dimanche 24 juillet 2011

STAND BY ME / BEN KING

When the night has come
And the land is dark
And the moon is the only light we'll see
No I won't be afraid, no I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by me
And darlin', darlin', stand by me, oh now now stand by me
Stand by me, stand by me

If the sky that we look upon
Should tumble and fall
And the mountains should crumble to the sea
I won't cry, I won't cry, no I won't shed a tear
Just as long as you stand, stand by me

And darlin', darlin', stand by me, oh stand by me
Stand by me, stand by me, stand by me-e, yeah

Whenever you're in trouble won't you stand by me, oh now now stand by me
Oh stand by me, stand by me, stand by me

Darlin', darlin', stand by me-e, stand by me
Oh stand by me, stand by me, stand by me

vendredi 22 juillet 2011

FECONDATION

Il n'est peut-être pas inutile, en ces temps d'incertitude, en ces temps d'inquiétude et d'une certaine radicalisation, ou ces temps d'évidentes maladresses, de relire cette lettre d'Amadou Hampaté Bâ à la jeunesse...
Mes chers cadets,
Celui qui vous parle est l’un des premiers nés du vingtième siècle. Il a donc vécu bien longtemps et, comme vous l'imaginez, vu et entendu beaucoup de choses de par le vaste monde. Il ne prétend pas pour autant être un maître en quoi que ce soit. Avant tout, il s’est voulu un éternel chercheur, un éternel élève, et aujourd`hui encore sa soif d'apprendre est aussi vive qu’aux premiers jours.
Il a commencé par chercher en lui-même, se donnant beaucoup de peine pour se découvrir et se bien connaître en son prochain et l’aimer en conséquence. Il souhaiterait que chacun de vous en fasse autant. Après cette quête difficile, il entreprit de nombreux voyages à travers le monde : Afrique, Proche-Orient, Europe, Amérique. En élève sans complexe ni préjugés, il sollicita l’enseignement de tous les maîtres et tous les sages qu'il lui fut donné de rencontrer. Il se mit docilement à leur écoute. Il enregistra fidèlement leurs dires et analysa objectivement leur leçon, afin de bien comprendre les différents aspects de leur comportement.
Bref, il s’efforça toujours de comprendre les hommes, car le grand problème de la vie, c'est la MUTUELLE COMPREHENSION. Certes, qu’il s’agisse des individus, des nations, des races ou des cultures, nous sommes tous différents les uns les autres. Mais nous avons tous quelque chose de semblable aussi, et c'est cela qu'il faut chercher pour pouvoir se reconnaître en l’autre et dialoguer avec lui.
Alors, nos différences, au lieu de nous séparer, deviendront complémentaires et sources d'enrichissement mutuel. De même que la beauté d'un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde. Combien ennuyeux et monotone serait un monde uniforme où tous les hommes, calqués sur un même modèle, penseraient et vivraient de la même façon ! N’ayant plus rien à découvrir chez les autres, comment s'enrichirait-on soi-même ? A notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l'accent non plus sur ce qui les sépare, mais sur ce qu'ils ont de commun, dans le respect de l'identité de chacun. La rencontre et l'écoute de l'autre sont toujours plus enrichissantes, même pour l'épanouissement de sa propre identité, que les conflits ou les discussions stériles pour imposer son propre point de vue.
Un vieux maître d'Afrique disait : il y a « ma » vérité et « ta » vérité, qui ne se rencontreront jamais. « LA » Vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de » sa » vérité pour faire un pas vers l’autre…
Jeunes gens, derniers-nés du vingtième siècle, vous vivez à une époque à la fois effrayante par les menaces qu'elle fait peser sur l’humanité et passionnante par les possibilités qu'elle ouvre dans le domaine des connaissances et de la communication entre les hommes. La génération du vingt et unième siècle connaître une fantastique rencontre de races et d’idées. Selon la façon dont elle assimilera ce phénomène, elle assurera sa survie ou provoquera sa destruction par des conflits meurtriers.
