lundi 22 juin 2015

LE VRAI DANGER !


Le bonhomme président Maky Sall a piqué une vraie colère suite à la démolition de la Cite Tobago.

Il y avait vraiment de quoi si l’on songe à ce chapelet d’intelligences complices et de défaillances féroces qui ont permis de déplacer le mur de l’aéroport international Leopold Sedar Senghor de Dakar et d’en rebâtir un nouveau un peu plus loin, lotir la surface libérée, vendre les parcelles et construire des habitations !

Nous estimons la colère présidentielle suffisamment légitime pour l’accréditer de bon augure car le limogeage du chef de l’exécutif départemental, en la personne du Préfet de Dakar, Alioune Badara DIOP, est symbolique à maints égards.

Et que la mesure de la délinquance financière qui s’est emparée des plus hauts niveaux de l’Etat, prise par l’Inspection Générale d’Etat dans son rapport 2015 n’est, en rien, moins méritante, de cette colère.  

Nous espérons que la mise sur la touche du Directeur Régional des Domaines, Lamine SY, ainsi que son homologue de l’Urbanisme, Omar SOW, de même que les conclusions de l’enquête diligentée sonneront le glas de l’impunité dont se prévaut jusqu’à présent une certaine catégorie de hauts-fonctionnaires et de hauts-politiciens et contribueront à restaurer le chemin de lumière de Dame Justice.

Tout autant que la défaillance administrative multiforme, c’est la gestion foncière qui est devenue une vraie source de danger pour notre pays. Le député Diop Sy, témoignant devant la CREI au procès de l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, accusé d’enrichissement illicite, n’a-t-il pas publiquement révélé que la CCOD, cheville ouvrière de l’allocation et répartition du foncier, n’est qu’un faire valoir ?

La question reste de savoir entre les mains de qui, au profit de qui ?

En tout cas, les démantèlements des emprises foncières, pudiquement désignés lotissements administratifs, du CICES, de la Sotrac, de l’Hôpital Traditionnel Keur Massar, etc…. ne se sont révélés, in fine, que vastes opérations indécentes d’enrichissement sans cause de vulgaires personnages peu soucieux de l’intérêt général, confortablement protégés qui par leur statut, qui par leurs accointances…

Et si le bonhomme président, toujours sous l’emprise de la colère, décidait de rattacher les organes de contrôle ou de transférer leurs prérogatives à la Justice ?

Oui, nous savons, ce n’est qu’un rêve… et même un très grand !  Mais le risque en est tout juste d’attirer de grands rêveurs,. n'est ce pas  ?  

Mouhamadou Moustapha SECK

dimanche 14 juin 2015

LE CULTE DU SECRET : I KANA KASSI ?


En convoquant le dirpub de « Le Quotidien » , la gendarmerie nationale a semblé s’émouvoir de la parution dans la presse des procès-verbaux d’audition de Monsieur Thione Ballago Seck et ses acolytes dans l’affaire dite des faux billets.

Naturellement, nous avons le choix parmi une kyrielle d’hypothèses pour essayer de justifier cette émotion tardive. Car il y a belle lurette que cette gangrène sévit sous le ciel sénégalais, n’épargne aucune institution et offusque toute personne sérieuse.

L’affaire de Thione Seck n’est pas plus grave pour mériter plus qu’une autre cette subite attention gendarme.

La dignité de Thione Seck n’est pas supérieure à celles des autres qui ont vécu le même calvaire.

Si la presse est toujours la coupable favorite, c’est parce que dans notre imaginaire populaire, le tort est toujours rejeté sur le rapporteur. Qui condamne avant le jugement, avilit dans la seule intention de nuire, calomnie par convoitise et par conséquent donne la mesure de toute l'urgence à refonder le culte du secret dans une société qui l'a complètement oublié… 

Cette situation conforte les soupçons de vénalité tout autant que leur violence et arrogance et pose la défiance de plus en plus manifeste vis à vis des forces de l’ordre d’une part et d’autre part participe de la désacralisation de l’Etat et ses symboles, la justice singulièrement,  et explique cet affaissement de l’esprit civique.

Mais il ne faut pas faire la fine bouche, il faut au contraire saluer cet acte de courage qui augure, on l’espère, une nouvelle prise de conscience des personnes à tous les niveaux entre les mains de qui le sort fait passer des secrets concernant la vie de leurs congénères ou de la communauté et qui de ce fait sont dépositaire et garants de l’équilibre de notre société.

N’est ce pas, d’ailleurs, que l’homme le plus faible est celui qui ne sait pas garder un secret ?


Lamine DANFAKHA