dimanche 15 septembre 2024

DIFFICILE D'ETRE SOI

 La squaw, à son corps défendant, avait accepté de renfiler sa tunique de princesse Navajo. Il faut dire qu'elle ne pouvait rien refuser au gourou dont elle n'était point dupe de ce que sous-tendait sa proposition de lui confectionner un nouvel carquois et l'acquisition d'une nouvelle monture..

L'ancien monstre en avait été profondément affecté. Sa traque était bien lancée par le biais de cette redoutable pisteuse.

Il allait devoir revoir son plan, décidément... facilité et difficulté étaient les saisons de la vie comme l'hivernage et la saison sèche l'étaient au temps. Ils partageaient ensemble l'élasticité, l'imperceptibilité, la relativité et l'inconstance... difficilement concevable par un esprit enfantin... sans péjoration !

 C'était un secret de polichinelle qu'il n'avait jamais déposé tout à fait les armes... Il ne remercierait jamais assez son Tonton pour ce conseil avisé. Et puis son trône de vermeil était dans ses cartons au fond des cales d'un yacht amarré en pleine mer faute de pouvoir rebrousser chemin ! 

Le chat botté l'avait déçu après lui avoir coûté en sous sonnants et trébuchants. Mais cet hurluberlu n'était qu'à l'image de sa vermine mal grossie qui ne payait plus de mine. Il méprisait par dessus tout Condoreau et le petit maure qui avaient pris leurs jambes à leur cou devant le gourou !

Et c'est pourquoi, cette fois-ci, la perspective extrême de mourir l'arme à la main lui intimait l'ordre de passer une revue large objective et crue de la troupe des cavaliers haineux. 

Sans trop d'efforts, il était tombé sur Tête d'Oeuf, le choix avait ravi sa famille circonspecte toutefois quand à sa méthode d'approche de cette bête. 

Ceci ne lui posait aucun problème car il la savait veule et corrompue et ce qui l'intéressait surtout c'est qu'elle avait suffisamment de noirceur d'âme à revendre. Et comme il s'y attendait la bête avait mordu à l'hameçon quoiqu'au détour d'une séance d'explication houleuse au sujet de la baffe. 

Méthodiquement, le jeune barbu procédait au pied levé au remplacement des maître chiens déboussolés par ce retournement abrupt et hargneux des autorités lafiennes.

Chez eux l'introspection douloureuse de leur mesaventure lafienne allait induire de profonds changments. Mais c'est dans la nature d'in chien enragé de chercher à mordre !

Le gourou retrouvait son élément.. Les haillonneux avaient été au bord de faire le deuil de leur idole  subitement devenu trop sérieux, trop distant, trop éloigné... Qui parlait encore de vouloir une chose et son contraire ? L'objectif du gourou n'a jamais été de vadrouiller en rase campagne à la tête de gamins qu'on croyait immatures et idiots.

La sérénité du barbu détonnait avec l'état de sinistre légué par l'ancien monstre et ses lascars... De quoi avait-il peur ? Seule la vérité non dite à temps et en lieu l'était comme le bluff hypocrite. Allons donc !

Ah, s'il n'en tenait qu'au gourou ! Il était l'homme à abattre... On le rendait même responsable de la température caniculaire qui sévissait à Laf à un point tel que...