Dans ce monde moderne, personne ne peut plus se réfugier dans sa tour d'ivoire. Tous les Etats, qu’ils soient forts ou faibles, riches ou pauvres, sont désormais interdépendants, ne serait-ce que sur le plan économique ou face aux dangers d'une guerre internationale. Qu’ils le veuillent ou non, les hommes sont embarqués sur un même radeau : qu'un ouragan se lève, et tout le monde sera menacé à la fois. Ne vaut-il pas mieux oeuvrer avant qu'il ne soit trop tard ? L’interdépendance même des Etats impose une complémentarité indispensable des hommes et des cultures. De nos jours, l’humanité est comme une grande usine où l'on travaille à la chaîne : chaque pièce, petite ou grande, a un rôle défini à jouer qui peut conditionner la bonne marche de toute l'usine. Actuellement, en règle générale, les blocs d’intérêts s’affrontent et se déchirent.
Il vous appartiendra peut-être, ô jeunes gens, de faire émerger peu à peu un nouvel état d'esprit, davantage orienté vers la complémentarité et la solidarité, tant individuelle qu'internationale. Ce sera la condition de la paix, sans laquelle, il ne saurait y avoir de développement.
Je me tourne maintenant vers vous, jeunes Africains noirs! Peut-être certains d’entre vous se demandent-ils si nos pères avaient une culture, puisqu'ils n'ont pas laissé de livres ? Ceux qui furent pendant si longtemps nos maîtres à vivre et à penser n'ont-ils pas presque réussi à nous faire croire qu’un peuple sans écriture est un peuple sans culture ? Mais, il est vrai que le premier soin de tout colonisateur quel qu`il soit (à toutes les époques et d'où qu'il vienne) a toujours été de défricher vigoureusement le terrain et d'en arracher les cultures locales afin de pouvoir y semer à l’aise ses propres valeurs.
Heureusement, grâce à l'action de chercheurs tant africains qu'européens, les opinions ont évolué en ce domaine et l’on peut reconnaître aujourd'hui que les cultures orales sont des sources authentiques de connaissance et de civilisation. La parole n'est-elle pas, de toute façon, mère de l'écrit, et ce dernier n'est-il pas autre chose qu’une sorte de photographie du savoir et de la pensée humaine ? Les peuples de race noire n’étant pas des peuples d’écriture ont développé l’art de la parole d'une manière toute spéciale. Pour n’être pas écrite, leur littérature n’en est pas moins belle. Combien de poèmes, d'épopées, de récits historiques et chevaleresques, de contes didactiques, de mythes et de légendes au verbe admirable se sont ainsi transmis à travers les siècles, fidèlement portés par la mémoire prodigieuse des hommes de l’oralité, passionnément épris de beau langage et presque tous poètes ! De toute cette richesse de littérature en perpétuelle création, seule une petite partie a commencé d'être traduite et exploitée. Un vaste travail de récolte reste encore à faire auprès de ceux qui sont les derniers dépositaires de cet héritage ancestral hélas en passe de disparaître!
Quelle tâche exaltante pour ceux d`entre vous qui voudront s’y consacrer ! Mais la culture, ce n’est pas seulement la littérature orale ou écrite, c'est aussi et surtout un art de vivre, une façon particulière de se comporter vis-à-vis de soi-même, de ses semblables et de tout le milieu naturel ambiant. C’est une façon particulière de comprendre la place et le rôle de l'homme au sein de la création.
La civilisation traditionnelle (je parle surtout de l’Afrique de la savane au Sud du Sahara, que je connais plus particulièrement) était avant tout une civilisation de responsabilité et de solidarité à tous les niveaux


En aucun cas, un homme, quel qu’il soit, n'était isolé. Jamais on n'aurait laissé une femme, un enfant, un malade ou un vieillard vivre en marge de la société, comme une pièce détachée. 


On lui trouvait toujours une place au sein de la grande famille africaine, où même l'étranger de passage trouvait gîte et nourriture. 


L'esprit communautaire et le sens du partage présidaient à tous les rapports humains. 


Le plat de riz, si modeste fût-il, était ouvert à tous. L’homme s’identifiait à sa parole, qui était sacrée. 


Le plus souvent, les conflits se réglaient pacifiquement grâce à la « palabre ». 


 « Se réunir pour discuter », dit l’adage, « c’est mettre tout le monde à l’aise et éviter la discorde ». 


