dimanche 29 septembre 2024

LE BON TEMPO

Quand on était correctement stimulé, on pouvait faire n'importe quoi ! C'était comme cela depuis les temps immémoriaux et dans tous les peuples du monde. Quoiqu'allant contre tout percept moral, les moralisateurs pouvaient économiser leur salive. 

Et d'ailleurs l'ancien monstre - qui soit dit en passant refusait de mourir - l'avait bien intégré au point de réussir parfaitement à formater sa vermine à perpétrer les pires crimes. 

Tout autant que leurs congénères lafiens, la vermine était choquée que leur monstre adoré ait pu organiser, arbitrer, jouer un tel sale jeu et siffler la fin de la partie, tout à la fois, et s'en aller tranquillou. 

La vermine ne s'avouait pas vaincue et etait d'autant plus déterminée, plus que jamais, qu'une partie d'elle n'entendait pas laisser le soin aux haillonneux de régler son compte au monstre qui les avait bernés. 

Ainsi la Grand'poupée, jouant son vatout, avait semblé trouver  un remontant de première catégorie en la personne du Mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon qui s'était chargé de démanteler les dernières citadelles de la vermine encore hypnotisée par le monstre et de rassembler les égarés. 

Tout en lorgnant sur Judas, le plus grand traitre de Laf, qui comme à sa maudite habitude avait ligoté le mauvais larron, pieds et poings, et n'attendait que son signal pour le lui livrer.  

Le gourou était au four, obnubilé à nettoyer les écuries d'Augias. Malheureusement, l'infecte  poussière qui se dégageait était telle qu'elle assombrissait la vue de maints lafiens tout en invisibilisant l'horizon de plein d'autres. Or, le réel, c'était sur ce que l'on cogne ! 

Il ramait, oui et ne le savait que trop bien. Mais il était hors de question pour lui ne serait ce que d'essayer au monstre dont il commençait toutefois, à chaque fois qu'un nouveau fait était au bord de l'envoyer dans la dépression, à indulger certain comportement ! 

Il repartait au combat l'âme meurtrie par les dégâts, certains innommables, du monstre mais le coeur vaillant à l'idée de revoir ses fidèles haillonneux et de faire face au peuple haillonneux. Le top management haillonneux assurera derrière lui.

Il n'avait pas encore, certes, trouvé le tempo mais c'est quelle personne qui osait dire, au cours de sa vie, n'avoir jamais compté sur le sort, une  bonne étoile, un coup de pot, une bonne chance etc.. ? Le peuple lafien était son seul juge !

Heureux le jeune barbu qui pouvait, entre deux tasses de thé, prendre les airs, histoire de respirer hors de l'atmosphère empestée des colifichets de magie noire de Laf !

dimanche 15 septembre 2024

DIFFICILE D'ETRE SOI

 La squaw, à son corps défendant, avait accepté de renfiler sa tunique de princesse Navajo. Il faut dire qu'elle ne pouvait rien refuser au gourou dont elle n'était point dupe de ce que sous-tendait sa proposition de lui confectionner un nouvel carquois et l'acquisition d'une nouvelle monture..

L'ancien monstre en avait été profondément affecté. Sa traque était bien lancée par le biais de cette redoutable pisteuse.

Il allait devoir revoir son plan, décidément... facilité et difficulté étaient les saisons de la vie comme l'hivernage et la saison sèche l'étaient au temps. Ils partageaient ensemble l'élasticité, l'imperceptibilité, la relativité et l'inconstance... difficilement concevable par un esprit enfantin... sans péjoration !

 C'était un secret de polichinelle qu'il n'avait jamais déposé tout à fait les armes... Il ne remercierait jamais assez son Tonton pour ce conseil avisé. Et puis son trône de vermeil était dans ses cartons au fond des cales d'un yacht amarré en pleine mer faute de pouvoir rebrousser chemin ! 

Le chat botté l'avait déçu après lui avoir coûté en sous sonnants et trébuchants. Mais cet hurluberlu n'était qu'à l'image de sa vermine mal grossie qui ne payait plus de mine. Il méprisait par dessus tout Condoreau et le petit maure qui avaient pris leurs jambes à leur cou devant le gourou !

Et c'est pourquoi, cette fois-ci, la perspective extrême de mourir l'arme à la main lui intimait l'ordre de passer une revue large objective et crue de la troupe des cavaliers haineux. 

Sans trop d'efforts, il était tombé sur Tête d'Oeuf, le choix avait ravi sa famille circonspecte toutefois quand à sa méthode d'approche de cette bête. 

Ceci ne lui posait aucun problème car il la savait veule et corrompue et ce qui l'intéressait surtout c'est qu'elle avait suffisamment de noirceur d'âme à revendre. Et comme il s'y attendait la bête avait mordu à l'hameçon quoiqu'au détour d'une séance d'explication houleuse au sujet de la baffe. 

Méthodiquement, le jeune barbu procédait au pied levé au remplacement des maître chiens déboussolés par ce retournement abrupt et hargneux des autorités lafiennes.

Chez eux l'introspection douloureuse de leur mesaventure lafienne allait induire de profonds changments. Mais c'est dans la nature d'in chien enragé de chercher à mordre !

Le gourou retrouvait son élément.. Les haillonneux avaient été au bord de faire le deuil de leur idole  subitement devenu trop sérieux, trop distant, trop éloigné... Qui parlait encore de vouloir une chose et son contraire ? L'objectif du gourou n'a jamais été de vadrouiller en rase campagne à la tête de gamins qu'on croyait immatures et idiots.

La sérénité du barbu détonnait avec l'état de sinistre légué par l'ancien monstre et ses lascars... De quoi avait-il peur ? Seule la vérité non dite à temps et en lieu l'était comme le bluff hypocrite. Allons donc !

Ah, s'il n'en tenait qu'au gourou ! Il était l'homme à abattre... On le rendait même responsable de la température caniculaire qui sévissait à Laf à un point tel que...