La vie de misère continuait de dérouler ses tentacules enserrant les pauvres lafiens. La mise en route du projet avait du plomb dans l'aile. Mais cela ne semblait pas, outre mesure, doucher les ardeurs des haillonneux qui croyaient dur comme fer aux lendemains enchanteurs prophétisés par le gourou.
Le gourou et le top management haillonneux se croyaient au bout de leur peine après avoir fini leur diagnostic du mal du système. Mais c'était le moment choisi par le jeune barbu pour jeter du sable dans les mécanismes de la machine neuve alors qu'on attendait de lui qu'il l'enclenche.
Et que l'on ne convoque guère Satan pour ce cas ! Les honneurs déshonorent, le titre dégrade, la fonction abrutit. L'exercice du pouvoir a toujours conduit à l'ivresse quelque soient par ailleurs le degré de la foi, la grandeur du dessein ou la pureté spirituelle. En révélant la face sombre de l'individu, l'orgueilleux niera toujours en avoir, cette ivresse vous incite à vous rebeller contre l'histoire pour tenter de l'effacer ou de la réécrire.
Le gourou n'en serait certainement pas à sa dernière expérience de la traitrise. Mais pouvait-il accepter de voir ses fidèles continuer ainsi de souffrir pour lui ?
Satan avait beaucoup avait d'autres chats à fouetter ! Il avait fort à faire avec son adoption de Judas, le plus grand traitre de Laf. Plus, il reconstituait ses troupes avec beaucoup plus d'application cette fois-ci, épluchant personnellement, avec le plus grand sérieux démoniaque, les dossiers d'adhésion. Il n'était plus question de revivre la cruelle déception que lui avait infligée Hades, son fils indigne et incompétent. D'ailleurs c'était le moindre mal pour lui de rotir au soleil !
Celui du mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon noir et celui du flibustier pervers avaient attiré son attention, bien en exergue au dessus de la pile de ceux qui lui avaient livré leur âme sans condition ?
Satan savait ce qu'aucun lafien ne savait grâce a son pouvoir de s'infiltrer dans tous les recoins des cieux et de la terre. Il avait bien vu que Dadjal rodait dangereusement autour de Laf cherchant le domicile parfait. Allaient-ils pactiser ou s'affronter ?
Laf en valait la peine certainement mais n y avait-il pas assez de place pour les deux maudits ?
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