vendredi 21 septembre 2012

CALAMITES BIENVENUES ?

Existe –t-il au monde un chef d’Etat qui prierait le Ciel d’envoyer régulièrement des calamités sur son pays pour qu’il puisse se tirer d’affaire ?

Eh bien si cela doit exister, c’est bien le Président Maky Sall.

 Les inondations, malgré leur cortège de drames humains et de désolation des biens dans les plus grandes villes du Sénégal, Dakar et Touba, sont entrain de virer à l’aubaine pour lui et sa femme.

La fondation de sa femme, Servir le Sénégal, est devenue le seul réceptacle du formidable élan de solidarité populaire au point que l’on s’interroge s’il n’existerait pas deux catégories de sinistrés, ceux logés, nourris, blanchis et logés par la première dame et les autres !

Le mouvement Y en A Marre aurait il eu raison de hurler que le plan Orsec ne sent qu’au niveau du Cices qui abrite les protèges de la première dame ?

Les inondations permettent également à Maky Sall de reprendre tout le pouvoir entre ses mains. Comme qui dirait, il reprend l’initiative et marche avec allégresse sur les traces de son mentor et prédécesseur, Me Abdoulaye Wade : déshabiller Paul pour habiller Jean.

Quoi qu’avec une teinte de démagogie, il est parvenu à supprimer le Senat. Quand bien même il lui a fallu « acheter » le vote à priori hostile des sénateurs, notamment en leur laissant leurs véhicules de fonction et en leur faisant miroiter des pensions mirobolantes.

Des pratiques que l’on pensait révolues même si à sa décharge, la pression des esprits Y en a marristes et de toute l’opinion était beaucoup trop forte.

Les inondations lui permettent, également, de remettre une vieille idée qui a fini de montrer ses limites sous le magistère de Me Wade : recaser les sinistrés, environ 60 000 familles sur de nouveaux sites…

Alors qu’il n’est demandé à l’Etat ni plus ni moins que de déclarer non habitables ces zones trop profondes et d’indemniser les victimes, c’est un plan de plus de 700 milliards de FCFA qui est  annoncé... projetant la construction de logements et l’assainissement des zones inondées… par l’Etat.

Ce qui est assurément aux antipodes des missions d’un Etat…

Il aurait du s’en abstenir ne serait ce qu’au regard des nombreux cafards levés des fondations du plan Jaxaay…

Les sinistrés ne sont pas dupes ; ils ont dit leur préférence qui est de rester chez eux et de bénéficier d’un assainissement !

Or rien n’est plus impossible…Comment peut on drainer l’eau d’un puits avec des canaux ?

La seule solution réside dans le pompage des eaux et c’est elle qui a été mise en œuvre jusqu’ici et étale au grand jour ses limites.

Ce comportement de Maky Sall est la parfaite illustration que rien ne va changer dans ce pays… Ses rodomontades, à fort relent politicien, quant à une gestion sobre et vertueuse des affaires publiques ne s’accommodent guère d’un pilotage à vue.

Le mal est beaucoup plus profond, néanmoins, il s’origine de la mal gouvernance, une alliance  qui voit les commis de l’Etat et les politiciens opérer des ententes si scandaleuses et malheureuses pour des intérêts individuels bassement matériels…

Le népotisme tentaculaire de Maky Sall est un désastre. Le cabinet du Président de L’Assemblée Nationale, Moustapha Niasse, n’aura même pas échappé à sa furie de positionner sa famille et ses proches.

Mais s’il est une vérité, c’est bien que la colère gronde !

Mangoné Sall


DIEU BLANC, DIEUX NOIRS (suite)


… Et c’est pourquoi notre étonnement est d’autant plus grand par rapport à la levée des boucliers dans le monde musulman  contre un film et des caricatures sacrilèges.

Comment un aussi long cheminement avec Dieu peut il s’accommoder d’une réaction aussi épidermique mais aussi ringarde ?

C’est que les libertés fondamentales ont fini de s’imposer dans notre monde contemporain comme une donne incontournable et transcendantale.

C’est en leur nom, d’ailleurs, que dans un passé tout récent que les peuples libyens et tunisiens, pourtant crédités d’un niveau de vie incomparable en Afrique, se sont débarrassés de leurs dirigeants coupables de les museler…

La liberté d’opinion et d’expression en fait partie, consacrée par l’article 19 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, en 1948 :

« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

Il est vrai que la religion, la foi plutôt, est une question tumultueuse parce qu'elle relève de l'ordre sentimental. 

Dès lors, les réactions premières d’incompréhension ou de colère, si légitimes, sont parfaitement excusables tant qu’elles ne dérapent pas en mouvement attentoires à la vie de qui que ce soit ou l’intégrité de quoi que ce soit !

 Parce que le but de la foi n’est il pas une activité spirituelle visant à connaître Dieu, à en devenir le reflet et incarner ses caractères ?

Et donc nos actes ne sont que les témoins de nos convictions et de notre mentalité ? 
Ne doit donc être considérée ici que la responsabilité individuelle…celle du présumé blasphémateur à l’égard de son Créateur…qu’il le reconnaisse en tant que tel ou pas !  

Comment un homme ou groupe d’hommes peut il s’arroger la défense de Dieu ou de ses prophètes. Dieu n’est il pas au dessus de tout cela ?

C’est malheureusement le délire obsessionnel des intégristes/islamistes qui sans doute éblouis par le feu divin pour en avoir été très proches s’activent à imposer leur manière de voir.

Ils sont d’une autre époque et doivent être combattus avec les armes de notre époque!

Mountaga Mbaye

mardi 18 septembre 2012

DIEU BLANC, DIEUX NOIRS ?



S’il est un domaine dans lequel l’Africain éprouve le plus de mal à accepter le complexe de supériorité déroulé à son égard, c’est bien le religieux…

Car selon l’opinion du plus grand nombre, le continent africain passe toujours pour le berceau du polythéisme, donc du paganisme. Ce qui revient à nier toute idée ou trace d’un Dieu unique et tutélaire alors que les concepts même de Gueno (en peulh), Mangla (en manding), Chukwu(en Ibo), Emitay (en diola) ou encore RogSene (en sérère) l’attestent. 

Tout se passe ainsi comme si on ne lui pardonnait guère son passé païen… Une sévérité qui explique que l’Afrique reste toujours considérée comme une terre d’évangélisation de premier choix.

Mais aussi, hélas, un préjugé qui  sert de justificatif a cette invasion profuse de sectes islamo-chrétiens.

On ne peut guère plus compter le nombre d’églises et de temples qui ont déjà pignon sur rue proposant des prières miracles pour des difficultés spécifiques à notre temps…

Ni ne pas s’émouvoir que non contents d’endoctriner les étudiants  africains envoyés dans les pays arabes, les intégristes musulmans aient bel et bien lancé une Offre Publique de Religion, violente et manichéenne, en direction de l’Afrique Noire, comme l’illustre l’occupation du Nord du Mali par les groupes islamistes.

 Qu’il soit musulman ou chrétien, ainsi donc, l’africain est toujours daubé par ses coreligionnaires des autres races. 

Est ce juste une question de foi ?

Est ce parce que l’Histoire n’a pas enregistré de prophète noir ?

Il reste que selon des sources autorisées que c’est en Afrique que le christianisme et l’islam se développent le plus rapidement.  

Dieu reconnaîtra les siens….

Mais l’Afrique n’a que faire de la guerre de religions…


Mountaga Mbaye