Les vieux, arbitres respectés, veillaient au maintien de la paix dans le village.
« Paix » , « La paix seulement ! », sont les formules-clés de toutes les salutations des religions traditionnelles. 


C'était l’acquisition, par chaque individu, d'une totale maîtrise de soi et d’une paix extérieure. 


C’est dans la paix et dans la paix seulement que l’homme peut construire et développer la société, alors que la guerre ruine en quelques jours ce que l'on a mis des siècles à bâtir.
L’homme était également considérél’comme responsable de l'équilibre du monde naturel environnant


Il lui était interdit de couper un arbre sans raison, de tuer un animal sans motif valable. 


La terre n`était pas sa propriété, mais un dépôt sacré confié par le créateur et dont il n'était que le gérant. 


Voilà une notion qui prend aujourd`hui toute sa signification si l'on songe à la légèreté avec laquelle les hommes de notre temps épuisent les richesses de la planète et détruisent ses équilibres naturels.
Certes, comme toute société humaine, la société africaine avait aussi ses tares, ses excès et ses faiblesses. 


C'est à vous, jeunes gens et jeunes filles, adultes de demain, qu'il appartiendra de laisser disparaître d`'lles-mêmes les coutumes abusives, tout en sachant préserver les valeurs traditionnelles positives.
La vie humaine est comme un grand arbre et chaque génération est comme un jardinier. 


Le bon jardinier n'est pas celui qui déracine, mais celui qui, le moment venu, sait élaguer les branches mortes et, au besoin, procéder judicieusement à des greffes utiles.


Couper le tronc serait se suicider, renoncer à sa personnalité propre pour endosser artificiellement celle des autres, sans y parvenir jamais tout à fait. 


Là encore, souvenons-nous de l'adage : "Il flottera peut-être, mais jamais il ne deviendra caïman ! " .
Soyez, jeunes gens, ce bon jardinier qui sait que, pour croître en hauteur et étendre ses branches dans les directions de l’espace, un arbre a besoin de profondes et puissantes racines. 


Ainsi enracinés en vous-mêmes, vous pouvez sans crainte et sans dommage vous ouvrir vers l'extérieur, à la fois pour donner et pour recevoir.
Pour ce vaste travail, deux outils vous sont indispensables : tout d'abord, l'approfondissement et la préservation de vos langues maternelles, véhicules irremplaçables de nos cultures spécifiques. 


Ensuite, la parfaite connaissance de la langue héritée de la colonisation (pour nous la langue française), tout aussi irremplaçable, non seulement pour permettre aux différentes ethnies africaines de communiquer entre elles et de se mieux connaître, mais aussi pour nous ouvrir sur l'extérieur et pour nous permettre de dialoguer avec les cultures du monde entier.
Jeunes gens d'Afrique et du monde, le destin a voulu qu'en cette fin de vingtième siècle, à l'aube d`une ère nouvelle, vous soyez comme un pont jeté entre deux mondes : celui du passé, où de vieilles civilisations n'aspirent qu`à vous léguer leurs trésors avant de disparaître, et celui de l'avenir, plein d'incertitudes et de difficultés, certes, mais riche aussi d'aventures nouvelles et d'expériences passionnantes. 


Il vous appartient de relever le défi et de faire en sorte qu'il y ait, non rupture mutilante, mais continuation sereine et fécondation d'une époque par l'autre.
Dans les tourbillons qui vous emporteront, souvenez-vous de nos vieilles valeurs de communauté, de solidarité et de partage. 


Et si vous avez la chance d'avoir un plat de riz, ne le mangez pas tout seul ! 


Si les conflits vous menacent, souvenez-vous des vertus du dialogue et de la palabre ! 


Et lorsque vous voulez vous employer, au lieu de consacrer toutes vos énergies à des travaux stériles et improductifs, pensez à revenir vers notre Mère la terre, notre seule vraie richesse, et donnez-lui tous vos soins afin que l'on puisse en tirer de quoi nourrir tous les hommes.
Bref, soyez au service de la vie, sous tous ses aspects ! 


Certains d'entre vous diront peut-être: "C'est trop nous demander ! 


