Juger de l’action du président, tirer le bilan
autrement dit de son premier mandat qui vient de s’achever, n’est pas une mince
affaire… car que reste-t-il de son yonu yokute pour lequel il a été porté au
pouvoir ? Lequel a été escamoté au gré des humeurs puis abandonné au
profit du Plan Sénégal Emergent…
Mais ce n’est pas possible qu’un président n’ait rien
fait… mais est ce suffisant ?
En l’occurrence peut-il supporter la comparaison symbolique
avec l’ouvreur d’esprit qu’a été son
prédécesseur, Maitre Wade ?
A l’entame de son second mandat, ce 26 mars 2017, le bonhomme
Maky Sall est confronté à un sérieux dilemme en même temps que le Sénégal se
retrouve à la croisée des chemins.
La découverte des réserves faramineuses de pétrole
installe notre très pauvre et petit pays dans l’œil du cyclone... aiguisant l’appétit des charognards et
suscitant la convoitise des aventuriers, c’en est fini de notre quiétude de
pays rentier de la démocratie !
Tour a tour, l’archevêque de Dakar, Monseigneur
Benjamin Ndiaye et Aboul aziz Sy, le calife des Tidianes ont attiré l’attention
sur ce péril qui guette..
Que Allah nous préserve d’en arriver au point de
vouloir la paix, coute que coute !
Et à mon avis, c’est ici que réside le premier
problème du bonhomme président Maky Sall. Un drame humain l’habite, pour ainsi
dire. L’implication de son frère, le dauphin Aliou Sall, dans le mélimélo
pétrolier étant partie pour lui créer les pires cauchemars de sa vie, se
résoudra-t-il à abandonner le pouvoir pour voir lui, sa famille et ses
compagnons déchiquetés par le nouveau pouvoir ?
Le bonhomme président a effectivement mille raisons
d’avoir peur de sa retraite car qu’on le veuille ou non, son régime restera
dans la mémoire collective celui qui aura le plus suscité haine et mépris mais
aussi celui qui a érigé le règlement de comptes en système de gouvernement. Le plus partisan,
aussi !
Ce jugement emphatique se fonde sur cette répression/interdiction
aveugle des marches de l’opposition qui s’ajoute au dramatique échec de la
traque des biens mal acquis… le tout corsé par une absence de dialogue donc de
civilités entre protagonistes de la scène politique.
Quand pouvoir et opposition se regardent en chiens de
faïence, il en résulte une atmosphère lourde d’animosité propice aux actes liberticides
fatals à la démocratie.
Cette gaucherie du bonhomme président et son régime
ont ainsi malencontreusement mis en orbite jusque dans son propre parti
politique des politiciens paresseux et autres personnages désemparés qui ont
grossièrement claqué leurs langues vipérines.
Des critiques malveillantes insidieusement distillées
sont parvenues à pénétrer les masses… dynastie Faye-Sall, république des
toucouleurs, Etat Fatick-Matam et puis quoi encore ?
Le deuxième problème de Maky s’énonce ainsi…
L’accueil enthousiaste reçu le preux Malick Gakou,
leader du grand Parti, dans le Djolof, autoproclamé bastion présidentiel
devrait suffire à calmer les ardeurs des désemparés et inciter les paresseux à
assaillir les autres fortins présidentiels..
Si et seulement si la volonté de nuire n’était pas aussi manifeste et définitivement
partagée…
La faute à toutes ces maladresses du bonhomme… de son
entourage très accaparant, très hostile et qui ne l’aide point en fin de
compte…
La solution pour une fin de règne glorieuse ou un
troisième mandat (mais oui, c’est possible !) : s’occuper des
secteurs sociaux qui sont tous en souffrance !
Ibrahima GUEYE