que de nos compatriotes d’origine libano-syrienne.

Grand est notre étonnement, dès lors, d’apprendre que  le 11 septembre dernier, ladite maternité a été fermée sur demande de la mécène.

La curieuse non objection du ministère de la sante alimente ainsi la forte suspicion des populations quant à une combine et qui ont raison de bloquer l’enlèvement de l’équipement et matériel.

Comment qualifier une telle légèreté dans un pays où l’on compte 1 sage femme pour 4000 habitants, très loin de la norme internationale d’1 sage femme pour 300 habitants ? 
 
Il est plus que désolant de constater que cette forfaiture est co-signée par deux dames, la dame ministre de la sante Eva Marie Coll Seck et la dame mécène Diouma Dieng Diakhaté…


…Sans considération aucune de la mortalité maternelle estimée à 434 pour 100 000naissances vivantes,
…Encore moins d’égard pour le taux de mortalité infantile de l’ordre de 61 pour 1000 
…Sans s’émouvoir, outre mesure, que ca se passe à Dakar où malgré l’importance du secteur privé médical, un poste de sante polarise déjà plus de 20 000 habitants !  

De l’inconscience, sans aucun doute, des autorités par rapport à la gestion des secteurs vitaux de la vie de la nation en général, celui de la sante publique en particulier ! 

Il faut décrier cette organisation pyramidale du système sanitaire qui perpétue une ségrégation entre citoyens difficilement acceptable au seuil du 21eme millénaire.

Le saugrenu concept de case de santé, imposé par l’OMS, qu’il véhicule est taillé sur mesure pour les ruraux et appliqué par des agents communautaires de santé formés à la vite et responsables de maintes tombes bossues sous la houlette de comites de santé plus affairistes qu’autre chose.

En matière de santé plus qu’ailleurs, l’inertie de nos gouvernants est plus que jamais une réalité.  En attestent deux constats poignants :

La faculté de Pharmacie cinquantenaire n’a jamais voulu ni pu exploiter les richesses de notre pharmacopée. Le Formulaire National ne compte pas encore 20 plantes médicinales.

Les médecins nationaux formés par la faculté de Médecine, centenaire, dont l’aura a franchi les frontières, chôment pour la plupart.

Aussi ne peut on guère pendre au sérieux la dame ministre de la sante quand elle réclame 15% du budget national pour son département !

Il lui faudrait plutôt commencer par envoyer sur le terrain toutes ces blouses blanches en stand-by au siège du ministère à l’affut de missions et perdiems.

                                                                    Amadou Lamine TOURE

dimanche 13 septembre 2015

AU PIED DU MUR...



Le président de la commission européenne, Monsieur Jean Claude Junker, vient d’annoncer la mise en place d’un fonds spécial d’urgence de 1,8 milliards d’euros, dans un premier temps,  pour « promouvoir un développement dissuasif des flux migratoires vers l’Europe » et dont devraient bénéficier des régions africaines considérées comme sinistrees : le sahel, le lac Tchad, la corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord.


La mission allouée au dit fonds est on ne peut plus clair, toutefois.  

En effet, Monsieur Junker a bien dit ‘‘Nous voulons aider à ramener durablement la stabilité … en créant des possibilités d’emploi dans les communautés locales, et ainsi résoudre les causes profondes de l’instabilité, des déplacements forcés et de la migration clandestine’’.

La précision est de taille car il ne fait guère de doute que cette annonce doit faire saliver au point de leur faire perdre le sommeil à certains qui, tapis dans les méandres  de l’Administration, sont entrain de se pourlécher les babines et en même temps, de se triturer les méninges pour trouver les trucs et astuces appropriés pour profiter de cette manne au maximum, au grand dam des légitimes bénéficiaires.

Aussi, au delà du constat toujours navrant de l’aveuglement si criard de nos élites au centre de la décision, forcement politique qu’ils en sont réduits à guetter la lumière de leur homologues d’Outre Atlantique, l’attention du chef de l’Etat Maky Sall doit elle être suffisamment attirée !

C’est qu’indubitablement, la déclaration de Monsieur Junker est en soi une déclaration de politique générale réaliste et intelligente que tout dirigeant politique africain sérieux pourrait s’approprier en lieu et place des habituels longs laïus soit disant programmatiques ennuyeux, éculés et idéalistes. 

Tant le réalisme politique, le patriotisme économique ainsi que la raison humaine pour ne pas dire pragmatisme sociétal doivent être de rigueur dans la gestion de ce fonds !

Depuis plus de 55 ans que l’on s’y essaye vainement, il nous faut changer de fusil d’épaule : à l’évidence Dakar ne sera jamais comme Paris, nous ne vivrons jamais comme des européens ni ne ferons jamais les choses comme des américains, fermez le ban !


Une fois cela admis pour de bon, on se pencherait très sérieusement sur le monde rural dont la population est majoritaire, la plus jeune, la plus démunie et la plus désoeuvréeN pour lui offrir des conditions de vie moderne et décente, sans plus… en convoquant la science et la technique.

 On investirait plus sereinement et judicieusement dans l’élevage qui est l’activité économique principale des sénégalais notamment dans l’amélioration, la sélection voire l’introduction d’espèces animales plus adaptées aux réalités climatiques nouvelles et d’autre part des spéculations agricoles tout aussi adaptées à notre nouvel environnement.

Déjà, dans le Djolof, les populations comprennent que l’ère du mouton et de la vache est révolue, place à la chèvre et au chameau !

On aménagerait mieux l’espace rural à la densité très faible pour désengorger véritablement les villes car ce qu’il faut, c’est de nouvelles villes parce que Diamniadio, malgré tous les préjugés favorables restera un appendice de Dakar.

Ce fonds doit ainsi être consacré exclusivement à des projets structurants de la nouvelle société dont doivent hériter tout bientôt les 60% de sénégalais qui ont moins de 25 ans et dans laquelle ils ne devraient point ressentir cette sensation permanente du feu à leurs trousses. 

Bonhomme président d'un pays en crise, c’est vous dire que vous êtes pied au mur !

Lorou Adama Ba