mercredi 9 juillet 2025

HUIT ANS APRES

Même si tu es partie, tu continues à réapparaître au milieu de nos conversations entrecoupées.

Tu n'imagines pas combien de fois quelqu'un prononce ton nom par accident, et ses yeux s'embuent comme si son âme ignorait encore ton absence. 

On parle encore de toi, comme si tu nous entendais de l'autre côté de la pièce. 

Comme si tu allais faire irruption, avec ce sourire éclatant  

On dit : « Tu te souviens quand elle a dit ceci ou fait cela ? »

On t'inclut toujours dans tout. Dans nos silences. Dans nos rêves. 

On parle encore de toi, oui, mais pas pour te retenir, pour ne pas oublier qui nous étions quand tu étais là. 

Parce que toi… tu faisais partie de tout, tu fus le socle, tu as été le trait d'union. 

Et même si nos vies ont été coupées en deux, ton nom perdure. 

Nous ne t'avons pas enterrée. Nous ne t'avons pas laissée partir. 

Nous te portons dans nos bouches comme un poème, comme une prière. 

Et si tu te demandes si nous t'avons oubliée… la réponse est dans chaque larme qui n'a pas encore trouvé de réconfort et dans chaque rire qui porte ton écho caché. 

Nous parlerons encore de toi… 

Parce que parler de toi, c'est continuer à t'aimer de ce côté-ci du monde, 

Parler de toi, c'est continuer à nous représenter un futur qui ne sera jamais.


Via Reina Wang 💜

lundi 9 juin 2025

INCARNER OU GOUVERNER !

Ceux qui s’attendaient à voir le gourou revenir, tel un prophète chevauchant un étalon, risquaient d’être déçus.  Pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait ni flambeau à transmettre, ni relais à passer.

Ce fut une rencontre ineffable, entre un antécédent et son image, ou encore, entre une dérivée et sa primitive, dont la durée profane ne pouvait restituer ni l’intensité ni les contours. Un instant fugace. Un battement de cils. Une expiration plus longue que d’habitude. Où il fallut une langue plus ancienne que le langage, une mémoire plus profonde que l’histoire.

Le message fut bref. Sans violence. Sans concession. Gagner sans avoir raison. Voilà ce qui fut dit.
Et une confirmation que la liberté commençait bien là où finissait le souci de plaire, cette obsession de reconnaissance qui émousse tout dessein. L’homme n’avancait que lorsqu’il se croiyait plus vaste que lui-même.

S’attaquer à la pauvreté, c’était s’en prendre à la surface. La quête de grandeur, elle, devait devenir la logistique du développement de l’Alkebulan. Non pas en tant qu'option morale, mais une  infrastructure vitale. Car une économie ne se fonde pas seulement sur les besoins : elle se construit aussi sur les miroirs. La grandeur ne s'imposait plus, elle se pressentait ! 

Le gourou était rentré. Métamorphosé, sans discours. Un changement de stratégie s’imposait. Son vent devait devait souffler plus fort encore dans tous les coins du continent, redonnant leur fierté aux masses laborieuses alkebulanaises, réinsufflant chez la jeunesse cette dignité que leurs aînés avaient vue s’effriter. Mais à la condition, toujours, de ne pas employer les armes maléfiquement éprouvées des adversaires. Les prochaines batailles se jouerait dans les narrations souterraines, dans ces vérités orphelines que les peuples ressentaient sans pouvoir les formuler.

Alkebulan devait prendre part à cette structure du monde où les échanges ne reposent plus sur l’utilité,  mais sur l’image que chacun veut donner de sa puissance. L’individu y devenant une marque. La nation, une posture. La production ? Un symptôme de projection narcissique.

La marmaille, l'air de rien, déroulait son plan diabolique de prise d’otages des haillonneux.
La stratégie, dans sa première phase, consistait à mettre à l’abri le plus grand nombre de lascars du monstre, ces derniers serviront par la suite de monnaie d’échange. Elle calculait, ignorant que l’Ouroboros, de son œil d’aigle, calculait tout autant. La racaille, désormais, ne leur serait plus d’aucune utilité.

Et pourtant, malgré son trouble de bon samaritain visiblement troublé par l’image douloureuse qu'offrait la pintade de Tangun qui caquetait, désespérée, devant le déferlement à grande vitesse d’une vérité trop vaste, trop redoutable pour elle, l’Ouroboros était attendu sur tous les fronts pour que sa mission en fut retardée. Le devoir l’appelait. À l’intérieur. Au centre de la ruche. Ou tout était dense ! 

Les anciens maîtres avaient déserté, mais leurs dispositifs étaient toujours en place : inertie programmée et culte de la forme, des poisons doux, administrés à faible dose, génération après génération.

Et il fallait battre le fer pendant qu'il était chaud. Quelque chose frémissait. Quelque chose qui ne demandait ni consensus, ni programme. Une révolte plus vraie que la stratégie, plus contagieuse que l’idéologie : le désir d’habiter à nouveau le corps collectif.

L’Ouroboros le sentait. Ce souffle, il fallait l'attiser jusqu'à incandescence. Il devait brûler assez pour consumer les peurs, pas trop, pourtant, pour ne pas consumer ceux qui portaient les souvenirs des anciens désastres. 

Pendant ce temps, le monstre, chat échaudé par l'eau chaude de la squaw,  se débattait plus qu'il ne s’agitait dans les couloirs des palais de ses tontons qui l'avaient pourri-gâté. On ne le nommait plus que par ses initiales, polies par les ONG et les think tanks, comme le produit d’exportation qu'il a plus clairement incarné, cherchant à chaque prise de parole à assécher la bauge de ses années de persécution du gourou et ses haillonneux.

Il était cependant loin d'être tranquille. Et si l'Ouroboros sortait enfin de sa réserve pour prétendre à cette reconnaissance internationale ? L'activisme de la squaw devait bien avoir une raison. Et ce, d'autant que ses oreilles avaient été écorchées par quelque murmure : Et si c’était lui, l’homme de demain ?

Là où il était toléré, utilisé voire décoré, il avait compris que l’Ouroboros, était écouté, en secret.

samedi 17 mai 2025

LE PACTE EPIPHANIQUE...

L'inconfort psychologique de la marmaille et de la racaille amplifiait le désarroi pathétique du monstre et sa vermine. Ils n'aspiraient qu'à une chose, sortir de cette rumination anxieuse, celle d'un risque de perte totale d'un certain patrimoine caché en l'occurence. 

Funeste extrémité pire que la mort pour ces immondices qui avaient vendu leur âme au diable, tel Judas, le plus grand traître du Gourouland ! 

Ainsi cette traque ahurissante du gourou n'avait été qu'une stratégie désespérée de préservation de patrimoines indignement acquis, de conservation de positions de rente ineptes. Une fuite en avant, en vérité !

La prise d'otages s'était imposée comme un nouveau moyen de lutte. Ce grand classique de la guerre psychologique, lorsque l'on ne peut gagner par la force brute. On etait réduit, alors, à tenter d'atteindre l'adversaire dans sa dignité meme, le rendant fou à etre manipulé et contraint sans retenue. Sans doute que les beaux yeux du jadis plénipotent et baleze trouvère du monstre, porte flambeau des aigrefins, en valaient la peine mais les dés étaient loin d'être jetés. 

Le risque était grand que cela ne soit de la part du monstre une manoeuvre de diversion qui confinait l'adversité au bord des falaises abruptes d'une judiciarisation du chantage, à l'aide de ses fidèles cacaotés rémunérés à la goutte de salive venimeuse

Mais c'était sans compter sur le sixième sens affuté de la squaw. Le plus calmement du monde, elle avait anticipé et démonté  un coup tordu de ce monstre, lequel avait confié pleins pouvoirs à son larbin noir au coeur plus noir que le charbon noir pour qu'il offre ses services à l'ouroboros. Fomenter la plus grande coalition antigourou jamais vue, sous couvert, bien entendu, de l'émanciper de l'emprise troublante du gourou.     

Ne devait-on pas remonter ainsi l'horloge ? Oui car, il n y avait pas plus d'instabilité politique qu'il n y avait de défi économique. Le problème était sociétal. 

Cette récurrence du chapardage au plus haut sommet de l'Etat, dénoncée rituellement en début de chaque magistère au nom d'une normale reddition des comptes avant de se muer en vulgaire règlement de comptes n'étai-elle pas en soi une pathologie sociale ? Que dire, également de cette indiscipline notoire, de cette insouciance de l'intérêt general, une norme déviante internalisée ?   

Il ne fallait pas perdre les repères surtout maintenant que le remède idoine à ce mal profond avait été découvert : la transformation des mentalités. Même si, au demeurant, elle  consistait essentiellement dans un arbitrage sous haute tension du combat du genre de vie contre le niveau de vie, de l'enracinement contre l'assimilation, le combat entre les satisfactions individuelles immédiates et hédonistes contre l'émancipation collective prochaine mais béatifiante.   

Le sentiment le plus largement partagé était justement que le gourou avait reçu la mission de briser le cercle vicieux des maux de la société gouroulandaise et, au délà, alkebulanaise. Et non pas sauver qui que ce soit mais réveiller tout le monde. Décoloniser les mentalités, désintoxiquer les affects, signer la fin de l'adoration des bourreaux. Tâche ardue que de faire de chacun le gourou de sa propre vie !

Il venait d'accomplir son pèlerinage intérieur extérieur. Aussi vrai que les vraies connexions n'ont pas besoin d'antennes, le gourou et son archétype s'étaient rencontrés aux frontières de la mystique et de la politique. Que s'étaient-ils dit ? Le transfert avait-il eu lieu ?