vendredi 30 mai 2014

DU DEBAT DECALE...



Le Professeur émérite Omar Sankhare, 2eme africain agrégé de grammaire (après Léopold Sedar Senghor) brillant helléniste vient d’être victime de sa passion.

Nous ne lui ferons pas l’insulte de penser une seule fois qu’il n’a pas pris la précaution d’user, voire abuser, des trois tamis que son maitre à penser, Socrate, s’imposait à savoir la vérité, la bonté et l’utilité.

Nous relevons pour notre part que ce n’est pas en relevant des similitudes entre les récits de la mythologie grecque avec le Coran, qu’il s’est attiré les foudres  des marabouts, prêcheurs et islamistes.

Le contraire aurait étonné d’ailleurs parce que le professeur Sankaré aura été la dernière personne à remarquer ces troublantes ressemblances qui relèvent strictement de l’Histoire humaine dont les origines sont plus éloignées quand même que l’avènement du culte abrahamique !!!

Bien plus, elles sont la marque que  “Non seulement les Égyptiens, les Chaldéens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains, mais encore les hindous, les bouddhistes de la Chine et du Tibet, les Goths, les Anglo-Saxons, les druides, les Mexicains et les Péruviens, les aborigènes d’Australie et même les sauvages des îles du Pacifique, ont emprunté leurs conceptions religieuses à la même source, au même centre. On relève partout une similitude troublante dans les rites, les cérémonies, les coutumes et les traditions, ainsi que dans les noms et les relations entre leurs dieux et leurs déesses.” Cf. l’article de notre ami Cheikh Omar Ndiaye sur la Passion de l’Histoire du 24 octobre 2010 sur ce blog.

La censure, réductrice par essence, ne se sera focalisée que sur ses allégations sur l’antériorité pré-coranique de la sourate de l’Ouverture et le rejet de l’illettrisme du saint prophète Mouhamed (PSL).

Excusable, au demeurant, au nom de la valeur dogmatique charriée par ces postulats de la religion musulmane, il est tout à fait navrant de remarquer que cette censure ferme la porte à une très belle opportunité de débattre, sur la sémantique arabe et l’unité historique de l’Univers régi de tout temps par le même et Seul Dieu, de confronter ces innombrables théologiens islamistes sénégalais de diverses obédiences au grand bonheur des millions d’adeptes sénégalais.
  
Le Professeur Sankhare s’est bien senti seul, en effet, car on n’aura vu nulle part l’ombre de «ses » amis qui l’avaient encouragé à pondre son livre.  « Ses » amis auraient pu réorienter le débat pour que l’on puisse disposer de cette Fatiha en hiéroglyphes.

Ce silence troublant de nos intellectuelles n’augure rien de bon !

C’est une illustration parfaite de la décrépitude du système éducatif quand les professeurs ne sont pas courageux. En particulier ceux du département des langues classiques de la faculté des lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ses collègues !

Nous demeurons convaincus qu’il faut mettre en place les outils d’une théologie islamique sénégalaise, comme cela s’est fait par le christianisme, pour préserver les jeunes de l’influence pernicieuse particulièrement dévastatrice de l’islamisme intégriste. Cela n’a rien de blasphématoire.


Harouna Diallo

vendredi 16 mai 2014

WADE, IDY SAUVEURS ?


Il n'y a rien de plus insupportable que le bruit pour un travailleur. Nos oreilles étant au coeur de notre équilibre, les conséquences peuvent être dramatiques allant jusqu'à désorganiser notre système d'alerte...

Le bonhomme président Maky Sall aura beau pesté que le Sénégal ne saurait s’accommoder d’une campagne électorale permanente… il a sans doute mille fois raison eu égard à l'immensité du challenge que constitue pour lui et son équipe le dessein d'apporter le bien être dans la majorité des foyers sénégalais....

Mais il y a fort à parier que comme tous les chefs d’Etat africains, le bonhomme président, allergique à la critique, voulait, par ses déclarations, intimider la classe politicienne sans grande épaisseur, il est vrai.

Car le débat volait au ras des pâquerettes et se résumait en un lamentable procès du vice contre la vertu, écumant le sillage d'une victoire/défaite électorale que l'on tarde à digérer. 

Rien, sinon une défaite, n’est aussi mélancolique qu’une victoire !

Il aura donc fait contre mauvaise fortune bon cœur, notre bonhomme président jusqu'à l’arrivée de Maitre Wade et de Idrissa Seck qui l’ont tiré de ce mauvais pas.

Ces deux (nouveaux ?) leaders de l’opposition ont recentré le débat en contribuant chacun à sa manière à le relever de manière irréfutable…

Me Wade lui fait découvrir que le temps suffit à muer toute victoire en défaite et qu’il faut mourir pleinement pour mesurer son degré de popularité.

Idrissa Seck lui permet enfin d’informer, et non pas communiquer aléatoirement, ses compatriotes dont il n’est que délégataire sur les actions de son gouvernement.

Les interpellations légitimes et précises mais ironiques de Idrissa Seck, en effet, ont donné l’occasion au gouvernement de faire le bilan des projets hérités du régime de Wade et d’entretenir sur la baisse des recttes fiscales.

Ouf, il était temps….

Abdoul Karim SIGNATE