vendredi 14 décembre 2012

MODÈLE DÉMOCRATIQUE FRACASSÉ ?


La démocratie est le système politique adulé de notre époque.  

En nous rappelant que jusque là une démocratie n'a jamais fait la guerre à une autre démocratie, la tentation est grande de la plébisciter comme une valeur sûre pour la paix mondiale. 

Elle doit, dès lors, être suffisamment importante aux yeux d'une partie du monde pour qu'elle devienne un moyen de chantage dans les relations internationales, notamment en direction des pays pauvres. Elle a été pratiquement imposée aux pays d'Afrique Noire (cf. le discours de la Baule ) quand on considère le nombre d'observateurs étrangers qui se retrouvent à y scruter le moindre scrutin mais aussi les efforts déployés pour sauver les résultats électoraux dans le cas de la Côte d'Ivoire, par exemple !

Cet engagement pour les démocratie africaine est certes fort louable mais certainement insuffisant. Faut il rappeler en effet que ce sont les démocrates qui font les démocraties ?

Si la communauté internationale est bien enjouée à l'idée de financer des operation électorales, elle devrait tout aussi bien pouvoir donner son avis sur la qualité des hommes qui briguent les suffrages de leurs concitoyens.

 C'est la moindre galanterie démocratique que ces pays démocratiseurs doivent à leurs contribuables ! 

Mon avis est que le système démocratique doit avoir une finalité plus intéressante que la régulation de la dévolution du pouvoir singulièrement en Afrique noire qui reste la partie du monde qui a le moins bénéficié des changements apportés par le progrès scientifique et technique et où la majorité de la population est engluée dans la pauvreté, l’analphabétisme et la malnutrition.

Les démocraties africaines doivent être davantage pistées par la communauté internationale pour qu'elles débordent le cadre purement politico-électoraliste pour irradier tous les secteurs d'activités mais aussi afin qu'au minimum, la qualité de certaines ne se détériore pas et qu'elles ne produisent pas des régimes liberticides.

Le cas du Sénégal depuis l’élection de Maky Sall à la magistrature suprême s'offre de ce point de vue à l’étude.

Passe encore que les sénégalais ne soient pas toujours revenus d'avoir confié les rênes de leur pays un homme qui leur crache au visage son mépris devant leurs muettes interrogations sur sa fortune colossale !

Mais le plus inquiétant est que le régime nouvellement promu se signale au delà de son incompétence bavarde par des dérives autoritaristes. Il bafoue les principaux fondamentaux du droit à savoir la présomption d'innocence et menace les libertés individuelles en interdisant à des personnalités du régime défait de sortir du territoire national.
  
Cette forfaiture qui en soi peut se concevoir comme une manifestation de la justice des vainqueurs constitue au regard du modèle démocratique sénégalais à la fois une trahison et une atteinte aux principes sacro-saints de la République qui veut que tous les citoyens soient d’égale dignité.

En stigmatisant, ainsi, ses adversaires dans la traque des biens mal acquis , non seulement il jette le discrédit sur la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite mais aussi il conforte les soupçons de vendetta politique rattachés à la réactivation de ladite cour qui apparaît dorénavant comme un machin entre ses mains pour casser ou intimider de l'opposant.

Pourquoi donc Maky Sall cherche-t-il tant à humilier ses adversaires ? Serait-ce le réflexe de l'homme apeuré ?  Mais de quoi, Bon Dieu ?  

El Hadj Ousmane sy

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire