dimanche 24 février 2013

DE LA FIN DE LA RECREATION...



Ébauchée dans la précipitation totale, construite avec les briques de la haine et le ciment de la méchanceté puis blanchie à la chaux de l’immaturité politique, la belle guillotine que l’ingénieur Maky Sall destinait à ses adversaires politiques s’est lamentablement brisée sous les coups de butoir de la Cour de justice de la CEDEAO.....



C’est un véritable camouflet de la justice sénégalaise qui s’est honteusement débinée de sa responsabilité de dire et de faire respecter le droit, de sa responsabilité de protéger la société contre elle-même, de son travail de garantir les libertés individuelles.  

La norme sociale de premier ordre reste le droit, il est le premier et le dernier rempart de la paix sociale, le défenseur de la société contre elle-même !

Que l’administration de la justice faillit et c’est tout l’édifice de la concitoyenneté qui s’écroule ! 

Les pestiférés d’hier, condamnés sans être jugés et livrés à la vindicte populaire et la sournoiserie gendarme, devenus de simples témoins dans la traque des biens mal acquis par les gesticulations verbeuses d’un procureur spécial bouffon et une ministre de la justice inquisitrice sont depuis ce jour libres de sortir et de revenir du territoire national, à l’envi.

Il n y a certes pas de quoi pavoiser. Bien au contraire, c’est aussi l’ingénuité des nominations aux 12 000 postes civils et militaires par le Président Maky Sall qui est mise à nu !

Car au delà de ces errements, il y va surtout des personnalités intrinsèques des responsables commis à cette tache, pour ne pas dire leur compétence.


D'ailleurs, l'itineraire professionnel du procureur special devrait nous émouvoir grandement...

Mais qu’à cela ne tienne, on annonce déjà une défiance de la part du gouvernement à la décision rendue par la cour de justice de la Cedeao !

Et reste aussi grand de voir le Sénégal s’enfoncer davantage dans cette sorte de période psychédélique avec les querelles interminables sous tendues par des histoire scabreuses de partage de butin et de règlements de comptes entre les garnements de Abdoulaye Wade, éclatés en divers pôles  (PDS, APR, Bokk GisGis et Rewmi…) !

Qui pour mettre le holà ? Qui pour siffler la fin de la recréation ?

Alexis BIAGUI 

mardi 19 février 2013

LE SENEGAL, ENTRE DESSEIN ET DESTINEE...




Prédit naguère et toujours reporté, mais considéré comme inéluctable, le clash entre Idrissa Seck et Maky Sall qui en est devenu pratiquement souhaitable apparaît désormais comme une œuvre de salubrité politique de haute portée publique.



C’est qu’on n’a jamais eu autant besoin de lanterne, à défaut de clarté, dans le pilotage de notre pays !

En tout cas, les réactions de panique généralisée dans le camp du parti présidentiel à travers une loquacité sulfureuse dénote à suffisance la peine que le Président et son entourage éprouvent encore à trouver le  mode d’emploi du pouvoir ….

En adoptant une stratégie d’intimidation de ses alliés à travers des interpellations sommatives, ils font preuve d’une allergie épidermique à la critique de fort mauvais aloi, absolument extravagante en mode démocratique.

Faut-il relever qu’ils suivent en cela leur mentor qui a imposé la bouche cousue à ses ministres tout en les marquant à la culotte au vu des comptes rendus officieux des débats en conseil des ministres et les révélations troublantes sur des commandes publiques irrégulières par la presse ?  

Pourquoi ce qui est bon pour ruiner l’alerte devient inutile quand il s’agit d’autoriser le risque ?

Sans doute qu’il n’est pas moralement soutenable de critiquer publiquement son allié mais encore nous aurions besoin de savoir si une autre possibilité existe pour se faire écouter ou mieux, pour se faire entendre !

A tout le moins, l’on peut bien comprendre que les alliances ayant été scellées en public, rien ne s’oppose, dès lors, à la publicité des désaccords.

Les réactions démesurées par rapport aux petites déclarations de Idrissa Seck, de ce fait, exposent plutôt des problèmes axés spécialement autour de la communication politique de Maky Sall.  

En tout état de cause, cette brouille entre Maky Sall et Idrissa Seck, essentiellement alimentée pour le moment par leurs lieutenants, confirme encore une fois les limites de la gouvernance des coalitions.

Aussi, le temps ne saurait-il tout simplement pas exister pour Idrissa Seck une personnalité politique qui ne se conçoit qu’un dessein et ne se destine uniquement que comme Président de la République du Sénégal !

Il y a en toute chose un centre et une périphérie dont l’équilibre repose sur la dialectique. Or, la dialectique c’est déjà une histoire de contradictions !  


Jean Charles Oudiane