mardi 19 novembre 2024

LA PETITE VOIX

D'où est ce que le sombre idiot ingrat, l'ouroboros, avait-il puisé sa sotte prétention à pouvoir entraver  le gourou ?

Comme le monstre qui s'était perçu comme réincarnation de son belliqueux aïeul sicaire, se sentait-il à son tour réincarnation de son royal ancêtre sanguinaire ?

En toute logique, Judas, le fils de Satan, était en droit de pavoiser, l'ouroboros était en bonne voie de lui ravir la couronne du plus grand traître de Laf. 

Il ne faisait pas partie de ceux qui jubilaient du sublime raid solitaire du gourou. Et pour cause, il s'était pensé en roi et projetait de saisir l'opportunité dorée à la suite de l'échec sondé et programmé du gourou pour délivrer le message de paix et de liberté aux antigourous avec comme contrepartie  l'assurance d'un long règne sans anicroches.

L'air maussade d'être resté tout seul toute la journée, ses raspoutine ayant déserté, à minuit pile poil, nul n'avait été surpris de revoir l'ouroboros entamer son fameux rituel à l'intérieur de son chapelet magique. Tout à coup, il s'était retrouvé au petit matin affalé sur son derrière, incapable de se souvenir de quoi ce soit !

Concevoir l'évidence, incontenable, était une gageure pour une tête. Et cette fatuité produisait ce genre de résultat.  

Comme s'il ne suffisait pas cette couardise de croire pouvoir posséder son monde par les grains d'un chapelet fut-il magique, ses grains fussent-ils en rhodium ?  

Une petite voix intérieure tinta dans son oreille : Rentre dans la mêlée. Une proie esseulée est une cible parfaite. Et puis de quoi as tu peur ? Le gourou ne trichait pas et ne complotait pas. 

Il secoua la tête comme un animal qui s'ébrouait et se releva en s tenant les genoux ! 

Les yeux étaient rivés sur les nouveaux légataires haillonneux. Jusqu'où étaient-ils prêts à aller sur la veille de l'intérêt général ? 

Seraient tout aussi impavides, incorruptibles et déterminés comme leur gourou intransigeant sur le respect de ses engagements devant le peuple ?

dimanche 17 novembre 2024

THE RISE OF OUROBOROS

Le sombre idiot ingrat qui conduisait les destinées de Laf insistait dans la bêtise. 

Il ne voulait pas tirer de leçon de la mésaventure du fils de Satan, Judas, le plus grand traitre de Laf dans sa brève confrontation avec le gourou qui s'était soldée par une défaite amère. Qu'à cela ne tienne !

Il avait adoubé purement et simplement le mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon noir et son acolyte le sac de paroles mensongères, le flibustier pervers. Les opérations contre le gourou se poursuivaient donc. 

Dadjal et Satan n'avaient pas dit leur dernier mot. 

Et en moment meme où Dame Nature observait et analysait la situation, le gourou restait ferme. Ses haillonneux étaient sa raison de vivre qui s'imposait à lui chaque jour davantage. 

Il fallait être lui pour ne pas être horripilé par ce deferlement engoué de toutes les forces réactionnaires lafiennes vers l'ouroboros. Tous savaient, au moins, qu'il n'était pas homme lâché au point de decliner un combat quand sa survie ou celle de ses haillonneux était en jeu !

L'ouroboros qu'était devenu le jeune barbu, qui en voulait terriblement au gourou, ce gourou des haillonneux dont il fit partie, à son ancien gourou, coupable de lui avoir forcé la main pour renvoyer les légataires du monstre mais aussi d'avoir refusé de promouvoir quelques uns de ses copains et coquins parmi les nouveaux candidats légataires. 

Des légataires du monstre qui lui avaient imposé comme condition sine qua non de leur collaboration le meurtre du gourou. 

Telle une buse bondrée, l'ouroboros se maintenait, ainsi, en ascendance thermique pour se soustraire aux scandements du nom du gourou. 

Lui aussi ? 

