Le
village traditionnel de Ouakam est en proie aux émeutes.
Ses
jeunes ressortissants manifestent ainsi leur opposition contre le bradage des
terres de leurs ancêtres.
Ils
ont investi les artères publiques pour revendiquer la restitution de leur
patrimoine foncier séculaire qui fait l’objet d’un honteux partage entre des
sommités de l’Etat.
Ce
mouvement d’humeur, quelques condamnables que soient ses soubassements
ethniques, n’en est pas moins légitime d’autant plus que c’est la seule possibilité
qui leur est offerte de défendre leurs intérêts eu égard au statut de leurs adversaires.
La
fureur répressive des gendarmes, toujours bête et bestiale, n’a pas émoussé
leur volonté d’en découdre contre les
spéculateurs fonciers.
C’est
que l’allocation des parcelles à des hautes personnalités de l’Etat, devenue
une obligation bien entrée dans les mœurs (forces de l’ordre, magistrats,
politiciens, administratifs), oblige tout autant son monde.
Les
spéculateurs fonciers ne sont guère dupes. Ils ont répondu, très
intelligemment, à l’exigence iconoclaste de différents segments de l’Etat à
disposer de toits !
C’est
la raison principale que les dossiers fonciers litigieux trainent et de la
galère des lésés ayant affaire à forte partie.
Nous
rappelons que c’est dans les mêmes parages, à propos des mêmes terres qui
jouxtent l’aéroport Léopold Sedar Senghor, que le bonhomme président Maky Sall avait
laissé éclater sa colère mémorable en promettant une enquête manu militari pour
situer les responsabilités dans le scandale de la cite Tobago.
Ce
nouveau scandale vient comme qui dirait doucher nos ardeurs, a nous autres qui
pensaient que plus rien ne sera plus comme avant !
Pire,
c’est un signe que le bonhomme n’a point de suite dans les idées mais que
l’administration n’en a cure de ses sautes d’humeur devenues trop fréquentes.
Et
nous remarquons, à chaque fois, que c’est son ami intime, frère et ministre de
l’Urbanisme, Diène Farba Sarr, qui est sur la sellette. Sa signature est
engagée sur tous les documents administratifs des différentes affaires
nébuleuses foncières. Si bien qu'il n y a aucune raison que les bandits fonciers arrêtent !
Ce
dernier n’a-t-il pas tout bonnement recyclé l’ancien directeur de l’Urbanisme,
proprement limogé par le bonhomme président himself à la suite du
déplacement scandaleux du mur de l’aéroport ?
Ces
agissements permissifs de l’ami n’auraient point perduré s’il ne bénéficiait
pas de la protection de son ami président. A moins qu’il ne soit foncièrement
incompétent, à voire !
Finalement,
le forum de l’administration n’a servi à rien du tout au vu de son lâche
silence au point au point de laisser encore exploser la colère du bonhomme
président…
A ce
rythme, ma foi, on ne donne pas peau chère de notre bien aimé sacré bonhomme président
car un cœur prompt à la colère, est un danger permanent !
Famara Diedhiou