Le « oui » l’emporterait ainsi donc sur une courte
tête !
C’est
la bérézina, toutefois, car la tradition
consacrée en matière constitutionnelle s’accommodait plutôt de taux
stakhanovistes au vu de l’importance de l’enjeu.
Les
résultats dénotent également une maigre adhésion populaire au projet
constitutionnel. La nouvelle constitution se voit ainsi frappée d’une tare
congénitale et cette faiblesse présage, à tous égards, que nous sommes loin
encore d’en avoir fini avec les révisions constitutionnelles au Sénégal.
Mais
ils sont aussi un désaveu pour notre sacré bonhomme président, Maky Sall. Nul
doute à avoir qu’au delà du flou artistique entourant la rédaction des nouveaux
articles, c’est son comportement
sectaire particulièrement méprisant envers l’opposition, sa précipitation
suspecte à organiser le scrutin comme s’il avait le feu aux trousses, son
implication ridicule avec des pas de danse maladroits en compagnie de son
épouse balourde et l’orgie de moyens déployés qui sont sanctionnés !
C’est
qu’en battant personnellement campagne le sacré bonhomme président a engagé sa
propre responsabilité. A mi-mandat, le verdict populaire est sans appel.
Les
responsables politiques dissidents de sa mouvance et de l’opposition ont de
quoi et avec qui se consoler…
Les
cas avérés d’achat de conscience de la part des responsables de la mouvance
présidentielle ainsi que le trafic d’influence notamment du ministre des
micro-financements relevés sur toute l’étendue du territoire national nous
désole du fait que chaque pouvoir reconduit les mêmes pratiques abjectes et
refusent de tirer les enseignements du passé.
Les
rodomontades des responsables de son écurie, dont les nouveaux venus aux
ambitions demesurées, victorieux dans leur zone d’évolution pour légitimes qu’elles
soient, cachent difficilement, cependant, les déconvenues électorales survenues
dans des endroits hautement symboliques.
Le
rejet massif de la nouvelle constitution par la ville sainte de Touba ne devrait pas être mis sur le compte d’un
quelconque responsable politique.
Il s’agit
d’une faillite de la vaste offensive de charme déclenchée en faveur de
l’entourage du marabout ; son porte parole qui n’a pas osé aller voter
avait pourtant reçu un véhicule tout-terrain de luxe pour se rendre aux
champs !!!
La
cause en est que le sacré bonhomme président tarde à respecter sa parole donnée au saint homme de Touba ?!
Encore
un autre reni ? Décidément !
Gabriel Bampassy