samedi 24 octobre 2015

DE L'OUEST-AFRICAIN SINISTRE !


Le FMI vient de publier sa liste des 25 pays les plus pauvres de la planète. Le Sénégal y fait sa rentrée, officiellement. Il dégringole ainsi de deux places par rapport à l’année dernière 2014 à la suite de la diminution de son PIB.


Du point de vue du PIB nominal, il aurait pu être même largué à 6 places plus loin !
Ce n’est pas une surprise car en juillet dernier, le Global Finance Magazine publiait sa liste des 35 pays les plus pauvres du monde à partir de données du FMI sur laquelle le Sénégal trônait déjà à la 33eme place.

On retiendra de tout ceci que c’est la totale pour l’Afrique de l’Ouest, particulièrement pour l’UEMOA.

Le désolant est de voir le Sénégal logé à la même enseigne que des pays soit minés par la guerre, soit dirigés par des dictatures militaires ou alors en proie à des épidémies …

De plus, 21 pays des 25 figurant sur la liste du FMI sont africains, 11 sont ouest-africains et 7 partagent l’usage du FCFA avec la Côte d’Ivoire, seule rescapée de cette liste mais déjà accrochée par celle du Global Finance Magazine où elle occupe la 28ème place au même titre que la Mauritanie.

Ladite liste révèle donc la situation sinistrée de la zone monétaire ouest africaine de même que la CEDEAO. Le Sénégal etant la quatrième économie de l'Afrique de l'Ouest qui comprend  16 pays !


A l’évidence, ca ne marche pas du tout dans cette partie de l’Afrique, sauf au Ghana, au Cap Vert et au Nigeria . Et ce n'est donc pas l'envie d'en rejeter le tort sur le Franc CFA qui manque ! 

Il y a matière à sérieuse réflexion car de l’avis d’un expert l’un des problèmes majeurs, c’est le déficit énergétique qui augmente considérablement les coûts de production dans la région. on n'y produit en tout que 30GW contre environ 1000GW en Europe. À cela, il faut ajouter des difficultés liées aux mouvements de capitaux et aux politiques de change, en raison de réglementations souvent rigides. Par exemple, aujourd’hui, il n’y a pas de politique de change entre le cedi ghanéen et le franc CFA.

Un autre expert pointe la faiblesse du capital humain, l’insuffisance du dynamisme économique, la faiblesse des échanges commerciaux notamment du commerce intra régional.

Et tous ces facteurs se ramènent naturellement à un : la faible intégration des économies africaines entre elles.

Selon la directrice exécutive du Centre de droit commercial pour l’Afrique australe (TRALAC) : ce que l’Afrique produit, elle ne le consomme pas ; et elle consomme ce qu’elle ne produit pas. Cette équation explique la faiblesse du commerce intra-régional qui ne représente que 10% à 12% du total du commerce du continent

Seulement la Banque africaine de développement (BAD) en impute la responsabilité à « une architecture complexe de communautés économiques régionales. »

Cela explique l’affligeante inefficacité du NEPAD sur lequel on ne tarissait pas d’éloges ! 


 Ibrahima SIDIBE
                                                 

LA BEVUE DES SUNNITES !


Le voyage inattendu du Président Assad en Russie a été très bien apprécié.

Il marque une consécration de l’intervention directe russe qui a contribué de manière décisive à faire la lumière sur ce jeu de dupes pudiquement appelé crise syrienne.

A la faveur de cette entrée officielle dans la guerre syrienne, la Russie redevient donc l’alter ego des américains qu’ils ont été tout au long de  la guerre froide. 

De manière évidente, l’économie russe a amorti le choc de la guerre du pétrole au moment où son armée relevait le défi technologique en matière d’armement.

La Russie peut donc dérouler en maniant la carotte diplomatique à la tribune des Nations Unies et le bâton militaire sur le terrain.

Au fond, il ne manquait plus que cette implication russe pour parler véritablement de guerre mondiale.

Mais une drôle de guerre marquée par un renversement historique des rôles et une concentration inédite de nationalités mais également en tant qu’émanation des contradictions internationales actuelles et une figuration de conflits internes de certains pays.

Les mobiles en sont davantage insaisissables car ils allient le religieux, le politique et l’économique.

Nous en tirons comme enseignement le cynisme extraordinaire dont les USA sont capables qui a encouragé la prolifération de l’internationale djihadiste et assisté Daesh dans son essor fulgurant.

Qui aurait cru qu’Israël fournissait des conseils militaires à Daesh ?

A présent que l’Iran ne constitue plus  un danger, nous imaginons que la prochaine volte face américaine  fera réaliser à l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar, les Emirats Arabes Unis ainsi que la Jordanie la portée de leur stupidité !  L'antagonisme chiite-sounite ne vaut plus tant de cruauté. 

L’engagement décidé de la Russie pourrait aussi provenir de cette prospective déjà en marche.

On n’aura pas retenu la leçon tant que les uns et les autres, l’Europe notamment, ne refuseront d’être abusés aussi naïvement en se rendant complices dans de si périlleuses combines.

Le hic, c’est que les américains sont convaincus d’être dans leur rôle parce qu’une économie de guerre n’a aucune chance de prospérer en temps de paix.

Mais, convenons qu’il y a mieux, en la matière !

Le réchauffement climatique, la pauvreté dans le monde, la faim, la soif et les maladies   sont autant de menaces qui justifieraient parfaitement le déclenchement d’une guerre mondiale pour que tout se passe comme dans le meilleur des mondes possibles ! 

Saourou THIEBANE 

mercredi 21 octobre 2015

FAIRE LA FINE BOUCHE ?


Le projet de Budget 2016 de l’Etat du Sénégal est évalué à 3 000 milliards de Fcfa.

Il n y a pas vraiment de quoi pavoiser puisque le budget n’augmente que de 153 milliards FCFA par rapport à l’annee en cours, il s’eleve à 2869 milliards, après une hausse de 137 milliards.

La logique est tout juste respectée. Est il besoin de rappeler qu’en 1960, le budget s’élevait à 19 milliards, il est environ de 900 milliards en 2000 et en 2012 à 2300 milliards ?

Idem pour le budget d’investissement porté à 1 048 milliards en 20016 contre 962 milliards en 2015.

Il ne s’agit pas de faire la fine bouche mais nous tenons à savoir ce qui a été déjà fait du montant colossal prévu au cours de cette année.

La gestion des inondations nous a refroidi comme jamais !

On nous annonce que 52 % du budget sera supporté par les recettes internes, c’est un fait nouveau absolument satisfaisant si le gouvernement n’avait pas préféré comparer ce ratio avec celui de 2010, soit 22%.

Il s’y ajoute que la très faible baisse du service de la dette – 595 milliards en 2016 contre 598 milliards en 2015 ne permet pas de conclure hâtivement à la baisse de notre endettement. C’est aller trop vite en besogne car le P.S.E. n’en est qu’à ses premiers balbutiements !

On est tenté de demander au gouvernement la nature de la nouveauté advenue à notre système de gouvernance miné par la corruption et notre économie (qui enregistre les pires performances de l’UEMOA, sauf la Guinée Bissau) qui autorise un tel optimisme.

La prévision non risquée d’une superbe campagne agricole ne suffit point à l’évidence !

En matière de budget, c'est moins une question de volume, il s'agit plus que jamais d'efficacité de la dépense publique. 

Car a l'échelle mondiale, selon les oracles du FMI se fondant sur l'effondrement des cours des matières  premieres, l'heure est plutôt à la révision a la baisse des prévisions économiques.

Il ne s'agit pas non plus de rivaliser avec son prédécesseur par le biais d'empreinte pharaonique à léguer à la postérité.

Le bonhomme président était, c'est vrai, très jeune en Mai 1968 quand les jeunes du monde entier se posaient la question de savoir comment était il possible de tomber amoureux d'un taux de croissance économique ! Les prévisions de croissance à 5% qui lui sont soumises par ses services financiers risquent d'être un leurre.

Mais encore, entre temps après une hausse spectaculaire de 47% en 2015, le budget de la Présidence vient encore de battre tous les records, il passe de 64 milliards à 72 milliards soit un nouveau bond de 13% ! 

Dans le même temps, l’éventualité de la tenue d’un referendum suffit à justifier valablement la hausse du budget du ministère de l’intérieur de 12 milliards.

Gouverner à notre époque, il est vrai, c’est surtout communiquer.  Mais communiquer vrai !

Ce n’est pas parce que le ministre de l’Economie des Finances, Monsieur Amadou Ba, est le seul homme public à ne pas essuyer les critiques dans la presse locale qu’on peut tout lui passer. 

Mangone Sall

mardi 20 octobre 2015

DE LA FAIBLESSE DE LA FORCE


Au vu de son ampleur, la vague des nouvelles nominations au niveau de la direction de la police nationale en a étonné plus.

Il a fallu bien trouver au niveau le plus haut un gros prétexte pour oser secouer de façon aussi brutale et spectaculaire un secteur aussi névralgique de la République…

A moins qu’une faute gigantesque ne soit reprochée à Badiene Anna Semou Faye, directrice nationale sortante, et son équipe.

Une faute qui doit être d’une nature plus grave que les puériles accusations de népotisme qu’on lui colle, m’enfin !

Nous n’osons pas imaginer donc laquelle dans le contexte international tendu actuel !

La police partage ainsi avec la justice le triste sort d’être  finalement un secteur dont la stabilité est le cadet des soucis de l’autorité.

Police et justice sont les seuls corps constitues, en tout cas, à connaître en leur sein des mouvements de personnels aussi importants.

Ces deux corps doivent donc avoir si bon dos qu’ils passent pour de parfaits agneaux du sacrifice.

Le sacrifice rituel de l’autorité pour continuer à soumettre son monde, assujettir ses alliés, affoler les récalcitrants  et intimider ses adversaires !

Il mérite d’être rappelé que la Police et Justice sont deux corps qui ont le mérite exclusif de compter sur le haut niveau intellectuel et la bonne formation de ses cadres dirigeants. 

On ne devient pas commissaire de police en rampant, encore moins juge à la faveur des accointances conjoncturelles, subjectives ou objectives, avec ses supérieurs !

En outre, si les mouvements au sein de la justice sont facilement justifiables dans les républiques bananières africaines comme la nôtre, il en est tout autrement pour ceux que connaît la police.

Cette dernière est-elle condamnée à ne jamais retrouver son honneur perdu ?

Partant, il faut dénoncer cette discrimination attentoire à l’honneur  de tout un groupe formant un bras séculier de la république !

Ces structures sont, au juste, composées d’hommes et de femmes qui ont droit à un traitement respectueux de la dignité humaine. 

Et ça, on le rappelle, volontiers, aux policiers,  la faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force !  

                                                                 Mamadou Lamine TOURE

dimanche 18 octobre 2015

A QUI PROFITE LE CRIME ?


La direction du PDS est en lambeaux. C’est l’image, tout au moins, que nous renvoie une lecture rapide de la situation rocambolesque générée par le dernier renouvellement du bureau de l’Assemblée Nationale.

On peut bien parler à ce propos d’une concurrence opposant l’éthique et la morale dans la sphère politicienne. 

Et pourtant le principe démocratique qui veut que de tout temps que ca soit le chef du parti qui désigne le président du groupe parlementaire de son parti à l’Assemblée Nationale rime très parfaitement avec la  discipline indispensable au sein de tout groupe pour en assurer le correct fonctionnement de ses rouages !

C’est une situation ineffable qui se pose à nous. Elle est suffisamment grave en ce qu’elle est lourde de menaces d’implosion dont aucun parti n’est à l’abri. C'est un scandale démocratique.   

Il est désormais possible à tout député de constituer un groupe parlementaire quitte à user de faux comme l’a fait Monsieur Diagne Fada qui n’a pas répugné à inscrire le nom de ses adversaires dans sa liste ! 

Cette liberté est consacrée par la loi, certes, mais la discipline militante en a été toujours la limite morale. Autrement la majorité aurait toujours été une constellation de groupes parlementaire !

La recherche éhontée de sinécure ne doit pas débrider une honorabilité telle que celle de Modou Diagne Fada d’autant plus qu’il ne pourra jamais justifier le bien-fondé de sa forfaiture, au demeurant. 

Un conflit sibyllin, de ce genre, n’est pas du tout valorisant à vivre encore moins à l’attiser et est nécessairement nourri par l’hypocrisie et subsidiairement entretenu par la haine et donc la vengeance.

L’hypocrisie de l’ensemble des députés à l’Assemblée Nationale et la haine tenace du bonhomme président Maky Sall et son obligé président de l’Assemblée Nationale, Moustapha Niasse qui rivalisent de méchanceté pour porter l’estocade fatale au vieux Maitre Wade.

Car il n y a aucun doute possible, l’infidélité de Fada n‘aurait jamais eu une once de probabilité de succès si elle n’avait eu la certitude de pouvoir compter sur l’aide ou l’indulgence de ces deux là…

Or qui cultive la vengeance doit commencer par creuser deux tombes, selon Confucius… trois, je précise, dans ce cas-ci !

Mais Monsieur Diagne Fada nous avait habitué à plus de courage.  Il est vrai que se montrer parfois très courageux, c’est souvent être très idiot.

Mais je me le demande, quand même.  Pourquoi a-t-il tant peur de faire face à son vrai destin qui est hors du PDS et très loin de Adoulaye Wade ?  

Suivrait il une logique victimaire, cet état d’esprit qui ruine les institutions et corrompt l'intérêt général en permettant des confusions inadmissibles ?   

Je n’ose le croire car ce serait vraiment très bas de la part d’un homme d’Etat en puissance. 

                                                                                                   Ibrahima GUEYE