mercredi 25 avril 2012

HYPOCRISIE PRESIDENTIELLE !


Quelle mouche a donc piqué Maky Sall pour filer ventre à terre sur Touba pour implorer auprès du calife général des mourides une fatwa en faveur d’un état de grâce ?

Le gouvernement qui nous avait habitué, depuis ses débuts, à gérer les dossiers de l’Etat sur la place publique se tait de façon incompréhensible sur cette question.

En l’espèce, la très bavarde Ministre de la Justice, Mme Aminata Touré à la tenue vestimentaire indécente et à la coiffe de chipie, aurait été bien inspirée de nous entretenir des motifs apparemment très sérieux qui ont motivés cet acte d’hypocrisie de Maky Sall ?

Oui, pourquoi le Président a t il commis cette forfaiture ?

Le marabout s’étant publiquement démarqué de la chose politique tout en marquant sa neutralité, pourquoi Maky Sall a-t-il osé profaner la volonté du marabout ?

Nous avons d’autant plus besoin de savoir que comme le dit l’iconoclaste Abdoulaye Bathily, le pouvoir n’est pas un cheque en blanc pour faire ce que l’on veut contre la volonté populaire mais un cheque libellé pour faire des choses déterminées dans le sens de l’intérêt général….

Nous pouvons ajouter que le pouvoir confié à Maky Sall ne saurait être compris par lui et ses affidés comme un instrument de domestication de l’opinion, de conditionnement des esprits…tel que recherché dans le fond par cet acte sacrilège.

Et d’ailleurs depuis quand un état de grâce se décrète-t-il ? Où l’a-t-on vu, le cas échéant ?

En vérité, les premiers pas lamentables du président Maky Sall ne sont pas sans nous rappeler les mêmes débuts calamiteux de son mentor, Abdoulaye Wade, naguère.

L’histoire se répèterait-elle, par conséquent ?

Marx a écrit fort à propos que l’histoire se répète… elle commence par une tragédie et se reproduit sous forme de farce…

Mais le bonhomme ne nous dit pas comment elle se termine ?

Oui sous quelle forme l’histoire se termine-t-elle ?

De toute évidence, si l’expérience n’était pas utile, à quoi bon connaître l’histoire ?

Elle nous enseigne que la raison prend peur, si les promesses sont sans limites.

Prions, prions pour qu’à défaut de récolter un état de grâce, Maky Sall soit  touché par la grâce et confie à de vrais connaisseurs la rédaction d’un programme de gouvernement.

Mieux vaut tard que jamais !

Mamadou Diop

dimanche 15 avril 2012

L'ERE MAKY


L’ère Maky Sall commence bien… Elle ne déparait point, pour le moment, de ce que nous avons eu l’occasion d’observer jusque là en ce qui concerne les lendemains de victoire des phalanges politiciennes.

L’euphorie du camp du président de la république, Maky Sall, est, en effet et à bien des égards, comparable à l’enthousiasme des spectateurs des joutes de gladiateurs ou de corrida... sauf qu’en l’occurrence leur mentor de président est affublé du costume de lumière du matador et le rôle du taureau, ô pauvre bête, est tenu par Wade et ses ouailles.

Tout ce qui a touché au President Wade doit être brûlé au nom du peuple… Ce brave peuple qui n’en a rien à cirer qu’on continue de jacasser après des babioles païennes et des bagnoles qui pour luxueuses qu’elles soient ne lui sont d’aucune stricte utilité…

Les anciens dignitaires du régime, des sénégalais bon teint sont livrés à la vindicte populaire…  accusés et traqués...  comme si la sanction du suffrage universel ne suffisait pas  ?

A défaut d’être leur Président, Maky Sall n’en serait il pas moins le Président de leur pays, le Président du Sénégal ?

C’est la tentation de la pensée unique…comme à chaque fois qu’on aime se prononcer au nom du peuple et que l’on essaye de lui inculquer sa propre opinion des choses et des hommes …

Comme jadis avec le peuple de l’alternance théorisé par Iba Der Thiam ou bien le peuple des Assises Nationales qui ne pèse guère lourd au finish avec les défaites électorales de Niasse et de Tanor ou encore du fantomatique peuple du M23 …

Ainsi, pour cette fois ci, c’est comme si la portion congrue du peuple qui a élu Maky Sall était plus digne et plus patriote que l’autre portion non moins atomique pro-Wade.

