Dans sa croisade contre la mendicité ambulante, le
gouvernement sénégalais a initié une opération grandiose : retirer tous
les enfants mendiants de la rue.
L’histoire est un pavé d’évènements mais il en est de
ces évènements qui fondent l’évolution d’une nation, d’une société ou d’une
culture… nous dirons donc révolution parce qu’ils brisent la linéarité du vécu
en permettant à l’histoire de rendre plus vivante le vivant.
Quel est le père ou la mère qui se résoudrait à
laisser son enfant vagabonder en haillons dans la rue de la ville, à la merci
de plusieurs aléas ?
La pauvreté ne saurait être une excuse valable car il
y a une foule de pères et mères pauvres qui ne le feraient pour rien au monde
ou alors pas de cette façon violente et impudique.
Le succès de cette opération n’est pas donc une
question matérielle ou de ressources financières même s’il faut se féliciter
que le gouvernement ait prévu toute cette logistique.
L’opération est une affaire de cœur, de restauration
de la dignité de l’être humain. En protégeant ainsi les enfants, sa valeur
didactique en est sublimée dans ce genre de pays où la dignité humaine,
malheureusement, est plus affaire de discours que de comportement…
Le bonhomme président Maky Sall doit être soutenu. Car
ce combat est aussi celui de l’islam. Il faut refuser tout amalgame
volontairement entretenu par certains que l’on doit qualifier de tortionnaires et
maitre-chanteurs drapés dans des boubous de maitres coraniques.
Avant les écoles coraniques étaient implantées dans
les villages. Donc envoyer les élèves à toutes les concessions pour demander la
pitance, ce n’était pas mendier au sens
propre du terme car la maison du marabout était suffisamment pourvue mais
plutôt une initiation à l’humilité et un culte à la solidarité.
En ville, combien ont appris le Coran sans mendier un seul instant ?
Alors qu'est ce qui a bien pu changer ?
Mais ce n’est pas non plus le rôle de l’Etat de poser
les indices de la reforme de l’éducation coranique parce que d’autres entités peuvent
mieux le faire et solliciter l’accompagnement de l’Etat.
mais encore, c’est très juste
et honorable que l'Etat soit dans sa fonction de lutter fermement contre les dérives dans n'importe quel domaine, toutes dérives attentatoires de la dignité et de l'intégrité de la personne humaine !
Bravo, bonhomme
président, là, vous assurez !
Mangone SALL