lundi 4 avril 2011

LA FRANCE A-T-ELLE DU COEUR ?


Seydina Mouhamed, 5 ans, mort dans l'attente de son visa (Négligence de Michel Cornadro Ambassade France à Dakar)
Atteint d'une tumeur cérébrale, le petit garçon devait être évacué de Dakar pour être soigné à Strasbourg. Mais la procédure pour obtenir le sésame est longue...
(Plus d'informations sur leral .net)


SENEGALAISES, SENEGALAIS,
AFRICAINES, AFRICAINS
FEMMES ET HOMMES DE CŒUR DU MONDE ENTIER

Je parle en votre nom à tous, permettez-le moi, lorsque j'exprime ici le chagrin que nous cause la mort du jeune, du très jeune Seydina Mohamed Mbaye, lâchement assassiné par Michel Cornadro, le chef du service des visas du Consulat de France au Sénégal !

Je parle en votre nom lorsque je m’offusque de la triste fin du jeune garçon et que je dis, tout en leur présentant notre sympathie, à ses parents qu'ils ne doivent point pleurer ce séraphin qui est déjà aux bons soins de notre père Abraham et de notre mère Aicha !!

Mais la mort de Seydina Mohamed, en tant que motif d’indignation legitime, doit nous révolter car sous le choc du drame qu’elle charrie, nous prenons conscience de l’immense désespoir qui nous prend ainsi que ses parents dans la souffrance de cette injustice perçante à n'en pouvoir se plaindre, à n'en pouvoir crier.

Oui, il semblait bien à son père et à sa mère avoir accompli tout ce qui dépendait d’eux, tout ce qui relevait de leurs moyens physiques et moraux pour sauver la fleur de leur amour.

Mais ils ne pouvaient empêcher que ce qui ne dépendait pas d’eux, cet ordre politique international inique qui caractérise les relations entre la France et le Sénégal, l’Europe et l’Afrique, choisisse de frapper la cible fragile et parfaite en la personne de Seydina Mohamed.

Toutes les explications du monde, certainement pas celles de Michel Cornadro et de ses agents du Consulat de France, ne justifieront pas que l'on ait pu sacrifier avec autant de légèreté la vie d’un enfant, avenir et passé de l’homme, au prix d'un double manquement de ces monstres aux lois fondamentales de la nature humaine, celles qui, en dernier ressort, protègent, promeuvent et consacrent tout à la fois la dignité humaine.

L'émotion, la tristesse, la douleur qui vont loin dans la conscience populaire depuis l'annonce de ce qui s'est passé lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons, beaucoup plus sérieuses en tout cas, de gouverner et de prendre en compte les vrais besoins des populations africaines donneront une nouvelle conscience de leurs responsabilités à nos dirigeants politiques ?

Je le souhaite, je le demande et je vous rends juge du grave avertissement que porte en elle la mort voulue de Seydina Mohamed Mbaye.

Mangoné Sall
(D’après l’Allocution prononcée par Francois Mitterrand lors des obsèques de Pierre Beregovoy, le 4 mai 1993)

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