Et l’on oublie qu’ils sont juste 2,5 millions de votants sur 5 millions d’inscrits sur les listes électorales par rapport à une population de 12 millions de sénégalais !

Et malgré sa profession de foi, dont on ne peut point douter pour le moment, le Président Maky Sall laisse faire… non pas ses militants – ce qu’on aurait compris au demeurant -  mais son proche entourage, composé en majorité d’aigris et de revanchards pour avoir été contraints par leur anciens frères de parti à une traversée du désert dont on ne gageait guère que la fin fut si proche ou la durée aussi courte…

A ce que l'on sache, ils n'ont plus rien de commun pour que les uns puissent ourdir un plan de vengeance contre les autres ...

C’est que sans doute acculé par la dure réalité économique du pays d’un coté et de l’autre par l’urgence de l’immense attente sociale, il faut bien, en attendant le pain, donner au peuple, tiens donc, des jeux….

Oui, il doit vraiment être dur, dur d'être un homme d'Etat !

Mamadou Goudiaby

vendredi 6 avril 2012

FAUT IL SAUVER LE SOLDAT MAKY ?


"Il y a trois choses à ne pas chercher en vain : Un savant dont les actes correspondent à son savoir, un homme d'action dont le coeur s'accorde avec ses actes et un frère humain sans défauts." -

Le chef de l’Etat, Monsieur Maky Sall, vient d’enfanter dans une indicible douleur du  premier gouvernement de son magistère qui s’annonce déjà chaotique.

Ce temps excessivement long mis dans la constitution d’un gouvernement cache mal l’impréparation et l’improvisation manifestes du Chef de l’Etat à assumer ses nouvelles charges de président de la République.

Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, la fête nationale a été célébrée sans la présence d’un gouvernement constitué !

Le Président a été littéralement obligé de nommer un premier ministre par défaut après de laborieuses et infructueuses recherches, le golden boy Abdoul Mbaye.                                          

La presse nous révèle à propos de ce nouveau premier ministre en qui de larges franges de l’opinion voyaient un modèle qu’il a une affaire de très gros sous pendante devant la justice !

Grosso modo, le chef de l’Etat, Monsieur Maky Sall a respecté ses promesses de constituer une équipe restreinte et de gérer avec ses soutiens du 2ème tour.

 La présence de personnalités « has-been » au titre du quota des partis souteneurs au 2eme tour que les sénégalais ont pratiquées naguère et sanctionnées révèle bien cette manie politicienne de contourner le suffrage des citoyens et de biaiser ainsi leur expression.

La jeunesse, le seul gage de la rupture attendue et souhaitée, est laissée en rade !

Comme quoi Bamba Dieye du FSD/BJ avait bien raison de dire que Me Abdoulaye Wade malgré son grand âge était beaucoup plus moderne dans la pensée politique que bon nombre de ses cadets.

Mais un fait attire le plus l’attention : c’est l’absence des chefs des grands partis tels que l’AFP ou le PS et Rewmi dans une moindre mesure.

Si pour les secrétaires généraux de l’AFP et du PS la cause semblait entendue avec le verdict populaire du premier tour de la présidentielle qui sonna le glas des ambitions de ces caciques de la génération du President L. S. Senghor, il en est tout autrement de Idrissa Seck.

L’absence de Idrissa Seck qui est un pion central dans la génération du President A. Wade qui s’installe aux commandes de la scène politique, ne peut pas être tout simplement réduite à  un refus de régresser sur le plan protocolaire… 

Le ressentiment à l’égard de Maky doit il être si grand ?

Dès lors, cette bouderie commune des leaders qui ont bénéficié des plus gros scores électoraux annonce un inévitable troisième tour de la présidentielle avec les Législatives du mois de juillet prochain !

Aucun de ces chefs de parti n’est visiblement prêt, donc, à faire le deuil de son ambition auquel les astreint l’élection de Maky  Sall.

Faut il faire rendre gorge à la bande des novices qui ont chipé la présidence au nez et à la barbe de ces dinosaures ?

Oui, sans doute, il faut sauver le soldat Maky...

Jean Baptiste Ndione