mardi 19 juin 2012

JOURNEES DRAMATIQUES D'ENFANTS SENEGALAIS !


La journée de l’enfant africain a vécu ce 16 juin !  C’est bien et même très bien que les Etats africains songent au devenir de leurs enfants.

Au Sénégal, pays si friand de séminaires et d’ateliers pour un oui ou pour non, la journée a donné lieu à plusieurs rencontres et permis à des associations de dresser un état des lieux peu reluisant et à distribuer de la pacotille chinoise aux enfants.

Mais le plus navrant est à lier au fait qu’il n’a pas été fait cas de ces cinq très jeunes enfants disparus à la lisière du parc national de Nokolo Koba depuis le 31 Mai dernier.

Des enfants qui ne sont pas toujours revenus d’une randonnée banale qui les a conduite aux alentours de leur village pour chercher du bois mort. pour donner un coup de main à leurs mamans !

Après le buzz médiatique de la première semaine consécutif au déploiement des forces de la puissance publique, la clameur s’est tue sans pour autant que les enfants n’aient réintégré leurs familles et sans que l’on sache ce qui leur est arrivé…

11 jours sur une superficie de 9 000km2,  à rechercher vainement…c’est absolument incroyable !

Soit on nous a menti sur l’importance des moyens mis en oeuvre, soit il y a lieu de douter sérieusement de la compétence des éléments mis à contribution !

C’est dire, donc, que la catastrophe du Joola, en 2002, n’aura guère servi de leçon !

Toujours est il que les recherches ont été closes de manière officielle, livrant ainsi les familles éplorées à un cruel dilemme d'abandonner leurs enfants à leur triste sort ou de poursuivre les recherches seules par d’autres moyens, par d’autres voies !

Qu’importe la vie de cinq gosses ? La vie de fils de paysans vaut elle la peine de continuer de dépenser autant de millions ?

Il n y a guère longtemps, un incendie d’un certain local où se trouvait un fils de…avait mobilisé toute la République… du Président aux plantons !

C’est à se demander si quelque chose a changé dans ce pays ?

La réponse ne fait guère de doute quand on assiste à cette orgie sécuritaire étalée pour veiller sur un Président de la République qui bat campagne législative au mépris de la morale républicaine et de la loi constitutionnelle.

Il est tout aussi inadmissible que le ministre de la Famille, Mariama Sarr, se taise sur ce drame en cours !  A t elle la fibre maternelle ? Mérite t elle d’être maman ?

Oui, la vraie question est si Maky Sall et les ministres de l’Environnement, Ali Haidar et Mbaye Ndiaye de l’Intérieur  méritent- ils d’être appelés papa ?

La journée de l’Enfant africain n’est qu’une journée de plus…dans la cohorte de celles dédiées à telle chose ou tel évènement pour tout simplement ragouter les rencontres oisives des chefs d’Etats africains !

Jean Marie Mendy

vendredi 1 juin 2012

DE LA CONFUSION SALUTAIRE ?



 Au risque peut être d‘en rajouter au débat incapacitant en cours au Sénégal, je veux convoquer parmi ces sujets brûlants de l’heure, ceux-là se rapportant aux audits annoncés par le nouveau gouvernement et à la réactivation de la cour de répression de l’enrichissement illicite.

je ne voudrai pas, ici, en relever ou démentir la pertinence mais aviser de la confusion malencontreuse entretenue, à dessein ou par erreur, entre ces deux questions qui n’on rien à voir ensemble ou si peu !

Tant il est patent qu’il ne viendrait jamais à l’idée de qui que ce soit de contester la pertinence de ces concepts et leur vulgarisation nécessaire dans tous les systèmes de gouvernance singulièrement en Afrique, en général et au Sénégal, en particulier.

D’ailleurs ce n’est pas la première fois que le Sénégal expérimente cette notion d’audit car le premier gouvernement de l’alternance, en 2000, juste après son installation, en avait lancé dans tous les domaines et dans toutes les directions.

Mais il convient de saluer, du point de vue du principe, que pour cette fois ci il est plutôt fait appel aux instruments dont dispose l’Etat en lieu et place de cabinets d’audit étrangers…

Oui, l’Etat dispose de beaucoup de structures spécialisées dans le contrôle et la vérification de la manière dont les biens publics sont gérés…

Mais ne nous leurrons pas si le terme audit en lui-même continue toujours de faire l’objet d’un tel fétichisme de mauvais aloi, la faute en incombe essentiellement à l’Etat ou du moins à son organisation actuelle.

Quelle que soit par ailleurs en effet la pluralité et la qualité de ces organes de contrôle, ils sont tous rattachés au Pouvoir Exécutif donc au Président de la République qui se réserve en toute discrétion légale ou légalité discrétionnaire de la suite à donner aux résultats de leurs missions.

Et c’est cette prérogative du Président de la République qui dénote d’une part une profonde méconnaissance de la finalité des audits et d’autre part, favorise la confusion…

Si bien que les opinions de ceux qui voient dans les audits un nécessaire état des lieux et un outil d’amélioration continue (à l’écoute des divers éléments d’un tout) de la gestion et du déroulement du service public sont inconciliables avec celles de ceux qui n’y voient qu’un instrument de règlement de comptes et un tremplin pour une chasse aux sorcières.

En outre, si ces audits dont il est question ne concernent en dernier ressort que les gestionnaires des services de l’Etat, il en va tout autrement de l’enrichissement illicite qui peut concerner à priori tout citoyen.

Et que le gouvernement dresse une liste de personnes pour être poursuivies par la Cour sur l’enrichissement illicite est une bavure démocratique, une immixtion inacceptable aussi bien dans le fond que dans la forme de l’Exécutif dans la sphère judiciaire et un piétinement de la sacrosainte indépendance des juges.

Mais cette confusion ne fait que nous indiquer l’ampleur de la tâche sur le chemin de la bonne gouvernance. elle est bienvenue parce qu'elle mène au doute salutaire ! 

Une tâche qui se décline aussi bien en termes de reformes de l’organisation de l’Etat qu’en termes de rupture dans l’état d’esprit des animateurs des institutions républicaines.


N'est ce pas dire que Adoulatif Coulibaly le conseiller du Président Maky Sall sur les questions de  bonne gouvernance a du pain sur la planche ? 


               Habib Dieye