Une telle tâche nous dépasse !


" Permettez au vieil homme que je suis de vous confier un secret. De même qu'il n'y a pas de "petit incendie" (tout dépend de la nature du combustible rencontré), il n`y a pas de "petit effort". 


Tout effort compte, et l'on ne sait jamais, au départ de quelle action apparemment modeste, sortira l'événement qui changera la face des choses.
N'oubliez pas que le roi des arbres de la savane, le puissant et majestueux baobab, sort d'une graine qui, au départ, n'est pas plus grosse qu'un tout petit grain de café…
Amadou Hampaté BA, 1985

Sira Bâ

dimanche 17 juillet 2011

CHARLES AZNAVOUR / LE TOREADOR

Tu gis les yeux perdus
Livide et pitoyable
Le corps à demi nu
Recouvert d'un drap blanc
Ton habit de lumière
Est jeté lamentable
Avili de poussière
Et maculé de sang

La course continue
Tandis que tu rends l'âme
Tant pis pour le vaincu
Il mérite son sort
Et le nom du vainqueur
Que l'assistance acclame
Bien plus que la douleur
Te transperce le corps
Le corps

Tu ne reverras plus
Les courses ennivrantes
Sous un soleil de plomb
A te crever les yeux
Tu ne reverras plus
Les filles ravissantes
Debout sur les gradins
T'acclamant comme un dieu

Tu n'éprouveras plus
Ce sentiment étrange
Fait d'un curieux mélange
De peur et de fierté
Quand dans l'arène en feu
Tu marchais d'un pas noble
Tandis qu'un passo doble
Ponctuait ton entrée
La bête a eu raison
De ta fière prestance
Elle a sali ton nom
Elle a ruiné ta vie
Ta merveilleuse allure
Et ta folle arrogance
Sont tombés dans la sciure
Et le sable rougi

Tes ongles sont plantés
Dans le bois de ta couche
Et seul, abandonné
Tu vois venir la mort
Cette fille d'amour
Qui te colle à la bouche
Pour mieux voler tes jours
En possédant ton corps
Ton corps

Tu ne reverras plus
La chaude Andalousie
Quand la terre glacée
Va se jeter sur toi
Tu ne reverras plus
Ces danseuses en folie
Ces chanteurs de flamenque
Aux pathétiques voix

Une idole se meurt
Une autre prend sa place
Tu as perdu la face
Et soldé ton destin
Car la gloire est frivole
Et quand on la croit nôtre
Elle s'offre à un autre
Et il ne reste rien...

lundi 4 juillet 2011

LA PROBLEMATIQUE CASAMANCAISE

Le Mouvement des Forces Démocratiques De Casamance (MFDC) vient de décréter solennellement l’interdiction de toute activité politique dans sa zone d’influence.

Cette annonce extrêmement grave et largement relayée par la presse locale n’a pas suscité, à notre connaissance, le moindre commentaire !

Or elle est de nature à motiver légalement le report du scrutin présidentiel de Février 2012, objet de tant de passions, pour peu que le mouvement irrédentiste en vienne aux actes…

Sans doute que le landernau politicien en effervescence est davantage occupé à décortiquer les tenants et aboutissants du contexte social particulièrement trouble du moment s’il n’a pas déjà compris que son sort est intimement lié à celui du Président de la République, Me Wade !

Quand bien même la relève technocrate se signale parfois par une immaturité inénarrable. Tenez, l’un des candidats technocrates les plus capés aux prochaines élections, Monsieur Moussa Touré, n’a trouvé de mieux à faire que de jubiler par rapport aux émeutes du 23 et 27 juin dernier ; selon lui, le Paradis est descendu sur la terre quand le Sénégal brulait !

Cette sortie inédite du MFDC dénote une nouvelle stratégie de la part du mouvement irrédentiste qui nous avait habitué plutôt à des actions d’éclats dramatiques de lâcheté et révoltants de barbarie. Oui, jusqu’aujourd'hui, le mouvement se composait de bandes de fous furieux qui se livrent sans retenue à un honteux racket des voyageurs, opèrent des razzias dans les villes et campagnes, tuent ou estropient d’innocentes populations civiles.

