Le Parti Sénégalais de la Demande
Sociale (PDS) vient de faire sa deuxième victime en la personne de Abdoulaye
Wade, le 25 mars dernier. Crime parfait, là encore, comme ce fut le cas contre
Abdou Diouf, en mars 2000.
Les partis politiques peuvent bien essayer
de récupérer la gloire de la victoire mais les politiciens, eux, sont
doublement avertis !
Ces dernières années, en effet, le coût
de la de vie n’a cessé de monter au grand désarroi des ménages sénégalais qui
ne s’expliquent pas, nonobstant la crise alimentaire mondiale, que les prix des
denrées dans les pays voisins soient, comparativement, nettement inférieurs.
Or,
au Sénégal, quand on parle du coût de la vie, on pense tout d’abord à celui du
riz.
Le riz « parfumé » dont le Sénégal
importe 800 000 tonnes par an de la Thaïlande, la Malaisie, l’Inde et le Pakistan.
Avant 2000, le Sénégal importait 400
000 tonnes... de riz qui représente près de 20% des dépenses alimentaires avoisinant les 50%
des revenus des ménages sénégalais !
Comme pour en rajouter à ce quotidien
déjà suffisamment glauque, les coupures intempestives de l’électricité, les
inondations récurrentes dans la banlieue… et la mauvaise pluviométrie enregistrée
durant l’hivernage passé qui voit le spectre de la famine planer sur le monde
rural..
Si bien que le principal problème,
l’urgence absolue pour le nouveau président, auquel l’Etat du Sénégal reste
confronté consiste dans l’alimentation de sa population.
Et,
ce ne sont pas les augmentations des salaires, du reste très substantielles,
des 85 000 agents du secteur public qui peuvent fondamentalement améliorer le
sort des 12 millions de sénégalais !
Encore
moins les subventions ou les suspensions de droits et taxes !
Aussi, l’autosuffisance alimentaire
constitue-t-elle un objectif à court terme qui commande la reforme urgente de
la politique agricole si tant est qu’il y en eût au Sénégal !
Comment
un tel doublement de la consommation du riz a – t- il pu survenir sans aucune mesure
d’anticipation au niveau justement de la politique agricole ?
Dans la vallée du fleuve du Sénégal, sur
un potentiel de terres irrigables de 240 000 hectares, le Sénégal n’en a
effectivement aménagé que 94 000 dont plus de la moitié est à ce jour
inexploitée à cause des conditions financières draconiennes imposées aux
paysans.
Dans la vallée de l’Anambé, même constat :
le potentiel irrigable est de 12 000 hectares dont seulement 4180 sont
effectivement exploités !
La reforme de la politique agricole
passe nécessairement par l'optimisation de la culture
irriguée, par une intensification de la cadence d’aménagement et un allègement
des charges d’exploitation, notamment.
Atteindre l’autosuffisance en riz n’est
point un objectif hors de portée. Avec le rendement actuel moyen de 6 tonnes /
hectare, il suffit juste d’emblaver 150 000 hectares !
La faillite de la politique agricole est
donc moins une question technique que politique.
Ca fait justement le compte : le
Président Maky Sall est assuré de trouver l’homme providentiel en la personne
de l’un des financiers de sa campagne électorale victorieuse, Harouna Dia, ingénieur
agronome de formation.
Ce dernier ne peut- il pas déjà se prévaloir d'avoir contribué à l'autosuffisance alimentaire de son village natal ?
Ce dernier ne peut- il pas déjà se prévaloir d'avoir contribué à l'autosuffisance alimentaire de son village natal ?
Abdoul Wade