La faillite spirituelle entrainait la faillite identitaire qui, chez n'importe quel homme, donnait un spectacle pas beau à voir !

L'homme est une création divine ravalée au bas de l'échelle. Celui qui faisait de cette boule de chair et d'os un homme en acte était l'homme, le vrai, aux yeux de Dieu. 

vendredi 15 novembre 2024

L'AVIS DU CHEF....

La rencontre hautement improbable entre les forces des démons et les forces occultes avait bien eu lieu. Dur, dur de ne pas succomber aux charmes de Dame Nature, la tueuse en série, surtout quand il s'agit de former des gangs !

On ne saura jamais la teneur des délibérations et encore moins, sans doute, l'ordre du jour ayant ponctué la réunion mais mieux encore par quel canal le gourou avait été mis au courant !   

Sa riposte avait été tellement foudroyante qu'elle avait amenée le  nouveau fils de Satan, Judas le plus grand traître de Laf, à douter de tout et de tous y compris de la superpuissance de son nouveau père, Satan. 

Qui avait péché ?  Le larbin noir au coeur noir aussi noir que le charbon noir ?  Le flibustier pervers, sac de paroles mensongères ? ou bien.... non, tous sauf celui là !  

Car le jeune barbu était tout aussi étonné par la tournure des événements. N'est ce pas qu'au sortir de la grotte aux mannes des  ancêtres, les jours suivants, il avait été visité par l'oracle familial qui lui avait apporté un chapelet de mille clochettes fluorescentes ? 

Se gardant bien de révéler la symbolique de chacune d'elles, sa  garde après les premiers sursauts de frayeur au bruit des clochettes s'était habitué avec curiosité non feinte à épier sa silhouette tournoyant dans le cercle formé par le gigantesque chapelet étalé par terre dans son jardin. 

Ceux qui se seraient approchés aurait été stupéfiés de voir ses lèvres abimées par des contorsions qui renseignaient sur la rugosité des mots incantés. Il fallait bétonner son mandat à tout prix et le mettre hors de portée du gourou et des haillonneux pour de bon. 

Il avait élargi son bureau et commandé un vaste bureau pour une bonne réception des ces forces occultes...  

Le jeune barbu trottinait et souriait à tout va ! Un stratagème peu  suffisant pour cacher son obsession de se débarrasser du gourou. 

Il devenait ainsi un cas clinique non pas parce qu'il étalait son ingratitude car cela n'avait rien de surprenant puisque tel était la nature humaine. Mais ce qui l'était, c'est la vitesse à laquelle cette ingratitude avait germé et la facilité inouïe avec laquelle elle poussait dans son corps. 

Comment le jeune barbu en était-il venu à mépriser ainsi le sang des haillonneux ? 

Il était devenu un sombre idiot dans son aspiration à faire comme le monstre, à être le monstre, à la grande désolation de sa famille. 

Il multipliait les piques contre le gourou, confisquait tout le pouvoir en rendant son avis obligatoire pour toute décision jusqu'à fixer la quantité de détergent et le rythme de passage de la serpillère dans les toilettes. 

Si la hauteur morale du gourou l'inclinait à n'y voir qu'une épreuve  supplémentaire infligée à lui par son Seigneur et Maitre, les haillonneux ne le voyaient pas de cet oeil. Le gourou était juste navré que cela soit ainsi. Le jeune barbu était le dernier qu'il souhaitait voir se dresser sur son chemin. 

Plus, le jeune barbu est et demeurera toujours un homme devant eux, parmi eux, ni plus ni moins quoiqu'ils n'en pensaient pas moins qu'en tant que premier haillonneux à accéder à la magistrature suprême, il était devenu un point cardinal de leur raison de vivre dont la réussite ou echec allait déteindre immanquablement sur leur devenir politique. 

L'Etat-major haillonneux était en alerte. Une lutte entre frère d'armes était des plus mortelles... Pas de vainqueur sinon tous vaincus dans l'absolu !

Laf méritait plus que cela et ce triste sort n'est pas, en vérité, celui dont il était en droit de s'attendre des haillonneux, de n'importe quel haillonneux.