Il n'était de pire aveugle que celui qui ne veut voir...de pire sourd, aussi, celui qui ne veut entendre. Laf changeait !
La marmaille s'était assagie... Et la racaille, consternée, s'était résolue de s'attaquer aux nécrobies !
Lesquels nécrobies faisaient le morts depuis que leurs inspirateurs avaient été alpagués. Sans doute pour éviter la guillotine dont le mécanisme etait enclenché...
La vermine du monstre était en plein désarroi. Les questions vitales pour les larbins étaient comment éviter le karma pour les uns et pour les autres, comment faire pénitence. La plupart résolvaient ces questions par la fuite lâche ou le recours aux fétiches. La foi était elle donc juste cette couche d'émail qui recouvrait simplement notre fond païen comme le prétendait Nana Houphouet ?
Mais qu'est ce qui faisait courir le monstre ? Les jababus - qui n'en revenaient pas toujours qu'un des leurs ait pu faire défection - pensaient mordicus que c'était du fait de la squaw dont l'art du camouflage n'avait d'égal que son adresse d'archère navajo !
Le monstre avait-il reçu une salve de ses flèches ou redoutait-il le moment hautement probable de leur rencontre ?
Tonton avait marre de ses sempiternelles jérémiades. Il lui avait suggéré l'air de rien d'appeler le jeune barbu à l'aide... Une solution dont la mise en ouvre n'était pas sans risque lui avait été proposée.
Valait-il la peine de se poser la question de savoir si Laf n'était pas un pays maudit ?
Comment cela se faisait-il que de tous les pays du monde à travers lesquels il avait éparpillé ses pièces d'or, il fallait que ça soit à Laf, ce pays qu'il a pillé sans vergogne, vicieusement désuni et ensanglanté de la plus misérable de manières, qu'il pensait trouver le refuge le plus sûr ?
Est ce que la perspective de recroiser le fer avec le gourou était affaire moins dangereuse que croiser le chemin de la squaw ?
Ceci dit, le retour hypothétique du monstre à Laf ne faisait pas que des heureux.
Car même si personne ne doutait qu'il lui serait plus facile d'y entrer que d'en sortir, le chat fâché et ses chatons acolytes y voyaient une succession différée alors qu'ils croyaient tenir le bon bout...
La grand'poupée affutait ses armes. Il se réservait le monstre. Il avait préposé au marquage du gourou, ses dames de compagnie : le mamba noir et le flibustier pervers. Les allécher avait été d'autant plus facile que leur patrimoine était en péril et qu'ils auraient forcément besoin de se reconstituer...
Mais tout cela était sans compter sur les beaux restes du monstre. Si la lâcheté gagnait les premiers rangs de ses larbins, de la vermine assez infecte prête à jouer au kamikaze subsistait encore !
Le gourou allait-il enfin s'émanciper ? Il avait arraché son indépendance pour, enfin, choisir son entourage... Son armée était en ordre de bataille. Ses haillonneux feulaient littéralement. Plus que jamais sa victoire sonnerait le glas d'une façon de gouverner en meme temps qu'elle installerait un nouvel état d'esprit par rapport au service public.
Les lafiens allaient-il régler leur horloge sur son heure de gloire ?
Le jeune barbu, imperturbable, sirotait son orangeade, l'oeil rivé sur la mappemonde. Où est ce que sa future pérégrination, histoire de souffler un peu, devait-il le conduire ?
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