mercredi 7 avril 2010

DEMOCRATIES SANS DEMOCRATES ( par moussa dianifaba )

La démocratie pose problème en Afrique. Elle n’y a pas tout au moins tenu jusqu’ici la promesse des fleurs au regard des tensions dont elle est à l’origine...


Mieux encore, elle n’est jamais parvenue à instaurer la sérénité entre les acteurs politiques.

Est-ce à dire qu’elle n’a point le culte de la paix sociale ? Ou pire, qu’elle est prise en otage par la classe politique et donc vidée de sa quintessence pour des objectifs bassement électoraux ?

Rien d’étonnant dès lors que ses problèmes ne tournent qu’autour de questions de conquête, gestion et dévolution du pouvoir. Et qu’elle évolue dans une atmosphère viciée par la violence des propos, la haine mutuelle et la suspicion maladive réciproque par rapport à toute initiative.

C’est le cas de dire, la démocratie, en Afrique notamment, ressemble trop à la célèbre boite de Pandore. En effet, elle n’y a libéré jusqu’ici que des forces à la duplicité inouïe qui font fi de la sacro-sainte volonté populaire, ne promeuvent point l’intérêt général et dont l’entretien de l’espoir des populations quant à un avenir meilleur est le cadet des soucis.

Sans doute que c’est un système politique qu’il aurait fallu inventer, toutefois, s’il n’avait eu l’heur d’exister pour dire avec emphase que c’est moins sa nature qui est en jeu que la qualité des partenaires dont le rôle est justement de l’animer. Et donc, il est tout à fait normal d’imputer ses faiblesses ou tares aux acteurs politiques tant du coté du pouvoir que du coté de l’opposition.

Une démocratie est un code, elle est un condensé de règles régissant entre autres la compétition électorale mais aussi et surtout le mouvement social. Et quelque soit la nature achevée ou consensuelle des règles édictées, il reste que tout système n’est que contenant qui épouse la forme de son contenu. Le système démocratique dans lequel les acteurs politiques évoluent est donc ce qu’ils en font ou plutôt ce qu’ils sont.

La piètre situation de la démocratie dans la plupart des pays africains, mieux leur précarité économique malgré un potentiel avéré nous enseigne au moins, à défaut de nous en convaincre, que la vie présente et future des citoyens est si précieuse qu’il n’est plus judicieux de la confier exclusivement aux bons soins des politiciens.

Car l’épanouissement économique des africains imposent une longue marche à une vitesse soutenue pour s’extirper des pesanteurs de la pauvreté. Les mesures requises sont multiformes parce qu’elles touchent principalement à la redistribution des richesses nationales et seront sans nul doute fort à appliquer de la part de n’importe quel gouvernement qui gère avant tout des intérêts corporatistes et des contraintes électoralistes.

C’est pourquoi des initiatives hardies procédant d’un diagnostic sans complaisance doivent elles impulser la nécessaire considération et institutionnalisation des spécificités nationales pour un système politique consensuel et sécure prenant en charge tous les secteurs de la vie citoyenne. N’est ce pas cela, sans aucune clause de style, la vraie démocratie participative ?

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