dimanche 14 août 2011

DE LA QUESTION DU CHOMAGE DES JEUNES !

Le chômage des jeunes est un sujet récurrent dans les slogans politiciens. Opportunistes en diable, les politiciens, dans l’opposition notamment, ont toujours adopté le beau jeu d’en faire leur cheval de bataille.

Aux élections de 1993, la promesse de l’ancien Président Diouf aux élections présidentielles de 1993 de créer 20 000 emplois par an a été déterminante pour sa réélection au premier tour.

Comme il ne fait aucun doute que c’est la question du chômage massif des jeunes qui a été à l’origine de sa chute en 2000 et donc de l’élection, par défaut, de son rival l’actuel Président Abdoulaye Wade qui, à son tour, est aujourd'hui sérieusement ébranlé par la même question à la veille d'élections en 2012.

Est ce à dire que la question est devenue un signe indien ?

En tout cas, c’est un thème qui ne cesse d’ailleurs de se poser avec acuité depuis le début des années 80 qui marqua la fin des recrutements publics avec l’avènement des politiques d’ajustement structurel controversées…

C’est qu’en effet, au vu de l’extrême jeunesse de la population sénégalaise, il ne peut y avoir de thème plus sensible. Il est devenu un objectif de court terme, c’est le cas de le dire.

Mais, en tout état de cause, il est le domaine par excellence de mesure de l’efficacité des politiques. Que la prise en charge de cette question aussi lancinante ne cesse d’être ainsi reportée et parant sa solution permanemment différée ne traduit, à notre humble avis, qu’absence de vision et ignorance (au regard des mesures contradictoires destructrices d’emplois). Absence de vision voulant aussi dire cécité et ignorance pouvant se rendre aussi par incompétence.

Car avec l’envolée des prix des denrées de première nécessité notamment, on en peut plus se justifier par une quelconque politique du stop and go qui veut que le prix et le taux chômage soient des fonctions contraires.

Or l’observation attentive de l’économie sénégalaise permet de voir que les secteurs traditionnels comme la pêche ne génèrent pas de chômage de jeunes. Les jeunes des villages de pêche peuvent bien ambitionner de faire tout autre chose que leurs parents mais à défaut ils ont toujours quelque chose à faire.

Cela est tout aussi valable pour le jeune éleveur et le jeune paysan quoique ces deux secteurs restent très tributaires des éléments. La sècheresse cyclique des décennies 70 et 80 est bien le facteur explicatif de l’exode rural et de l’émigration.

Comme quoi, la tradition viendra toujours à notre secours !

Il convient donc pour une bonne politique d’emploi des jeunes de revenir à la règle du bon sens. Il s’agit pour nos décideurs de se pencher enfin de façon plus sérieuse (le mot est lâché) sur les secteurs traditionnels de notre économie, d’en déterminer les forces et faiblesses d’une part et d’autre part, bâtir un modèle économique compatible capable d’en booster la lame de fond dans le cadre du secteur moderne pour une prospective d’émergence économique à court terme.

Lorou Adama GAYE

cilpdak@yahoo.fr

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