Dans une relative opacité, le destin du Gourouland s'écrivait avec frénésie. La faute au scribe ou à la plume ? Comme si la dernière n'était pas l'expression de l'âme du premier ! Sans pourtant qu'elle ne lui suffise, enfoncée dans le dos, pour être un coq !
L'ourobouros devenait un excellent voilier par la force des choses. Il avait confectionné un laraire doré serti de diamants et tapissé de feuilles de palladium dans un coin particulier dans son coucou.
Il en fallait beaucoup plus, effectivement, pour se défaire de l'emprise menaçante des maîtres chiens qui étaient loin de lâcher l'affaire. Il n'en sera jamais question, d'ailleurs, pour eux si habitués à être obéis au doigt et à l'oeil partout par tous et pour tout de baisser les bras devant leur intérêt transcendantal.
L'exfiltration du Condoreau, l'âme damnée des chiens méchants n'avait pas visiblement suffi comme gage de sa bonne volonté. Ils en voulaient davantage. Mais quoi ? Le mamba noir au coeur plus noir que le charbon noir déguisé à présent en lézard jaune et bleu ?
L'ingrat se sentait particulièrement concerné par le sort de Judas, le très grand traître et non moins fils de Satan. Comme beaucoup, il se demandait comment Satan pouvait-il rester si indifférent au supplice infernal de son fils Judas. Et même si, comme tous, il ne voulait pas savoir la nature du différend qui opposait le père démon à son fils démon.
Ce qui opposait des démons ne pouvait relever que du code de monial. Tout ce que l'on savait, par contre, c'est que malgré la convocation paternelle inédite au Pandémonium et les mises en garde affectueuses du bas droit de son père, Belzébuth, Judas s'était enflé d'orgueil et avait entrepris de compter les étoiles.
De là, on pouvait imaginer que sans doute le père avait piqué une jalousie atroce envers son fils adoptif qui voulait rivaliser avec lui d'orgueil. Mais encore une fois, autant les jababus n'avaient aucune prétention de connaitre le fin fond du dossier, autant les cerveaux fêlés que leurs élucubrations affriolaient ne devaient pas s'en soucier outre mesure !
Des corbeaux s'étaient portés volontaires pour assurer la garde du gourou. A quoi bon ? Il ne voyait pas les lacs posés à ses pieds, tête en l'air qu'il était avec le regard braqué haut sur l'horizon mirifique dont il rêvait pour ses gouroulandais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire