Le
Printemps arabe est en cours depuis janvier 2011 en Syrie. Le bilan du chaos est tout
juste effroyable : 12 000 morts !
Malgré
la condamnation des violences par la Communauté internationale et les sanctions
économiques, il nous semble bien que l’absence d’initiatives hardies sur le
terrain pour arrêter l’hécatombe ne peut être justifiée uniquement par les vetos
russes et chinois.
Cette
inactivité est à corréler très fortement en premier lieu, à notre humble avis,
au premier verdict du Printemps Arabe, très
tôt perçu à tort ou à raison comme un mouvement de libération politique des
peuples arabes, donné par la situation politico-économique qui prévaut dans les
pays déjà touchés :
1) En Tunisie, Egypte, Libye,
Bahreïn, Yémen et Syrie, l’économie a connu un sévère ralentissement drainé par
un passif de l’ordre de 25 mille
milliards de FCFA en fin 2011.
2) les groupuscules
intégristes auront été les principaux bénéficiaires du chaos institutionnel qui
leur a permis de prendre le pouvoir de manière démocratique là où il n’a pas
charrié le reflexe identitaire tribal.
3) le gouvernement syrien
compte sur des alliés de taille :
- la
minorité chrétienne dont les patriarches ont publiquement lancé un appel à la
levée des sanctions internationales.
- le soutien calculé des pays voisins. L’Iran soutient le régime du Président Assad
pour son appartenance au chiisme. Le Bahreïn le soutient après avoir maté les
prémices d’une révolte identique. L’Egypte ambitionne de jouer les premiers
rôles diplomatiques tandis que l’Irak, en convalescence, refuse d’être
concerné.
- sa proximité géographique avec Israël en conflit
larvé séculaire avec les palestiniens ne
saurait souffrir d’un quelconque attisement. Malheureusement
ce risque tant redouté par le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, est bien
en train de prendre forme.
En
second lieu, il faut reconnaître que le gouvernement syrien fait face à une
opposition (conseil National Syrien) dont les branches intérieure et extérieure
n’émettent point sur la même longueur d’ondes. Cette division qui a vu le CNS
s’ériger contre toute intervention étrangère pour ensuite y revenir avec fracas
n’augure rien de bon. Elle se voit dès lors et à juste titre reprochée de ne
pas avoir pu se construire une indépendance en s’appuyant sur la diaspora pour
échapper aux influences étrangères !
Et
c’est sans doute conscient de l’impasse que le gouvernement américain par la
voix de Mme Clinton, appelle la communauté internationale à apporter tout le
soutien nécessaire du FMI afin de mener à bien les reformes démocratiques et le
processus de stabilisation du pays.
Mais
est ce pour autant qu’il faille donner raison au secrétaire général adjoint de
l'ONU pour les opérations de paix, Hervé Ladsous, quand il dit que :
«Toute tentative de militariser la crise davantage n'est pas acceptable. C'est
une crise entre Syriens et il n'y a pas de justification à attiser le feu par
les armes et l'argent» ?
Les
Syriens ont vraiment plus que jamais besoin des autres pour arreter cet ignoble
carnage et se mettre d’accord sur leur
beau pays !
Dadal DIA