jeudi 10 octobre 2013

Etablissements de santé au Sénégal: Une magouille financière à grande échelle est érigée en règle de fonctionnement

Etablissements de santé au Sénégal: Une magouille financière à grande échelle est érigée en règle de fonctionnement Une infirmière coute à l’Etat 450.000 F et produit 30.000 francs à cause de ses activités parallèles

Une infirmière coute à l’Etat 450.000 F et produit 30.000 francs à cause de ses activités parallèles. C’est scandaleux ce qui se passe dans les hôpitaux et centres de santé de Dakar et du Sénégal. Des activités privées et concurrentes à l’hôpital y sont menées en toute impunité. On rechigne à mettre au service de la structure pour laquelle on est payé. Ce n’est donc pas une surprise si les établissements de santé traversent des difficultés de trésorerie. Une Opération «Main Propre» est préconisée.


Cette infirmière chef de poste (I.C.P) dans un dispensaire de Dakar perçoit un salaire mensuel de plus de300.000 francs, son logement de fonction peut valablement être estimé à 100.000 francs par mois ; elle ne paie ni électricité, ni eau, ces charges peuvent coûter facilement 50.000 francs.

Cet agent de santé coûte donc au contribuable sénégalais 450.000 francs par mois.

Puisque le Sénégal a tant investi sur ce fonctionnaire, il est normal qu’il attende de lui une bonne productivité.

Seulement un coup d’œil sur les recettes du Comité de Santé, où officie cette infirmière chef de poste, il apparait qu’elle fait 30.000 francs de recette par mois soit seulement 60 consultations pendant 30 jours. Trop peu, elle coûte 450.000F et produit 30.000.

Si on était dans une entreprise, elle aurait fait faillite depuis longtemps.

Nos investigations nous ont amené à découvrir que l’ICP a ses propres clients qu’elle reçoit les après-midis alors qu’elle n’en a pas le droit.

Cette situation n’est pas un cas isolé dans les établissements de santé du Sénégal, elle tend même à se généraliser.

Les cabinets privés au sein des hôpitaux

Fann, Abass NDAW, CTO, le Dantec dans ces hôpitaux, il règne des choses invraisemblables, des cliniques privées y ont vu jour ; on utilise le label de l’hôpital, l’électricité et les autres avantages de l’établissement à des fins purement personnelles.

A l’hôpital Fann on a pu constater que pour se faire opérer, il y’a un service qui vous propose deux options.

Prendre le temps qu’il faut en s’inscrivant sur une liste d’attente qui peut aller jusqu’à 60 jours ; ou payer cash et accéder à la salle d’opération à moins de quinze jours.

C’est une femme, une sorte rabatteuse qui s’occupe de gérer le deal.

Au CTO il y’a un cabinet de gynécologie privée, où il faut casquer beaucoup d’argent pour décrocher un rendez-vous.

A l’hôpital Principal de Dakar on nous signale qu’il y’a un médecin qui a acheté une machine qu’il a installée dans ses locaux, l’accès à cet appareil coûte très cher aux malades, l’argent récolté va directement dans les poches du médecin alors que la machine en question consomme de l’électricité à quantité industrielle.

Il faut sortir de l’argent, ici tout est à vendre

Au Sénégal, pour accéder à certains soins de santé, il faut débourser de l’argent à tous les cas. Il y’a des services tellement prisés que pour obtenir un rendez-vous c’est la croix et la bannière. Il faut donc souvent donner le prix du cola pour obtenir un rendez-vous rapproché.

Il faut aussi souvent donner de l’argent pour avoir accès à une hospitalisation.

Dans les dispensaires ou centre de santé, les moustiquaires qu’on doit distribuer gratuitement sont vendus. Des médecins ont même des pharmacies parallèles dans les centres de Santé. Récemment madame Viviane WADE a dénoncé la vente du dépistage du SIDA alors qu’il est gratuit.

L’Etat, les directeurs et les comités de santé pris en otage

Le scandale financier et la mafia qui règnent dans les établissements de santé est un secret de polichinelle, tout le monde est au courant des pratiques malsaines érigées en règle de fonctionnement, il se trouve que les agents de santé ont pris tout le monde en otage : l’Etat, des directeurs d’établissements de santé et les comités de santé, on préfère fermer les yeux pour ne pas avoir à s’attirer les foudres des syndicalistes qui usent souvent de leur droit de grève et un accès (assez facile) aux médias.

Assainir le milieu de la santé par une opération «Main Propre» c’est ce que suggère un directeur d’hôpital de Dakar.

Doudou Coulibaly
Source Siweul.com

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