C'est quand même sidérant de voir comment le rapport avec le futur peut déterminer les hommes. Beaucoup plus loin que la portée de la fable de la cigale et de la fourmi à laquelle, au demeurant, on aurait pu ajouter le crocodile qui est également symbolique à plus d'un titre.
Il ne s'agit pas de se demander à quoi consiste le futur encore moins comment le conçoit-on mais plutôt comment le reçoit-on. Dès lors, il semble bien qu'on le choisit. Partant, il est remarquable que là où certains cherchent à l’étouffer, d’autres veulent le prolonger, pendant que quelques-uns s'emploient à le créer.
Par conséquent, c'est comme si cette acception déteignait sur une prédiction de mort.  Les premiers ne voudraient-ils pas mourir dans leur confort, les seconds dans leur quête du meilleur et les troisièmes demeurer immortels ?
Cette analyse, les jababus l'avaient appliqué au landerneau politique gouroulandais. 
Ainsi, l'ourobouros prenait, le plus naturellement du monde, la tête de file des Allongeurs du Présent qui craignent le futur et qui pour s’en protéger, cultivent le rêve de la paix, gage de la continuité et prêchent sans aucun souci de reniement contre la rupture. Ce sont les gestionnaires du quotidien, les pouvoirs en place, les esprits tièdes qui redoutent le vertige du possible. Ils tournent le dos au futur dans lequel ils entrent à reculons. Ce sont, généralement, les parvenus dont la devise : Demain n’aura pas lieu, si je le ralentis assez. 
Nous plaçons le gourou dans les rangs des Héritiers du Passé. Et ses haillonneux qui croient que le futur procède bien de l'ordre divin sinon de l'ordre cosmique. Il faut juste savoir interpréter les signes du passé pour mieux éviter la répétition des moments critiques ou dénouer les pièges actuels dans le futur. C'est le fondement de leur vision de l'avenir et sans doute le sens de la révolution qu'ils prônent. En fait, il sont des idéologues pour disséquer le sens de l'histoire, en déceler les facteurs prévisibles pour construire du neuf. Ils accueillaient le futur à bras ouverts. Leur devise : Tout ne changera pas mais on peut en transformer des choses. 
Il est, enfin, les Insoumis du Temps. Ceux qui se foutent du futur. Le passé les a tellement fait souffrir qu'il n'est plus question de lui donner une occasion future de les malmener. C'est le cas du monstre et de sa vermine. Vivre pleinement c'est provoquer les événements par un calcul minutieux pour maitriser le déroulement de leur vie. Ils bandaient leurs yeux devant l'arrivée futur. Leur devise : Le désir a toujours déterminé la condition humaine et la volonté, son accomplissement !
La confrontation de ces trois groupes d'individus était loin de garantir la paix sociale. Le temps devenait un champ de bataille. Avec les premiers, on risquait l'endormissement, mais sans eux, pas de socle ; avec les deuxièmes, c'était une tension créatrice permanente et sans eux pas de direction ; avec les troisièmes, c'était le changement chaotique mais sans lesquels il y avait pas d'élan. Comment choisir entre ceux qui empêchent le monde de se briser, ceux qui l'empêchent de se figer et ceux qui l'empêchent de se perdre ?
Mais les premiers avaient bien vu la vénalité de leur posture car ralentir le présent ne l'avait pas empêché de passer. Les troisièmes avaient tout saccagé durant leur passage laissant une traînée de morts et de désolation. Et les deuxièmes, le gourou en tête, rechignait à se conter fleurette. Le futur n'était ni calamité, ni miracle !