mardi 14 octobre 2025

LA PROSOPOPEE CONSOLATRICE

Les haillonneux jubilaient. La vermine était en déroute, s'abimant dans des vociférations haineuses. Le monstre semblait aux abois. Jamais le silence en ce moment de leur gourou ne leur avait pas posé de problème. 

Mais la réalité était un caméléon. Elle savait se déguiser, se maquiller les traits pour berner son monde. Cela n'était pas loin d'etre le cas au Gourouland.  Le silence du gourou ne serait-il pas plus parlant qu'aucun discours, en realite ? 

Cette naïveté des haillonneux étonnait les jababus. Pourquoi donc cette tendance morbide à vouloir simplifier les choses ?  En fait, le passé n'était jamais mort. Il n'est jamais passé, aussi simple que cela...Il est le reflet fidèle de notre bonheur. Et qu'est ce que donc le bonheur sinon une prosopopée consolatrice ?  

Ignoraient-ils que l’évolution du monde reposait désormais sur la complexification, celle-là même qui avait relégué la simplicité au rang des mythes ?

L’éducation, l’enseignement, la médecine et surtout la religion tenaient à présent toute leur essence dans le décuplement des mots. Le mot simple n’existait plus, sinon à travers ses multiples dérives, ses déformations, ses leurres. Cette mutation a pris corps sur le plan géographique pour envahir l'histoire. Partout, il était soupçonné, traqué, dénaturé. 

A titre d'exemple, on ne pouvait plus se percevoir musulman ou etre percu comme tel, qu'affabule de tidjane, mouride, chiite, sunnite, soufi, druze ou alaouite.... jadis, abasside ou omeyyade. 
Ni etre chrétien si on n'est pas catholique, protestant, orthodoxe ou evangeliste... comme jadis nestorien ou monite.
 
L'obsession du gourou pour la grandeur du gourouland créait-elle une faille ? Le pacte entre la marmaille, la racaille et le monstre ne s'est jamais porté aussi mieux. Seuls quelques lascars triés au volet par le monstre étaient mis au parfum. C'était la condition posée par alpha beta et delta, les généraux des forces des ténèbres qui jalonnaient l'entourage de l'ouroboros. Que les autres tremblent d'effroi à la mesure de leurs bêtises passées, cela ne faisait que renforcer la confidentialité de l'accord. 

Ne pouvant plus compter sur la fadesse mièvre du vieux coq pour freiner le cours des événements et discréditer ainsi toute l'opération, la sinistre alliance avait changé de stratégie au pied levé. A défaut de lenteur, on allait surfer sur le zèle chasseur insuffle par la paysanne, accélérer les évènements cette fois ci pour encombrer le tunnel au finish. Hades, le fils de Satan aux prises avec la chaleur infernale orientale, piaffait... Il devait se racheter coute que coute aux yeux de son père. Poseidon, son ferre damné, ne perdait rien pour attendre !

Pour le monstre, c’était du pareil au même. Le résultat attendu restait la réalisation d’une conjoncture salvatrice pour sa canaille kleptomane et broder le nouveau tapis écarlate de son retour.  

Quel etait le degré d'implication de l'ouroboros dans cette sordide affaire ? Pouvait-il continuer à fuir sa sombre nature de traitre qui grondait du fond de ses entrailles ?   

Le Mamba noir était fait comme un rat. Il ne sortirait pas de sitôt de son trou. Même la haine s'use quand on en abuse !

vendredi 10 octobre 2025

ECOUTER LA VIE

Devrions-nous continuer a nous inquiéter de l'ouroboros ?  Non pas parce qu'il représentât un danger quelconque contre qui que ce soit sinon contre lui-même mais plutôt par ce qu'il avait choisi de vivre à la marge, parmi les marginaux. 

Ces valets de l'impérialisme, alléchés par l'offre de Tonton de leur offrir une marianisation avec leurs rejetons et douces moitiés, se démerdaient diaboliquement pour l'isoler de tous, contrôlant sa vue et son ouïe... le sombre idiot, avachi par les mauvaises compagnies, admirait son reflet dans le miroir, une contradiction écoeurante entre un visage obscurci par la lâcheté et un corps d'ephèbe, portés par une démarche efféminée.

Le gourou faisait comme si de rien n'était. Il voyait et sentait le travail de sape inlassable des ces forces des ténèbres qui s'étaient jurées de réconcilier l'ouroboros et le monstre. Oui, il savait qu'il était l'ennemi  à abattre. Il priait ardemment que l'ouroboros reprenne conscience...

En attendant, il endossait tout. Cela ne l'empêchait pas, outre mesure, de prêcher toujours et encore, le patriotisme. Transformer son capital politique en reformes durables et institutionnelles. Cela en devenait une quasi religion chez lui. Il n'avait jamais demande la perfection, la sincérité, oui. Apres les belles paroles, les serments creux, c'était, à présent, dans les actes qu'il attendait ses ouiailles. 

Un grand probleme, sans oute le plus grand s'il en était. l'ouroboros n'était-il pas, deja, le premier à tourner casaque au contact des lambris dorés du pouvoir ? Le mot justice le rebutait désormais et il avait dilue fortement sa dose de souveraineté dans les hectolitres de kérosène qu'il gaspillait à l'occasion de ses déplacements inopinés, longs et stériles. 

Et si le gourou mettait ce batifolage sur le compte d'une gaminerie de son ouroboros, il était beaucoup plus circonspect quant à ses petits nouveaux bourgeois quand la cure d'amaigrissement de l'attelage administratif sera publiée. 

Parallèlement, les haillonneux ne pouvaient plus concevoir un amour sans justice. Cette machination des marginaux de connivence,  cette fois ci, avec les cavaliers haineux du monstre, les fameux ethnotellectuels avait toutes les chances, conformément à l'objectif clairement poursuivi, de déboucher sur le chaos d'une intensité au moins égale à la passion qui les liait au gourou, et vice et versa. 

Le monstre avait résisté jusqu'ici. Il avait résiste jusqu'au bout à l'appel du grand animal ; il l'avait décroché pour lui demander de transmettre son merci a qui etait resté encore loyal pour décanter subtilement le sort de son Beuf. 

Enfin jusqu'au moment où il a vu le glaive de la justice s'approcher dangereusement de sa dulcinée sorcière. Pour ne pas ruiner, toutefois, les chances de sa réconciliation rêvée avec l'ouroboros, il avait indiqué à sa vermine enragée la cible et  redéployé toute son ardeur méchante contre le gourou. 

Il ne connaissait pas l'abandon, il écoutait la vie tout simplement. Instruit par s propre trajectoire, mais aussi par celle de l'ouroboros, l'histoire n'enseigne t elle pas que les bouleversements majeurs peuvent surgir des péripéties les plus improbables ? 

La pintade de Tangun vivait un doute poignant. Fuir ou rester ?