samedi 30 avril 2016

DES EMEUTES A OUAKAM....

Le village traditionnel de Ouakam est en proie aux émeutes.

Ses jeunes ressortissants manifestent ainsi leur opposition contre le bradage des terres de leurs ancêtres.

Ils ont investi les artères publiques pour revendiquer la restitution de leur patrimoine foncier séculaire qui fait l’objet d’un honteux partage entre des sommités de l’Etat.

Ce mouvement d’humeur, quelques condamnables que soient ses soubassements ethniques, n’en est pas moins légitime d’autant plus que c’est la seule possibilité qui leur est offerte de défendre leurs intérêts eu égard au statut de leurs adversaires.

La fureur répressive des gendarmes, toujours bête et bestiale, n’a pas émoussé leur volonté d’en découdre contre les spéculateurs fonciers. 

C’est que l’allocation des parcelles à des hautes personnalités de l’Etat, devenue une obligation bien entrée dans les mœurs (forces de l’ordre, magistrats, politiciens, administratifs), oblige tout autant son monde.

Les spéculateurs fonciers ne sont guère dupes. Ils ont répondu, très intelligemment, à l’exigence iconoclaste de différents segments de l’Etat à disposer de toits !

C’est la raison principale que les dossiers fonciers litigieux trainent et de la galère des lésés ayant affaire à forte partie.

Nous rappelons que c’est dans les mêmes parages, à propos des mêmes terres qui jouxtent l’aéroport Léopold Sedar Senghor, que le bonhomme président Maky Sall avait laissé éclater sa colère mémorable en promettant une enquête manu militari pour situer les responsabilités dans le scandale de la cite Tobago.

Ce nouveau scandale vient comme qui dirait doucher nos ardeurs, a nous autres qui pensaient que plus rien ne sera plus comme avant !

Pire, c’est un signe que le bonhomme n’a point de suite dans les idées mais que l’administration n’en a cure de ses sautes d’humeur devenues trop fréquentes.

Et nous remarquons, à chaque fois, que c’est son ami intime, frère et ministre de l’Urbanisme, Diène Farba Sarr, qui est sur la sellette. Sa signature est engagée sur tous les documents administratifs des différentes affaires nébuleuses foncières. Si bien qu'il n y a aucune raison que les bandits fonciers arrêtent !

Ce dernier n’a-t-il pas tout bonnement recyclé l’ancien directeur de l’Urbanisme, proprement limogé par le bonhomme président himself à la suite du déplacement scandaleux du mur de l’aéroport ?

Ces agissements permissifs de l’ami n’auraient point perduré s’il ne bénéficiait pas de la protection de son ami président.  A moins qu’il ne soit foncièrement incompétent, à voire !

Finalement, le forum de l’administration n’a servi à rien du tout au vu de son lâche silence au point au point de laisser encore exploser la colère du bonhomme président…

A ce rythme, ma foi, on ne donne pas peau chère de notre bien aimé sacré bonhomme président car un cœur prompt à la colère, est un danger permanent ! 


Famara Diedhiou

vendredi 29 avril 2016

DU COURAGE D'AIMER LA PAIX...

Le sacré bonhomme président, Maky Sall, est devenu un grand adepte des ballades.

L’une de ses dernières qui l’a conduit avec sa cour aux Etats unis a particulièrement attiré notre attention.

Un personnage de marque déteignait remarquablement, en effet, dans cette vadrouille présidentielle familiale et politicienne : Monsieur Amadou Ba, ministre de l’Economie et des Finances.

Cette présence est un signe incontestable de la place importance prise désormais par l’argentier du pays dans l’entourage présidentiel.

Il est clair, bien entendu, que l’argentier ne doit pas cette position, ou si peu, à sa victoire électorale (lors du referendum !!!!) aux Parcelles Assainies.

Cette ascension fulgurante de Amadou Ba démontre plutôt, si besoin en est, aux plus sceptiques, l’étendue et l’efficacité de l’influence de Farba Ngom, griot attitré du président qui a déployé une stratégie redoutable pour y parvenir.