Et les claustras de notre subconscient ne se sont toujours pas remis des chocs traumatiques des effroyables guet-apens de Babonda en 1995 et Mandina Mancagne en 1997

C’est qu’avec cette rébellion, le Sénégal abrite le plus vieux conflit armé du monde qui a débuté en 1982. Il s’agit sans conteste d’une situation douloureuse autant que peut l’être une épine dans le menton, une image qu’elle évoque assez bien d’ailleurs sur la carte géographique du pays.

La durée du conflit atteste certainement de la complexité du problème qui, à son tour, rend bien compte de l’échec des diverses initiatives déployées depuis lors pour une solution définitive.

Ce qui finit d’en faire un vrai casse-tête duquel bon nombre de bonnes volontés sont revenues de leurs illusions. La duplicité et la lâcheté des rebelles sont passées par là si ce n’est la défiance vis à vis des autorités imputable à l’opportunisme des facilitateurs et le machiavélisme des politiciens.

A chaque fois qu’ils sont en mauvaise posture militaire, ils appellent au cessez-le-feu ; à chaque fois qu’ils sont asphyxiés économiquement, ils n’hésitent pas, toute honte bue, à implorer l’aide alimentaire de l’Etat !

L’un dans l’autre, la navrante impuissance des décideurs par rapport à ce qu’il est convenu désormais de designer par « le Dossier Casamance » inquiète !

Est ce qu’une exacte mesure des enjeux du conflit a été effectuée ou est ce que les différents paramètres du conflit ont été pris en considération ?

Car au fur et à mesure qu’il s’enlise, un conflit acquiert de nouvelles dimensions : l’idéal politique des causes perdues d’avance s’accommode de façon si déconcertante des conduites interlopes.

Il y a bien longtemps, en effet, que la rébellion casamançaise n’est plus séparatiste que de nom. Le mouvement s’est scindé en plusieurs groupuscules d’obédiences et de motivations divergentes, tantôt incontrôlés, tantôt manipulés, tant et si bien que l’Etat du Sénégal s’est fixé l’objectif cocasse de réunifier les « frères égarés » en y mettant des moyens importants pour rendre possible des négociations.

On peut sans doute considérer la démarche comme une œuvre de salut public eu égard aux supposées ingérences, hier à aujourd'hui, de la Gambie depuis toujours, de la Mauritanie à la suite des évènements de 1989, de la Lybie, de l’Iran et de la Cote d’Ivoire !!!

Ceci a l’avantage de nous éclairer sur l’origine de l’armement de plus en plus sophistiqué dont les rebelles sont en possession et qu’ils retournent volontiers contre eux à l’occasion des luttes fratricides qui opposent ponctuellement les factions.

La zone de non droit ainsi constituée de fait par les emprises des rebelles rend possible la poursuite d’activités délictuelles et/ou criminelles, requérant presque toujours l’expertise d’hommes sans foi ni loi venus d’ailleurs, pour assurer l’intendance de la troupe.

Il s’y ajoute que l’atomisation du mouvement accroit d’autant le nombre les procédures de bons offices et par conséquent le nombre d’intermédiaires pour lesquels, le plus souvent, hélas, le conflit est une vraie mine d’or.

On peut bien oser une comparaison. L’atomisation du mouvement irrédentiste est un reflet fidèle de la contexture politique sénégalaise qui enregistre une centaine de partis et mouvements politiques.

Des lors, cette indifférence affichée par les politiciens sur la question aussi cruciale que celle de l’unité nationale est tout simplement bizarre, sachant ce que cela implique. Rien de moins que la suspension de ladite Constitution !

Auraient ils tous fait le deuil de la sénégalité de la Casamance ? On comprend alors mieux les réprobations bruyantes de l’Armée Nationale qui s’est toujours désolée que l’autorité politique les bride au moment de l’assaut final en se refugiant derrière un prétexte très commode à savoir que le conflit casamançais est un problème sénégalo-sénégalais qui ne saurait produire un vainqueur et un vaincu.

Mais une chose est certaine dans l’esprit des sénégalais, les problèmes des citoyens sont le cadet des soucis des politiciens professionnels.

Alfousseyni Nanga