Le choix présidentiel est donc loin d’être anodin car il marque, à notre avis, une prise de position dans cette guerre larvée que se livrent deux proches du président : le ministre des finances et le ministre de l’intérieur. 

Cette préférence présidentielle écoeure quand on se rend compte que le sacré bonhomme président prend partie dans un  duel fratricide à défaut de siffler la fin de la recréation !

Nonobstant que ces rivalités larvées qui minent le camp présidentiel sont, à s’y méprendre, des avatars d’une guerre de succession avant l’heure qui fragilise l’institution présidentielle et par voie de conséquence, l’Etat…

Le sacré bonhomme serait un pyromane qu’il ne s’y prendrait pas autrement !  

Ceux qui prêchent la paix sociale pourront donc repasser. 

L‘ébullition des fronts politique et social est une option savamment calculée par le bonhomme président. ?!

En faisant fi de façon aussi cavalière des leçons de l'histoire politique récente du Senegal, quelle preuve de courage, devrait-on dire ?

Sauf que le courage c’est le prix que la vie exige pour accorder la paix !


Ibrahima SIDIBE

mardi 12 avril 2016

DE L'EUPHORIE QUI AVEUGLE !

Tout le monde n’y a vu que du feu !

Le sacré bonhomme président Maky Sall est vraiment un grand joueur, très rusé, capable aussi des plus grosses entourloupes.

Son referendum s’est avéré une vraie farce morale au détour de laquelle il nous a fourgué, dans les faits, une présidentielle court-bouillon.

Même les techniciens du droit se tiennent pantois car un référendum dans les règles de l’art aurait consisté à poser autant de questions que le nombre d’articles révisés ou introduits par rapport à l’ancienne mouture constitutionnelle.

C’est sans doute un signe supplémentaire qu’il a été à la bonne école tartuffe du Président Wade.  

Mais, rira bien qui rira le dernier !

Les oracles, dont il affriole grandement au demeurant, sont formels sur ce cas précis : en vérité, il a joué et perdu… car il ne récolte, au finish, qu’un second mandat de deux ans !

Un chef ne doit jamais être euphorique car son propre est d’agir. Or l’acte euphorique aboutit toujours à des remords.

Telle cette décision incompréhensible d’accueillir des anciens bagnards de Guantanamo, victimes notoires de la répression bushienne, sur le sol sénégalais.

S’ils sont libérés de toute charge, alors pourquoi ne pas les laisser regagner leur pays d’origine ou tout au plus, vaquer a leurs occupations en toute liberté. Y compris vadrouiller à travers le territoire américain !

En vérité, cette démarche de Barack Obama est attentoire à la dignité humaine de ces injustement accusés de terrorisme et abusivement emprisonnés…

En l’état actuel des choses, prendre part au règlement de ce problème revient à se rendre complice d’une infâme désinvolture et souiller notre pays de manière impardonnable !

Telle l’organisation du forum sur l’administration pour réclamer à cette dernière d’être simple et accessible.

Sans perdre de vue que prendre une initiative d’une telle ampleur, à mi-mandat, est sujette à caution. 

La forme ainsi que le fond n’y sont guère. 

Comment un président se prétendant porteur d’une vision de rupture ait pu être aveugle jusqu’ici, être autant peu soucieux de la part de l’Administration dans  la concrétisation de ses aspirations quand on sait que l’abondance est le fruit d’une bonne administration…?

Les couacs qui ont émaillé cet évènement dénotent, autant par leur nombre et l’agacement qu’ils ont suscité, que le bât blesse principalement à ce niveau ; pour dire que tout doit être reformé dans cette administration, sinon repensé intégralement.

Pour résumer, la reforme de l’administration aurait du être le premier point à inscrire dans l’agenda présidentiel pour la préparation du terrain à la mise en œuvre efficace de sa politique de Yonnu Yokute, PSE ( qui sait, à présent ?).  

Et pourtant, la décision de confier le PDUC à l’UNICEF aurait pu en être l’élément catalyseur….

Le sacré bonhomme président Maky Sall ne nous aura-t-il donc vendu que du vent ?   Ouiais, quand la parole donnée compte pour du beurre !

Joseph GOMIS